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10 janvier 2018 3 10 /01 /janvier /2018 12:04

Adam Bede

George Eliot

1859

 

Bon, la période un peu délicate est passée, il est temps de souffler et de revenir hanter ce blog. Et on revient avec les 1001 livres ! Cachez votre joie surtout.

Adam Bede est un brave garçon, travailleur et intelligent, qui porte sa famille à bout de bras, son frère rêveur et amoureux d'une prédicatrice un tantinet illuminée, Dinah, sa mère Lisbeth et son père alcoolique. Lui-même ne s'autorise guère les rêveries mais nourrit une passion plus ou moins secrète pour la très jolie Hetty Sorrel, cousine par alliance de Dinah. Las! Ce qu'il ignore c'est que Hetty, coquette invétérée, n'éprouve guère de sentiments pour lui et lui préfère Arthur Donnithorne, le futur maître du domaine. Ce dernier, même s'il sait que c'est mal et qu'il ne peut épouser en aucun cas épouser une jeune fille qui n'est pas de son rang, succombe à la tentation et la séduit. L'aventure va très vite tourner mal...

C'est un roman assez curieux à dire vrai, empreint à la fois d'une certaine modernité et d'un archaïsme déroutant. Disons-le franchement, le héros éponyme de l'histoire ne présente guère d'intérêt, englué qu'il est dans son sens du devoir et de sa morale rigide. Son seul intérêt réside dans l'amour qu'il porte à Hetty et qui lui fait perdre de temps en temps sa carapace de vertu. Quant à Dinah, la bigote illuminée qui prêche l'austérité et la tempérance, elle est tout bonnement insupportable. Il faut plutôt chercher l'intérêt de l'histoire dans les personnages secondaires, le révérend plus enclin à écouter ses fidèles qu'à leur lire la Bible, le jeune Arthur qui lutte sans vraiment lutter contre ses pulsions et y succombe en se cherchant des excuses, gentil mais faible, et enfin Hetty, la jeune fille "perdue" coupable d'avoir cédé à des passions interdites et visé plus haut que son état. Pour ma part, c'est ce couple que j'ai trouvé le plus crédible et le plus touchant paradoxalement, ainsi que le jeune frère d'Adam, Seth, le fils moins aimé et l'amoureux malchanceux. Si Adam Bede se révèle moderne, c'est dans sa volonté affichée d'éviter tout manichéisme : l'auteur elle-même prend la parole au cours du récit pour défendre l'idée de personnages en ombre et lumière. Je suis en revanche plus que réservée pour ne pas dire franchement mécontente de la fin du roman, moralisatrice et, à mon sens, un peu injuste. Je reste de ce fait un peu mitigée sur un récit qui, par ailleurs est d'un style impeccable et qui parvient à rendre compte parfaitement des affres de la passion et du devoir...

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