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27 février 2017 1 27 /02 /février /2017 12:08

Bon, comme vous l'avez probablement remarqué, cela faisait bien longtemps que ce blog avait été laissé à l'abandon. A dire vrai, il avait vocation de disparaître. Pour des tas de raisons, personnelles, pratiques, honteuses... Un coup de tête plus ou moins réfléchi si vous préférez.

Mais voilà. Après ces quelques semaines de réflexion, le manque s'est tout de même installé. Il a une quinzaine de jours, la tentation d'y revenir a été très forte et, il y a deux trois jours, le commentaire d'un gentil lecteur a fini de me convaincre.

Le blog est donc de retour ! Avec une petite modification cependant : je ne chroniquerai plus TOUS les livres que je lis. D'une part parce que certains livres ne sont ni intéressants ni drôles à commenter. Hier par exemple j'ai terminé un ouvrage sur le zen-selling : ça n'a pas changé ma vie et ça ne changera sûrement pas la vôtre non plus. D'autre part cela va un peu ralentir le rythme de publication du blog ce qui me permettra d'écrire à côté, car l'une des raisons de son arrêt était de me consacrer davantage à l'écriture, histoire qu'un jour une fille hautaine critique sur son propre blog mon usage immodéré des points de suspension et la pauvreté de mes intrigues. Pour résumer, je ne parlerai désormais que des livres qui m'ont marquée, en bien ou en mal (parce qu'il faut rire un peu malgré tout).

 

Voilà ! Et donc avant de revenir dès demain aux choses sérieuses, un rapide balayage de mes lectures de cette fin d'année :

 

- Côté 1001 livres... la dernière des soeurs Brontë a parlé de mariages malheureux et de désillusions amoureuses dans La recluse de Windfield Hall. Un roman intéressant mais qui souffre de la comparaison avec ceux des deux autres soeurs.

Dans David Copperfield, Dickens nous livre un récit plein d'humour et une intrigue teintée de son expérience personnelle. C'est en revanche un peu long (1000 pages) et très moralisateur par endroits : les deux héroïnes, que ce soit l'imperturbable Agnès ou la femme-enfant Dora donnent envie de mettre des claques. Le héros s'en sort beaucoup mieux.

 

- Côté romans ados, il n'y a pas eu de grandes révélations. L'auteur de La sélection, Cass, nous livre sa propre version du mythe de la sirène : il y a des belles robes, du sacrifice et de l'amour. Une nouvelle trilogie de Puard Bleu Blanc Sang nous offre une version ado insupportable du Da Vinci Code : art et complot le genre de mélange qui donne envie de frapper son auteur à coup de pelle. Pas de quoi se réconforter avec The Ones de Becker qui lui nous parle d'un monde où des enfants génétiquement modifiés sont pris pour cible et discriminés au nom de l'égalité. Une réflexion qui aurait pu être intéressante si elle n'était pas noyée par les clichés et les bons sentiments. Plus convaincant, Power Club un ouvrage sur une adolescente qui bénéficie d'une technologie lui permettant de devenir une super-héroïne. et puisqu'on parle de super-héroïne, on saluera aussi Je suis un dragon de Martin Page mettant en scène une enfant qui découvre qu'elle est quasi-indestructible.

A noter également une nouvelle série Sept : une série écrite par sept auteurs différents et mettant en scène sept petit-fils qui ont été chargé par leur défunt grand-père de mener à bien une mission chacun de leur côté. Le premier volume est très bien, le second un peu moins ; comme d'habitude, tout dépend de l'auteur derrière l'histoire. Enfin on remarquera le grand retour de Lian Hearn, l'auteur du Clan des Otori qui signe une nouvelle série mêlant fantastique et Japon médiéval.

 

- En BD j'ai découvert que la BD historique c'était vraiment pas mon truc avec l'ennuyeux Médicis  de Peru et Lorusso. Phrases pompeuses, dessins figés... oui non vraiment pas mon truc. J'ai continué L'Arabe du Futur avec plaisir, émis quelques réserves devant le premier tome d'Infinity 8, une oeuvre sympathique mais bourrée de références que j'ai eu du mal à saisir. Ah et La délicatesse c'est toujours aussi gnangnan, même sous forme de bande dessinée.

