Oksa Pollock
t.1 l'inespérée
Anne Plichota/ Cendrine Wolf
éditions XO
Il était une fois une adolescente qui s'appelait Oksa Pollock. Elle était drôle et intelligente, super forte dans toutes les matières et faisait même du karaté. Contrainte d'émigrer avec sa famille et celle de son meilleur ami, Gus, à Londres, elle arrive dans un nouveau collège où elle ne tarde pas à se faire des amis. Mais voilà qu'un jour, elle se met à avoir des pouvoirs étranges: elle fait tout exploser, fait voler des objets, vole elle-même... Elle découvre alors que sa famille n'est pas de ce monde mais vient d'une sorte de monde parallèle, Edéfia. Contrainte à l'exil, sa grand-mère ne rêve que d'une chose, y retourner, mais Oksa seule, l'élue, est capable d'ouvrir la porte vers la Terre promise...
Certaines mauvaises langues diraient que Oksa Pollock ressemble quelque peu à Harry Potter: une fille dotée de supers pouvoirs qui représente le seul espoir pour les siens, un meilleur ami un peu jaloux, un collège so british, des créatures magiques... Allez ne soyons pas mauvaise langue, admettons que Rowling n'a pas le monopole des enfants sorciers et concentrons-nous uniquement sur l'histoire. Sauf qu'en toute sincérité, j'ai eu beaucoup de mal. Je dois avoir quelques problèmes avec les ados en ce moment pace que le personnage de Oksa m'a parue proprement insupportable: de son vocabulaire faussement branché: "C'est trop space" à son attitude nonchalante (j'ai des supers pouvoirs, trop cool) tout en elle donne des envies de meurtres, même si après tout, il faut reconnaître aux auteurs une certaine dose de réalisme (Oksa par exemple ne résiste quasiment jamais à l'idée de se servir de ses pouvoirs par vengeance, ce qui semble plus réaliste qu'une adolescente qui après avoir appris qu'elle avait de supers pouvoirs se contenterait des les cacher...) Les autres personnages ne sont guère plus intéressants et le monde des Pollock semble territblement artificiel. Tout sonne faux, le vocabulaire, les créatures magiques, les attitudes des différents protagonistes... Après il y a aussi quelques jolies trouvailles: les plantes hypocondriaques et névrosées, et surtout vers la fin du récit, une ouverture qui laisse suggérer que le monde d'Edéfia n'est pas aussi idyllique qu'il semblait l'être au départ... L'intrigue en elle-même n'est pas inintéressante mais beaucoup trop lente à démarrer et surtout... tout simplement trop. Les auteurs balancent informations diverses et variées en vrac à un rythme qui lasse rapidement: à peine avez-vous eu le temps de digérer que Oksa est une sorcière que hop! on apprend que sa famille vient d'un autre monde et hop! un méchant est à leur poursuite... et hop! Oksa est une élue... STOP!!!! ça fait trop et aussi trop de points d'exclamations. Je hais les points d'exclamations dans les romans et j'ai tout particulièrement détesté ceux présents dans Oksa Pollock. Est-ce que quelqu'un pourrait un jour avoir la gentillesse d'expliquer aux romanciers, et tout particulièrement aux auteurs de récits fantastiques que les points d'exclamation ne sont pas forcément le gage de dialogues réussis?
Bref, à mon avis, pas de quoi s'extasier devant la pollockmania à moins d'être un jeune lecteur très indulgent. Ceci dit, le premier tome finissant mieux qu'il n'a commencé, je pense laisser une chance à la série en essayant le tome deux. Qui sait, peut-être n'étais-je pas d'humeur très oksanienne cette semaine...