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13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 10:44

L03.jpgFight Club

Chuck Palahniuk

éditions Folio

1996

 

Bon, que ce soit clair : je n'ai jamais vu Fight Club et je n'ai jamais été tentée de le voir malgré la présence de Brad Pitt. J'ignore pourquoi mais ce film fleure trop la testostérone pour vraiment me séduire. J'ai sans doute tort mais voilà il y a des préjugés comme ça dont on ne peut se défaire. En revanche, apercevant sur un coin de table le roman de Palahniuk à l'origine de l'adaptation, je me suis dit : "Bah pourquoi pas..." Après tout Fight Club est devenu un classique.

Tout commence avec un narrateur un peu paumé à la vie bien rangée qui, pour vaincre ses insomnies chroniques, s'est inscrit dans des clubs de soutien divers, le plus souvent des groupes de personnes malades et en phase terminale. La souffrance des autres l'aide à mieux dormir. Un jour, il rencontre Marla qui, comme lui, est un imposteur : elle ne va à ses groupes que pour se sentir moins minable. Quelques temps plus tard, il fait aussi la connaissance de Tyler, un homme déjanté à la limite de la folie mais qui le fascine. Aussi, lorsque son appartement explose, notre héros s'installe tout naturellement chez Tyler qui l'initie au Fight Club, un club très fermé qu'il a inventé et qui va entraîner son ami dans une succession d'événements de plus en plus dangereux.

Il est difficile de décrire ce roman, plein de pièges et de faux semblants et avec un style assez unique; l'écriture est décousue, les descriptions frappantes et le trivial côtoie des interrogations assez angoissantes. Les situations, d'abord perçues comme ordinaires, se révèlent vite absurdes : un homme en pleine santé qui fréquente des groupes de malades, une femme qui se suicide pour se sentir plus vivante, un personnage qui érige en véritable institution des combats qui par définition sont sans règles. Le contraste naît aussi entre les deux héros: un narrateur trop sage qui étouffe dans sa vie bien rangé et Tyler, un anarchiste qui, par le chaos veut refonder une nouvelle société. Le dénouement est plutôt inattendu, du moins pour ceux qui, comme moi, n'ont pas vu le film. Cependant, aussi étrange que cela puisse paraître, je n'ai pas réussi à entrer dans ce livre. Je ne me l'explique pas vraiment : c'est sans doute dû à la thématique de Fight Club qui ne m'a absolument pas inspirée : combats, fabrication de bombes, tabassages, dialogues virils... J'ai été de ce fait sensible au style mais je suis restée totalement en dehors de l'intrigue. Fight Club est un roman brut et tortueux, et pour l'apprécier totalement, je pense qu'il faut avoir une tournure d'esprit que pour le coup je ne possède pas. Avis aux amateurs...

 

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commentaires

U
Situation inverse : j'ai vu le film plusieurs fois et n'ai jamais eu envie de lire de livre. Il faut dire qu'une fois qu'on connaît la fin... L'aspect viril ne m'avait pas trop gênée, les<br /> personnages masculins sont trop barrés pour passer pour des machos. L'aspect zéro règles des combats m'avait étrangement exaltée, la révélation vers la fin totalement fascinée. Reste une horrible<br /> scène avec une poche de gras humain percée qui m'avait donné la nausée... et une certaine méfiance envers les plats servis au restaurant. Dans l'ensemble une excellente narration !
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B
<br /> <br /> Ah ah, même dans le livre, les descriptions des plats servis dans le restaurant écoeurent un peu^^<br /> <br /> <br /> <br />
S
Bonjour,<br /> <br /> Je trouve que le livre est très différent du film. J'ai également été moyennement emballée par le roman et je partage votre critique, mais je ne peux que recommander de voir le film!<br /> <br /> Je me souviens avoir eu moi aussi des a priori négatifs vis a vis du film au moment de sa sortie. La promotion et les bandes annonces se focalisant sur les combats et la violence (le "fight club",<br /> etc), j'étais persuadée qu'il s'agissait d'un vulgaire film de baston. Mais j'ai eu l'occasion de le voir par hasard (sans savoir qu'il s'agissait de Fight Club avant le visionnage!) et je ne<br /> regrette pas. Je l'ai trouvé vraiment renversant. Le propos est beaucoup plus subtil qu'un simple film de bastons, c'est plein d'ironie et d'humour noir, il y a des passages très drôles, et le film<br /> exprime une critique très juste sur le côté aliénant de la société de consommation et en même temps nous montre également l'absurdité et le ridicule de ceux qui veulent lutter contre le système. La<br /> réalisation et les acteurs sont par ailleurs excellents. Un de mes films préférés. Et pourtant je n'aime pas la violence et la testostérone! Mais ici la violence n'est pas gratuite et sert vraiment<br /> le propos du film.
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B
<br /> <br /> Bonjour à vous!<br /> <br /> <br /> Oui j'en ai parlé par la suite avec deux collègues qui m'ont confirmée que la violence dans le film n'était pas gratuite et que Fight Club était plutôt intéressant, ne serait-ce que pour la<br /> prestation de Edward Norton. De toute manière le livre a suffisamment attisé ma curiosité pour que j'ai envie de voir le film^^<br /> <br /> <br /> <br />
N
Pour le coup, même si je n'ai pas lu celui-là (et moyennement apprécié le film qui en est tiré, alors que là encore tout le monde criait au génie) je te rejoins : les 2 que j'ai lus de lui ne m'ont<br /> pas véritablement convaincue...
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B
<br /> <br /> Aaaah merci Hélène de ton soutien! Tout le monde parle de Palahniuk comme d'un génie, ça me rassure que tu ne sois pas de cet avis...<br /> <br /> <br /> <br />