Hunger Games
L’embrasement
Suzanne Collins
Editions Pocket Jeunesse
Souvenez-vous ; il y a à peu près six mois, je vous parlais du premier tome de la série de Suzanne Collins, Hunger Games. Aujourd’hui, place à une suite tout aussi palpitante.
Katniss a survécu aux Hunger Games et sa vie ainsi que celle de sa famille s’est grandement améliorée. Néanmoins, une menace plane toujours sur sa tête. Lors de sa participation en effet, elle a osé défier le Capitole, la capitale toute puissante qui règne sur les Districts. Devenue un symbole pour le peuple tout entier, sa tête est mise à prix si elle ne persuade pas le président Snow que son geste de révolte était un geste d’amour pour son compagnon d’infortune, Peeta. De sa capacité à ramener le calme au sein des Districts lors de la fameuse Tournée de la victoire, dépend le salut de la jeune fille mais également de tous ceux qu’elle aime…
A priori mêmes ficelles que pour le premier tome avec une intrigue assez similaire et, ne soyez pas surpris, de nouveaux jeux à la clé. L’astuce cependant réside dans la capacité de l’auteur à employer le même scénario à dessein mais en y ajoutant ça et là des éléments qui détonnent et brouillent le lecteur ; une histoire d’amour feinte qui pourtant au fil des pages semble devenir de plus en plus réelle, une héroïne totalement dépassée, des ennemis qui se révèlent des amis et vice-versa et des Jeux qui prennent un tour pour le moins inattendu. A la manière du geai moqueur, le fil rouge du récit, Suzanne Collins nous invite à aller au-delà des apparences pour découvrir les dessous d’une histoire qui est loin d’être aussi simpliste qu’elle le paraît.
Bien évidemment, il y a des petits reproches à faire à ce roman. Le style encore une fois est loin d’être exceptionnel et la narration est parfois organisée de façon assez particulière, l’auteur s’attardant sur certains détails pour expédier ensuite en quelques lignes plusieurs semaines. Le début est lent, très lent (les deux premiers chapitres n’ont pas vraiment d’intérêt) mais une fois que l’action est lancée… c’est fini, on ne peut plus s’arrêter de lire ! Suzanne Collins maîtrise l’art du récit et parvient à entretenir un suspens tout au long des pages. Les personnages sont plus qu’attachants ; Katniss, l’héroïne, est une jeune fille déterminée, courageuse mais impulsive, confrontée bien malgré elle à des sentiments qu’elle préférerait éviter. Une écorchée vive qui ne tombe ni dans la caricature ni dans la fadeur. Face à elle, son admirateur inconditionnel Peeta ne démérite pas. L’amoureux transi prêt à tout sacrifier pour Katniss est extrêmement bien décrit ; il est difficile de créer un « gentil » personnage sans en faire un niais, pourtant Suzanne Collins parvient à donner à Peeta la même dimension dramatique que Katniss et nous le rend très sympathique (en ce qui me concerne, c’est mon personnage préféré). Ajoutez à cela d’autres personnages secondaires également très intéressants (l’alcoolique Haymitch, le séducteur Finnick, la désinvolte Johanna) et une touche d’humour qui allège un ensemble qui pourrait paraître un peu pesant. C’est parti pour près de quatre cent pages qui passent comme un éclair (en deux soirées très exactement) et qui laissent avec un extrême sentiment de frustration : la suite et fin de la série n’est prévue qu’en 2011.