- Dans les essais, si vous voulez une analyse intéressante de l'économie actuelle, plongez-vous dans le dernier livre de Jacques Généreux La déconnomie. Ignorez en revanche L'erreur de Broca, un livre sur les neurosciences qui a surtout vocation de célébrer l'ego de son auteur et qui vous apprendra une ou deux informations utiles à tout casser. Enfin faites-vous du bien avec le livre de Christophe André Imparfaits, libres et heureux qui vous apprend que nous sommes tous ridicules ou imparfaits à un moment ou à un autre et que ce n'est pas bien grave.

- Parlons enfin du très bon Notre mère qui êtes aux cieux de Morrow, un ouvrage de science-fiction drôle et irrévérencieux dans lequel vous pourrez découvrir la soeur de Jésus, et de L'anaconda de Lewis l'auteur du Moine. Au début c'est difficile de rentrer dans l'histoire car le style de Lewis est un peu ampoulé mais on se laisse vite prendre par cette grosse nouvelle mettant au coeur de son intrigue un serpent guettant sans relâche sa proie pendant des jours tandis que les amis de la victime potentielle s'échinent à trouver un moyen de le secourir.

 

C'est tout ce qui me revient de ces quelques semaines d'absence. Je pense que j'ai lu autre chose mais apparemment rien de suffisamment marquant pour m'en souvenir. A très bientôt en espérant que vous soyez encore là !

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13 novembre 2016 7 13 /11 /novembre /2016 13:39

C'est un temps gris, un temps pluvieux. Adapté à l'anniversaire du jour. La réalité quand on y songe est parfois assez affreuse. C'est pour ça que j'aime les romans : ce n'est pas qu'ils nient la réalité contrairement à ce que certains prétendent, mais c'est qu'ils l'adoucissent et lui redonnent sens. Ils permettent aux gens de devenir des héros à travers des personnages qui ne sont jamais ridicules, qui ne bafouillent pas, qui semblent exactement là où ils devraient être parce que l'intrigue le nécessite. Dans la réalité, un chagrin d'amour paraît toujours un peu idiot voire déplacé; dans la réalité il ne semble pas y avoir de sens à la mort d'un être cher qu'on met brutalement en terre. Dans la réalité madame Bovary serait une nymphomane dépressive qui s'est prise trop au sérieux. C'est peut-être ça le roman : retrouver une noblesse que nous perdons chaque jour bien malgré nous dans des bassesses et des mesquineries typiquement humaines ou dans des angoisses et douleurs qui vous tiennent éveillés dans les profondeurs de la nuit. Oh il y a je n'en doute pas des gens qui parviennent à être les héros de leurs vies sans aide : ceux-là ont leurs certitudes et leurs convictions, bien installés dans leur petit monde, les pieds solidement ancrés sur terre, ils sont habitués à ce que tout tourne autour d'eux et à ce que le reste du monde ne soit qu'une figuration. Rien ne trouble leur sommeil. La plupart d'entre nous n'avons pas cette chance : nous sommes des figurants tâchant en vain de nous imposer lors de répliques ratées et de scènes coupées au montage, dans l'attente de rebondissements qui ne viendront jamais. Dans un livre nous serions certes ridicules, mais un bon livre nous rendrait touchant malgré tout, parvenant à nous rendre beaux alors que le reflet de notre miroir ne nous renvoie qu'un visage ingrat et fatigué. Un roman ferait ressortir en nous toute la grandeur sans s'attarder sur les petitesses, un roman aurait pitié de nos faiblesses, de nos colères, un roman ne nous jugerait pas alors que nous sommes sans cesse jugés et jugeons avec la même présomption.

Mais je suppose que nous ne sommes pas dans un roman. C'est peut-être mieux : on ne peut baigner en permanence dans le tragique et le sublime. Tôt ou tard au milieu de transports de joie et de chagrin, il faut aller aux toilettes, manger un morceau, sortir le chien ou changer la litière du chat. Tôt ou tard le désir d'absolu se mue de temps en temps en simple envie de confort. C'est un peu triste au fond mais c'est une manière comme une autre de nous rappeler que le héros parfait n'existe pas. Le tout c'est de ne pas oublier qu'un roman ne se construit jamais à partir de rien et que la réalité, aussi sordide et aussi décourageante semble-t-elle être, doit bien avoir elle aussi une petite touche de magie quelque part.

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