La lignée
Guillermo del Toro/ Chuck Hogan
Editions Pocket
Enfin de VRAIS vampires ! Pas de ces gentilles petites choses en proie à des luttes existentielles (personne ne leur a dit que ça servait à rien puisqu’ils étaient morts ?) mais de bonnes vieilles créatures bien malfaisantes dans un roman fantastique à faire froid dans le dos.
Un jour de septembre 2010, un Boeing 777 en provenance de Berlin atterrit normalement à New York. C’est après l’atterrissage que les choses se gâtent : l’appareil tombe en panne et le pilote ne répond plus à la tour de contrôle. Une équipe de secours retrouve tous les passagers de l’appareil morts à bord, à l’exception de quatre rescapés qui n’ont aucun souvenir de ce qui leur est arrivé. Quant à la cause des décès, elle reste totalement incompréhensible. Mais c’est à la nuit tombée que les choses se gâtent, quand les quelques deux cent corps des victimes disparaissent des morgues de la ville. Bientôt, Ephraïm Goodweather, l’épidémiologiste en charge de l’affaire, se rend à l’évidence ; il doit faire face à une pandémie d’un genre inhabituel : les vampires ont commencé à coloniser New York et, si on ne les arrête pas, ils auront bientôt décimé la ville entière…
Amateurs d’Anne Rice ou groupies d’Edward, passez votre chemin. Ces vampires-là ne sont pas pour vous. Ils sont malfaisants certes, mais, de plus, ils n’ont absolument rien de sensuel. Êtres très proches des zombies, ils sont plutôt laids, incapables de s’exprimer autrement que par des borborygmes, asexués (ils perdent leurs organes génitaux au moment de la transformation) et défèquent quand ils se nourrissent. Rien de très glamour donc. Grouillant de vers, ces vampires sont d’ailleurs comparés par les auteurs à des rats ou encore à des cancers parasitant leurs hôtes. De quoi refroidir les ardeurs vampiriques des plus tordu(e)s d’entre nous.
Ceci dit, en toute sincérité, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas lu de romans fantastiques et celui-ci m’a bien angoissée. Dans une ambiance quasi-apocalyptique, nous assistons impuissants à un désastre annoncé. Les auteurs dosent avec habileté le côté scientifique (analyses médicales, mise en place de quarantaines, descriptions cliniques des vampires) et le côté surnaturel (l’être maléfique présent depuis des millénaires, pieux en argent et légendes oubliées) et créent de ce fait un univers qui nous est familier pour mieux le faire voler en éclats. Le seul bémol de cette histoire, c’est encore une fois la touche « sentimentale » avec le personnage de Ephraïm qui, au milieu de difficultés plus urgentes, parvient tout de même à se lamenter sur son statut de père divorcé. Réaction du lecteur ? On s’en fout, va donc décapiter du vampire au lieu de te demander pourquoi ton mariage a échoué ! Pour le reste, c’est une réussite : une intrigue efficace menée à la façon d’un compte à rebours et un bon suspens. De quoi provoquer quelques cauchemars en attendant de pouvoir lire la suite, sortie il y a à peine un mois…
Et en bonus, quelques titres qui m’ont fait penser à ce roman (à voir, ce bonus deviendra peut-être récurrent dans le blog)
Salem de Stephen King
Le Fléau de Stephen King
Je suis une légende de Richard Matheson