25 mars 2010
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Premier sang
La Première Loi, livre 1
Joe Abercrombie
éditions Pygmalion
La Première Loi, livre 1
Joe Abercrombie
éditions Pygmalion
Avouez-le: ça vous manquait les histoires de guerriers aux noms impossibles, de magiciens aux pouvoirs tape-à-l'oeil et de mondes magiques avec des contrées dont vous oubliez les noms au fur et à mesure de votre lecture. Comme je suis quelqu'un de fondamentalement gentille (si, si), j'ai donc décidé aujourd'hui de vous parler d'un roman de fantasy. Cachez votre enthousiasme.
Premier sang, premier tome d'une trilogie La première loi, n'est pas un inédit. Il est déjà paru en 2008 aux éditions J'ai Lu sous un autre titre: L'éloquence de l'épée. Il n'a de toute évidence pas marché mais, fait rare, bénéficie aujourd'hui d'une seconde chance: son éditeur y croit dur comme fer. Saluons la tenacité du directeur de collection...
L'histoire est simple. Logen le barbare du Nord, poursuivi à la fois par ses anciens alliés et par un peuple carnivore qu'il surnomme "les Têtes Plates" décide de s'allier au mage Bayaz. Ils rejoignent l'Union et sa capitale, là où vit Glotka, un Inquisiteur plutôt malveillant et Jezal dan Luthar, un capitaine futile dont le seul objectif à long terme est de gagner un tournoi pour faire plaisir à son père. Bayaz en revanche a d'autres desseins pour le jeune homme....
Alors, me direz-vous, y a t'il quelque chose dans ce roman qui justifie un tel acharnement éditorial? A ceci je répondrais oui et non. Il faut dire ce qu'il est: pour un premier tome, je n'ai jamais vu une intrigue aussi lente. Les personnages sont présentés ainsi que l'univers, il y a quelques escarmouches, quelques scènes d'action, mais la quête en elle-même se met en place seulement à la fin du livre. 500 pages pour un introduction, ça fait long et, si un lecteur de fantasy est généralement bienveillant, admettant quelques tomes inutiles ça et là dans une série, il n'en demeure pas moins qu'un premier volume ne peut se permettre ce genre de luxe. En même temps, il est vrai qu'il s'agit d'une très jolie introduction: bien loin des personnages fadasses de Goodkind par exemple, Abercrombie excelle à créer des personnages assez peu engageants à la base (un inquisiteur impotent, un barbare défiguré, un bellâtre snob) et à nous les rendre attachants. Qui plus est, nous n'évoluons pas dans un univers manichéen, hélas si courant dans ce genre de littérature: dans le monde d'Abercrombie, le vaillant soldat (au demeurant assez sympathique) frappe sa soeur sous le coup de la colère. La jolie soeur elle-même jure et se compromet assez facilement; le barbare taciturne perd parfois ses moyens pour se transformer en tueur sanguinaire; la belle guerrière pue l'urine et la crasse... Alors oui, il ne se passe pas grand-chose dans ce premier volet: Logen décide de s'allier à Bayaz, Jezal le bretteur vaniteux participe à un tournoi et s'amourache d'une femme de basse condition, Ardee, les menaces de guerre grondent pendant que Glotka, l'inquisiteur, s'emploie à démanteler un gouvernement plus ou moins corrompu... Rien qu'un préambule, certes très long, mais qui donne envie d'aller voir plus loin. Du coup, j'ai envie d'être comme l'éditeur et de croire en une série qui a un potentiel certain et qui peut prendre toute sa puissance dans le second volume...
Premier sang, premier tome d'une trilogie La première loi, n'est pas un inédit. Il est déjà paru en 2008 aux éditions J'ai Lu sous un autre titre: L'éloquence de l'épée. Il n'a de toute évidence pas marché mais, fait rare, bénéficie aujourd'hui d'une seconde chance: son éditeur y croit dur comme fer. Saluons la tenacité du directeur de collection...
L'histoire est simple. Logen le barbare du Nord, poursuivi à la fois par ses anciens alliés et par un peuple carnivore qu'il surnomme "les Têtes Plates" décide de s'allier au mage Bayaz. Ils rejoignent l'Union et sa capitale, là où vit Glotka, un Inquisiteur plutôt malveillant et Jezal dan Luthar, un capitaine futile dont le seul objectif à long terme est de gagner un tournoi pour faire plaisir à son père. Bayaz en revanche a d'autres desseins pour le jeune homme....
Alors, me direz-vous, y a t'il quelque chose dans ce roman qui justifie un tel acharnement éditorial? A ceci je répondrais oui et non. Il faut dire ce qu'il est: pour un premier tome, je n'ai jamais vu une intrigue aussi lente. Les personnages sont présentés ainsi que l'univers, il y a quelques escarmouches, quelques scènes d'action, mais la quête en elle-même se met en place seulement à la fin du livre. 500 pages pour un introduction, ça fait long et, si un lecteur de fantasy est généralement bienveillant, admettant quelques tomes inutiles ça et là dans une série, il n'en demeure pas moins qu'un premier volume ne peut se permettre ce genre de luxe. En même temps, il est vrai qu'il s'agit d'une très jolie introduction: bien loin des personnages fadasses de Goodkind par exemple, Abercrombie excelle à créer des personnages assez peu engageants à la base (un inquisiteur impotent, un barbare défiguré, un bellâtre snob) et à nous les rendre attachants. Qui plus est, nous n'évoluons pas dans un univers manichéen, hélas si courant dans ce genre de littérature: dans le monde d'Abercrombie, le vaillant soldat (au demeurant assez sympathique) frappe sa soeur sous le coup de la colère. La jolie soeur elle-même jure et se compromet assez facilement; le barbare taciturne perd parfois ses moyens pour se transformer en tueur sanguinaire; la belle guerrière pue l'urine et la crasse... Alors oui, il ne se passe pas grand-chose dans ce premier volet: Logen décide de s'allier à Bayaz, Jezal le bretteur vaniteux participe à un tournoi et s'amourache d'une femme de basse condition, Ardee, les menaces de guerre grondent pendant que Glotka, l'inquisiteur, s'emploie à démanteler un gouvernement plus ou moins corrompu... Rien qu'un préambule, certes très long, mais qui donne envie d'aller voir plus loin. Du coup, j'ai envie d'être comme l'éditeur et de croire en une série qui a un potentiel certain et qui peut prendre toute sa puissance dans le second volume...