Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 10:26

L05.jpgLes années d'apprentissage de Wilhelm Meister

Goethe

éditions Gallimard

 

 

Il n'y a rien de plus décevant que d'avoir apprécié le roman d'un auteur et d'attaquer avec confiance un autre de ses titres pour s'apercevoir que non, on n'accroche pas du tout avec celui-là.  Ainsi, si vous vous en souvenez, j'avais fait une note l'année dernière sur Les souffrances du jeune Werther de Goethe et c'est donc pleine d'optimisme que je pensais apprécier une autre de ses oeuvres. Hélas, cela n'a pas été le cas.

Wilhelm est un jeune homme issu d'une famille bourgeoise; ses parents le destinent au commerce, mais Wilhelm lui, se découvre une passion dévorante pour le théâtre. Il tombe amoureux d'une belle actrice, Marianne, qui lui brise le coeur, puis, envoyé à travers le monde pour apprendre les ficelles de la vente, se retrouve bientôt à la tête d'une troupe d'acteurs. Entouré par la légère Philine, un couple âpre au gain, une fillette quasi-muette, un harpiste tourmenté  ou encore un misogyne convaincu, Wilhelm ne tarde pas à se rendre compte que le monde du théâtre n'a rien d'une partie de plaisir. Le voilà sur le chemin d'un apprentissage long et douloureux qui sera marqué par des rencontres, des souffrances et des choix.

Bon, je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai détesté ce livre, long, très long. Les cinq premières parties, marquées par les tribulations des comédiens, sont même plutôt amusantes. Ah, les Melina, ce couple si mignon des premières pages qui, au fil du récit se transforme en boulets matérialistes! Ah la frivole Philine qui lance au héros cette si jolie réplique: "Et si je t'aime, est-ce que ça te regarde?" ah la douce Mignon, le désenchanté Laerte... J'ai en revanche complètement décroché à la sixième partie,  "Confessions d'une belle âme", lettre d'un nouveau personnage qui va servir à introduire de nouveaux protagonistes tout en permettant à Goethe d'esquisser ses propres théories et de faire de son livre un pensum bien ennyeux par la suite. De façon générale, l'ambition de l'auteur était clairement d'établir un parallèle entre le monde du théâtre et la vie, soulignant de la sorte que le monde n'est qu'une gigantesque pièce où chacun joue son propre rôle. Là encore, ça passe bien dans les premières parties, légères et propres à la démonstration. Mais quand la pièce devient tragédie, Goethe tombe dans la surrenchère avec des morts mises en scènes et qui de ce fait perdent de leur émotion, des coups de théâtre souvent tirés par les cheveux et des amours qui paraissent artificielles. Comment l'auteur du si émouvant Werther a-t-il pu faire une oeuvre aussi fade, aussi froide? Pas de sentiments, rien que de la mise en scène et un héros qui, en fin de compte, était plus touchant au début de son histoire, des héroïnes qui sont moins intéressantes que les personnages féminins secondaires (entre Philine et l'ennuyeuse Thérèse ou la très vertueuse Nathalie, y a pas photo) et une philosophie plus que contestable. Non, franchement, rien à dire, le style est là mais les sentiments ont disparu; Goethe de Werther est passé à Wilhelm mais, pour ma part, je ne suis pas satisfaite du résultat...

Partager cet article
Repost0

commentaires

V
Goethe aurait été bien fâché de votre jugement ! De votre insatisfaction du résultat. Aurait pu mieux faire que ce chef-d'oeuvre qui ouvre la porte à la liberté des Modernes. Enfin bon...<br /> aujourd'hui tout ce qui ne s'offre pas immédiatement au sens se voit disqualifier. au lieu de blogguer pourquoi ne pas apprendre à LIRE avant que de juger...
Répondre
B
<br /> <br /> Pourquoi ne pas apprendre à commenter avant de laisser des commentaires? "ce chef d'oeuvre qui ouvre à la porte à la liberté des Modernes..." sauf que cette jolie phrase pompeuse ne veut<br /> absolument rien dire pas plus que "ce qui ne s'offre pas immédiatement au sens". Bien au contraire, le livre m'a parue tout à fait compréhensible, la pensée de l'auteur tout à fait claire et vous<br /> savez quoi? Je n'ai pas aimé la pensée de Goethe. Après vous pouvez trouver que le livre est "un chef d'oeuvre" mais au lieu de m'assener un commentaire absolument sans intérêt comme le vôtre<br /> (vous savez moi aussi je sais faire de jolies phrases sans signification qui servent juste à faire bien dans une dissert. La liberté? Laquelle? Goethe n'a pas révolutionné le genre du roman à<br /> part peut-être avec les souffrances du jeune Werther, la thématique n'a rien non plus de nouveau. Et les Modernes c'est qui pour vous?) vous auriez pu développer de façon beaucoup moins<br /> mélodramatique et m'expliquer pourquoi. Ceux qui ne sont pas d'accord avec moi le font en général et vous savez quoi? ça m'intéresse quand on le fait sans m'agresser ou sans prendre un ton<br /> vengeur ( "de toute façon vous êtes trop nulle vous comprenez rien à Goethe d'abord! Y a que moi qui le comprends") Mais là j'avoue que maintenant votre opinion m'importe peu...<br /> <br /> <br /> Après de toute manière, vous savez ici ce n'est pas un forum sur Goethe ou d'autres auteurs, je ne prétends en aucune façon donner des cours et aucune de mes "critiques" n'a de valeur<br /> pédagogique. Je donne mon opinion sur ce que je lis un point c'est tout, et si j'aime je le dis, si je n'aime pas je le dis aussi. C'est mon blog ici, ma page personnelle et je fais ce que je<br /> veux. Libre à vous de n'être pas d'accord, à dire vrai je m'en moque un peu je ne vais pas mentir et prétendre avoir aimé simplement pour faire bien. Rien ne vous force à venir ici et rien ne<br /> vous force à y revenir. Je suis sûre qu'il y a plein de pages Internet consacrées à la gloire de Goethe... qui vous savez est mort hein, je pense qu'il se remettra de ma critique.<br /> <br /> <br /> <br />
U
Froide ? Non, je n'ai pas trouvé. Je comprends que tu aies préféré le début, la vie des comédiens est un véritable délice ! Mais toute éducation sentimentale se doit de devenir plus grave sur la<br /> fin, et bien sûr l'époque voulait des héroïnes irréprochables, donc gnangnan, en guise de dignes compagnes. Cela dit, la suite de Wilhelm Master m'était tombée des mains, alors je me suis arrêtée<br /> là.
Répondre
B
<br /> <br /> Oui j'ai vu qu'il y avait une suite, mais pour le coup je passe mon tour! J'avoue que le 18ème siècle commence à me lasser et je suis bien contente d'en voir bientôt le bout ^^<br /> <br /> <br /> <br />