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4 août 2016 4 04 /08 /août /2016 15:39

L06.jpgLa fête est finie

Olivier Maulin

éditions Denoël

2016

 

Picot et Victor sont deux copains un peu paumés dans la vie : tandis que Victor, plutôt simple d'esprit, passe ses journées vautré sur le canapé à écouter Bach, Picot s'efforce de dégotter un travail. Il finit par dénicher pour son pote et lui un boulot de vigiles de nuit dans un parc de campings-cars. Ils sont tellement doués qu'ils s'endorment dans l'un des véhicules dès la première nuit et se le font voler par des roumains. Après quelques pérégrinations, ils atterrissent en Alsace où ils décident de s'installer dans un camping isolé. Là y vivent Rirette et son père, deux survivalistes convaincus que le monde court à sa perte et qu'il faut se préparer au pire.

Mouais. C'est supposé être drôle mais, franchement, je n'ai pas plus adhéré que ça. Le style est plus que léger avec ma bête noire, des points d'exclamation à toutes les sauces, histoire je suppose de rendre le récit plus vivant. L'erreur était de mener le récit à la première personne (c'est Picot qui raconte l'histoire) ce qui fait que toute distanciation est impossible. Surtout, ce qui m'a le plus gênée dans La fête est finie, c'est l'idéologie que j'ai trouvé assez malsaine. Si l'auteur pose un constat lucide sur l'écologie et la croissance, il le défend par l'intermédiaire de personnages alcooliques, de demeurés, de ploucs alsaciens et d'un nain espagnol à moitié fou qui à tous leurs problèmes ont une seule solution : le fusil. Maulin a beau y faire, j'ai eu du mal à m'attacher à cette clique qui fleure bon un populisme malsain sous un humour lourdingue (les situations amusantes sont tellement forcées qu'elles en perdent tout leur sel) et une ironie maladroite (le roumain qui explique que s'il est accusé de vol, il ira se plaindre à une association). Difficile de dire si l'auteur est sérieux et s'il adhère réellement aux propos de son narrateur et de sa bande, regrettant le Moyen-âge et adepte du braconnage et de la vie dans les bois. Je suppose qu'il faut faire le tri entre le bon grain et l'ivraie mais, pour ma part, j'ai très vite décroché de cette histoire profondément déprimante au fin fond d'une Alsace chauvine même si le personnage de Totor et quelques situations ça et là m'ont fait sourire. Pas suffisant pour  encenser un livre prétentieux et pas franchement bien écrit.

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