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24 avril 2008 4 24 /04 /avril /2008 13:26

Morsures

Kelley Armstrong

 

 

 

Il y a des livres dont tous s’accordent à reconnaître le mérite et dont la qualité n’est plus à prouver. Il y a les livres universellement mauvais, ronflants et prétentieux. Et il y a cette catégorie de romans que j’aime à qualifier de « romans téléfilms de la 6 ».

 

Alors, ceux qui ont déjà connu un après-midi de désoeuvrement devant la télévision comprendront tout de suite. A la base, vous n’aviez pas choisi de lire ce livre, tout comme vous n’aviez jamais envisagé de perdre votre temps devant le téléfilm allemand ou canadien qui passe après Docteur Quinn ou Malcolm. Mais c’est l’heure de la sieste, il fait moche dehors et puis vous êtes curieux de savoir ce qui va arriver à la jeune femme qui se fait poursuivre par un mystérieux inconnu à qui elle a accordé ses faveurs le temps d’une nuit… Bref, vous restez jusqu’au bout du navet, conscient que c’est pas de la haute fiction, parfois anéanti par les clichés en pagaille et l’étalage de bons sentiments, mais vous restez tout de même parce que l’intrigue est prenante et que vous voulez connaître la fin.

 

Morsures fait partie de ces innombrables romans qui surfent sur la vogue que connaît la littérature de l’imaginaire. Pour être franche jamais je n’aurais acheté ce livre de mon propre chef ; il fait partie de ces livres gratuits que je récupère de temps  à autre. Celui-ci prenait la poussière chez moi depuis six mois quand, en panne temporaire, je me suis enfin décidée à l’ouvrir. Non pas que je n’aime pas le fantastique et la fantasy, bien au contraire. Disons que rien qu’à lire la quatrième de couverture, je savais déjà presque tout du contenu.

 

Premier bon point ; le livre parle de loups-garous, thème bienvenu au milieu des histoires de vampires. L’intrigue maintenant n’est pas exceptionnelle ; Elena est une jeune canadienne à priori ordinaire, qui vit avec son merveilleux petit ami à Toronto et qui a juste l’inconvénient de se transformer de temps à autre en loup-garou ce qui l’oblige à s’éclipser au milieu de la nuit pour aller gambader dans les quartiers glauques de la ville. Elle ne tue pas  d’humains (un mythe s’effondre) car elle fait partie des « gentils » loups-garous, ceux de la Meute, à l’opposé des « cabots », ceux qui tuent et qui refusent de se rallier au clan (mouais vous avez raison, l’idéologie en y réfléchissant n’est pas terrible). Bref : Elena vit une vie paisible tout en sucre rose et en belles-mères douces jusqu’au jour où sa Meute la contacte pour qu’elle l’aide à résoudre une série de meurtres inexpliqués qui mettent en péril leur existence. Voilà donc notre héroïne obligée de retrouver un clan avec qui elle a volontairement coupé les ponts. Réintégrée au groupe ceci dit et après moult péripéties, Elena se rendra compte que sa place est avec les siens, en particulier avec Clay, l’homme qui l’a mordue à l’origine et dont elle est amoureuse.

 

Le début est franchement ennuyeux. On ne croit pas une seconde à la vie merveilleuse que vit Elena et la réunion avec la belle-famille nous fait nous demander pourquoi elle ne préfère pas plutôt courir nue dans les bois. Le passage avec la Meute est plus intéressant, quand l’intrigue se met en place. Ça retombe un peu à plat dès le moment où Elena revient en ville. Il est difficile de concilier surnaturel avec ambiance urbaine et l’auteur semble peiner à trouver son style, manifestement plus à l’aise avec les décors sauvages et la maison isolée de la Meute. Les personnages principaux sont trop caricaturaux pour être attachants, tant l’héroïne que l’amant loup-garou ou son gentil (et insipide) petit copain. En revanche les personnages plus en retrait sont très réussis, comme le chef du clan, Jérémy, ou encore le « cabot » Marsten, le seul rénégat qui ne tue pas d’humains, non pas par conviction mais par mépris.

 

Je viens de m’apercevoir que je suis un peu dure avec l’ouvrage, comme si je l’avais détesté. Ce n’est pas le cas. Un seul mot pourrait le décrire : prévisible, avec tous les ingrédients que recherche le lecteur lambda ; de l’humour (le style de l’auteur, assez lourdaud, a parfois des petites traces d’autodérision qui ne sont pas désagréables) du sexe (l’héroïne se fait déchirer un certain nombre de petites culottes dans les bois par son amant impulsif) quelques morts soigneusement dosées, pas de personnages principaux (quelle horreur !) mais des personnages si gentils et si édulcorés qu’on s’aperçoit à peine de leur disparition ; enfin, une fin heureuse avec une psychologie de bazar (l’héroïne s’aperçoit qu’elle n’aime son petit ami que pour la vie qu’il peut lui offrir tandis qu’elle aime Clay pour ce qu’il est). Bref, un roman qui ne restera pas dans les annales, mais qui fait passer le temps les jours de pluie…

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commentaires

T
TIENG TIENG TIENG?????
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P
tieng tieng tieng<br /> lol<br /> <br /> je t'ai mis un lien sur http://www.yap-yap-yap-yap.blogspot.com/<br /> la chance !
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