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2 juin 2015 2 02 /06 /juin /2015 12:10

L02.jpgMon année Made in France

Benjamin Carle

éditions Plon

2015

 

C'est une bien étrange expérience que s'est imposé Benjamin Carle, jeune journaliste de vingt-cinq ans : pendant un an, il s'est employé à vivre 100% français. Facile me direz-vous ? C'est ce que lui aussi croyait jusqu'à ce qu'il découvre que seulement 5% de son ameublement était Made in France. Exit télé et réfrigérateur, le pays n'en fabrique plus, adieux jeans... bonjour marinières et espadrilles, t.shirts à trente euros... Vive les produits frais locaux par contre il faut oublier le café et son Iphone, oublier les séries américaines et David Bowie.

Mon année Made in France, sous ses dehors légers, est une réflexion assez sérieuse sur la désindustrialisation de notre pays et sur la mondialisation en général. L'auteur s'interroge : faut-il s'entêter à faire vivre des entreprises locales en payant plus cher et en favorisant un protectionnisme qui peut sembler rétrograde ? Ou, à l'inverse, consommer à tout va sans se soucier de la provenance de ce qu'on achète ? La réponse est loin d'être évidente et, tout au long du livre Benjamin Carle fait de nombreuses rencontres qui ont sur ce débat des conceptions radicalement opposées. De l'ancien ministre Arnaud de Montebourg à l'ancien directeur de l'OMC, des ex salariés de Reynolds à l'économiste Philippe Manière, personne ne pense pareil et notre journaliste lui-même a bien du mal à se faire une opinion, prenant tantôt un parti, tantôt l'autre et incapable de déterminer ce qu'il vaut mieux faire ou pas, soucieux de consommer responsable tout en pestant devant son bol de chicorée dans sa cuisine vide. Mon année Made in France est donc un livre ambivalent, au demeurant bien documenté, et qui, sans prôner telle ou telle attitude, met le lecteur/ consommateur devant la situation en leur disant : "Maintenant vous savez". Libre ensuite à chacun de faire ses propres choix en son âme et conscience. Pour ma part, sans vouloir réitérer l'expérience de Benjamine Carle, je pense que je ferai désormais un peu plus attention aux étiquettes...

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