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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 13:14

L05.jpgViscères

Mo Hayder

Presses de la Cité

2015

 

ça commence par une gamine perdue que ses parents finissent par retrouver. Elle n'a rien mais dit avoir trouvé un petit chien qu'un homme gentil mais un peu bizarre a récupéré. Ce qu'elle ne dit pas à ses parents c'est que sur le collier du petit chien il y avait marqué : "Aidez-nous".

Flash-back... retour quelques heures en arrière : un couple de retraités, Oliver et Mathilda Anchor-Ferrers, leur fille Lucia et leur chien viennent d'arriver dans leur maison de campagne et y font une macabre découverte : des viscères pendus dans le jardin. Or, bien des années auparavant, l'ex petit ami de Lucia et sa fiancée avaient été retrouvés éviscérés. Mais puisque le coupable est toujours derrière les barreaux, qui est l'auteur de cette plaisanterie abominable ? Est-ce vraiment une plaisanterie d'ailleurs ?

De Mo Hayder je n'avais lu que Birdman, un polar où le meurtrier clouait dans la cage thoracique de ses victimes des oiseaux vivants à la place du coeur.  Le ton est donné : Mo Hayder est un auteur plutôt gore, adorant  situations sanguinolentes et scènes glauques. En revanche, cela ne fait pas pour autant d'elle un grand écrivain et Viscères en offre une parfaite illustration. L'histoire aurait pu être intéressante mais elle est mal menée, le narrateur passant d'un membre de la famille à un autre avant de s'intéresser tout à coup à l'inspecteur torturé (ils sont tous torturés de toute manière : vous n'en trouverez jamais un qui mène une vie paisible et satisfaisante) qui résoudra facilement l'affaire grâce à son flair infaillible. De plus, tout au long de ma lecture,  j'ai eu comme l'impression désagréable que l'auteur ne savait absolument pas où elle allait avant de commencer et que pouf ! elle s'est dit que finalement elle allait terminer comme ça. Le final est donc plutôt inattendu, pas trop mal d'ailleurs mais me paraît peu cohérent avec l'ensemble désolée. De plus, je suis plus que lasse de ce manichéisme dans la littérature policière, en particulier anglo-saxonne. Lasse de ces inspecteurs qui reconnaissent le "mal" dans les yeux des suspects, de ces enfants qui batifolent gaiement  dans les champs en oubliant les pédophiles qui rôdent ou de ces meurtriers sadiques prenant plaisir aux souffrances de leurs victimes. Le seul personnage un peu subtil dans Viscères ce n'est pas l'inspecteur, caricature comme je l'ai dit du policier hanté par les fantômes de son passé, mais le père de famille, Oliver, qui se révèle être un fabricant d'armes repenti et un homme un peu paranoïaque, bref un peu moins lisse que les autres protagonistes. Cela ne suffit pas à sauver un livre avec de bonnes idées mais qui aurait gagné à plus de simplicité et de finesse.

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commentaires

I
De Mo Hayder j'avais été subjuguée par l'ambiance mystérieuse et suffocante de son Tokyo, plutôt dégoûtée par Pig Island et Birdman (surtout Pig Island, il n'est pas vraiment plus gore que les autres mais il m'a paru nettement plus malsain) et, plus récemment, j'ai bien apprécié Les Lames, parfois un peu longuet mais avec un dénouement qui m'a ravie.
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B
Je ne connaissais que Birdman, qui m'avait laissée un profond sentiment de malaise. En revanche, Visères ne me laissera je le crains aucun souvenir...