Mortimer
Terry Pratchett
éditions Pocket
1987
A dire vrai, c'est avec le premier tome La huitième couleur que j'avais commencé à lire Pratchett. Pour abandonner pour quelques temps l'auteur je l'avoue : oui, c'était drôle, oui c'était burlesque, mais il manquait quelque chose. Quelques mois plus tard, je récidivais mais cette fois avec un autre titre, plus avancé dans la série : Mortimer. Bien m'en prit car c'est cet ouvrage qui m'a donnée le goût de lire dans son intégralité Les annales du Disque-Monde.
A la foire à l'embauche, Mortimer reste seul et bien malheureux : personne ne veut l'engager. Il faut dire que c'est un garçon étrange, tout en bras et en jambes, à la logique curieuse, plein de bonne volonté mais pas franchement dégourdi. Mais, sur les coups de minuit, un employeur se présente finalement : la Mort, ni plus ni moins, qui souhaite l'engager comme apprenti et accessoirement le préparer à sa succession. C'est sans compter sur les talents de Morty pour tout gâcher...
Pourquoi faut-il lire Mortimer? D'une part parce que c'est le premier ouvrage de Pratchett où la Mort ne se contente pas de faire de la figuration mais joue un rôle à part entière et il faut dire ce qu'il est, la Mort chez Pratchett est drôle, être totalement dépourvu d'humour parlant en majuscules, aimant les chats et faire la cuisine. Les autres personnages du livre sont tout aussi drôles que ce soit l'apprenti maladroit, la princesse caractérielle ou encore Isabelle, la fille de la Mort, amatrice de lectures sentimentales et se prenant elle-même pour une héroïne éthérée de romans à l'eau de rose, ce qui serait crédible si elle pesait quarante kilos de moins. Un casting de choix pour une intrigue rondement menée, fluide, et qui, contrairement aux trois premiers ouvrages de la série ne se présente pas comme une successions de rebondissements mais réellement comme une histoire continue avec une fin pour le moins imprévue. On ne s'ennuie pas un instant et on rit beaucoup tout en ayant cependant dans Mortimer une légère mélancolie pas forcément désagréable. Soulignons enfin toutes les jolies trouvailles de l'univers de la Mort : les livres qui s'écrivent eux-même, la salle des sabliers de vie, les noeuds de l'univers... Et si avec tout ça vous n'êtes pas tentés, je ne peux plus rien pour vous !