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21 mai 2015 4 21 /05 /mai /2015 18:46

L05.jpgLa vie rêvée d'Eve

t.1 La fuite

Anna Carey

éditions Pocket jeunesse

2011

 

Surfant sur la vague des dystopies, Pocket Jeunesse revient à la charge avec le premier tome d'une trilogie américaine, La vie rêvée d'Eve. Sur ce coup-là, très honnêtement, ils auraient pu s'abstenir.

2032 aux Etats-Unis. 98% de la population mondiale a été décimée par un virus mortel seize auparavant. Eve, 18 ans, a été recueillie dans un lycée avec d'autres orphelines. Elle y a appris la peinture, la littérature et à vivre dans la peur des hommes. Comme bon nombres de ses amies, elle attend avec impatience la fin de ses études afin de quitter l'enceinte du bâtiment et d'aller vivre dans la Cité des Sables pour y exercer un métier, d'autant plus qu'elle est la plus douée des élèves. Mais, la veille de la remise des diplômes, Eve découvre que son futur est tout autre : comme les autres orphelines avant elle, elle est destinée à finir enfermée dans une clinique et à enchaîner les maternités pour repeupler le pays. Notre héroïne s'enfuit et, sur sa route, croise le séduisant Caleb dont elle tombe bientôt amoureuse.

Oui alors j'aime bien les dystopies mais il faut tout de même un minimum de crédibilité hein. Et là, dès le premier chapitre, le monde construit par Anna Carey ne tient pas debout. On passera sur cette idée de repeupler la Terre à tout prix en faisant des orphelines des mères pondeuses même si déjà ça semble un peu bizarre. Dans Partials par exemple, cela se justifiait par la mort des nouveaux-nés mais là ? Enfin mettons que le roi dans la Vie rêvée d'Eve ait une marotte pro-natalité : mais pourquoi diable enfermer les mères dans des cliniques ? Pourquoi les ligoter couchées sur des lits ? ça ne me semble guère la meilleure manière d'appréhender une grossesse. Pourquoi ne pas les laisser exercer un métier ou contribuer à la reconstruction du monde ? D'autant plus que bon l'héroïne je veux bien, Eve tout ce qu'elle sait faire, c'est peindre et lire, en terme de monde post-apocalyptique c'est un peu court, mais dans les jeunes diplômées l'auteur nous mentionne un médecin ! Vous trouvez ça logique d'enfermer une étudiante en médecine alors que la planète est dévastée et de ne l'utiliser que pour lui faire faire des gosses? De manière générale vous trouvez ça logique de prendre la peine d'éduquer des jeunes filles pendant près de quinze ans pour les enfermer ensuite dans une clinique ? (clinique située d'ailleurs juste à côté du pensionnat, pour la discrétion on repassera) Dans ces cas-là, il suffisait juste de les parquer comme du bétail en attendant leurs premières règles.. Non, franchement, Dieu sait que je suis assez souple en terme de logique dans les intrigues mais là faut pas charrier. Rien ne tient debout dans le monde de Carey : les filles éduquées dans la peur du sexe masculin (pour la reproduction le contraire me semblait plus facile) , la fuite d'Eve facilitée par une prof, le Roi mystérieux et dominateur... Allez soyons sympa et faisons fi de toutes les incohérences : le livre reste tout de même diablement mauvais. L'héroïne est une cruche totale ce qui ceci dit est peut-être la seule bonne idée de l'auteur : faire de son personnage une fille totalement inadaptée et incapable de survivre par ses propres moyens. Eve ne supporte pas la vue du sang, est incapable de cuisiner et commet même d'effroyables erreurs qui coûtent la vie à des amis. C'est assez original pour le souligner. En revanche, le style est bancal, l'intrigue avance trop vite, les descriptions sont bâclées au profit de scènes d'action sans intérêt et l'histoire d'amour se voit venir à dix kilomètres à la ronde. On peut espérer un miracle et se dire que l'auteur va redresser la barre par la suite mais, pour ma part, je ne suis pas impatiente de découvrir la suite.

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commentaires

G
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