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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 10:01

L06.jpgStarters

Lissa Price

éditions Robert Laffont


 

Des fois, j'aime à m'imaginer le monde merveilleux des romans d'ados comme une gigantesque table ronde où tous les auteurs se réunissent en se donnant de grandes tapes dans le dos. "Comment ça va toi?" "Oh très bien mon petit dernier caracole en tête des ventes et toi?" "Huum pas terrible, la thématique de l'ado peste commence à s'essouffler je cherche un nouveau créneau" "T'as essayé les vampires? C'est bien ça les vampires..." "Humm non je suis pas à l'aise avec les vampires" "Le monde futuriste alors? T'as lu Hunger Games? T'as lu Uglies? Sérieux ça peut le faire..." "Ok, merci du tuyau..."

Oui non parce que franchement, le livre dont nous allons parler aujourd'hui, Starters, reconnaissons-le ne naît pas d'une imagination fertile mais plutôt d'une inspiration limitée à deux ou trois thématiques pompées avec allégresse chez ses petits camarades. Pas bien. Et de plus, c'est très mal écrit donc double pas bien.

Il était une fois dans un futur proche une guerre bactériologique qui décima une bonne partie de la population, ne laissant que les très vieux (les Enders) et les très jeunes (les Starters), les seuls vaccinés contre la grippe je suppose. Du coup, les Enders mènent la belle vie, se vengeant de toutes les fois où ils se sont fait piquer leurs places dans le bus et s'occupent de leurs petits-enfants à la rigueur, laissant en revanche les autres Starters crever de faim. C'est bien connu les vieux sont vicieux,  y a qu'à voir ma voisine me jeter un regard assassin quand j'oublie de fermer à clé la porte de l'immeuble.

Dans ce contexte, je vous présente Callie, notre héroïne, bien évidemment belle, gentille et débrouillarde, sportive et agile, bien évidemment orpheline qui, pour subvenir aux besoins de son petit frère Tyler (huum mon alarme anti-plagiat fait des bruits bizarres) accepte de travailler pour une société illégale, Prime Destinations; elle accepte de louer son corps à des Enders en mal de jeunesse en échange d'argent. Les deux premières locations se passent sans accroc mais lors de la troisième, Callie se réveille au milieu d'une boîte de nuit plus tôt que prévu: elle découvre alors que sa locataire a l'intention de se servir de son corps pour commettre un assassinat, chose qui n'arrange pas du tout notre héroïne. Callie se met donc en tête de déjouer ce crime, tout en flirtant outrageusement avec Blake, un riche Starter, ce qui n'est pas bien vu qu'elle flirtait déjà outrageusement avec Michael, un gentil et pauvre Starter qui veille sur son frère pendant son absence. Qui plus est, elle se fera aider dans sa quête par une gentille gamine d'à peine douze ans qui, pour la sauver, connaîtra une fin tragique...(Ok, là c'est trop fort, je coupe mon alarme)

Alors, en vrac, Starters m'a fait penser à Gone  (un monde sans adultes) Uglies, (des ados obsédés par l'apparence) et bien sûr Hunger Games (le triangle amoureux, la gamine qui veille sur son frère/soeur, la justicière solitaire etc.) le tout brassé en un mélange indigeste peu crédible. Le monde de Price ne tient pas debout: la guerre bactériologique n'a eu lieu que depuis quelques années, et déjà toute la société se comporte comme si tout était parfaitement normal comme si cet incident mineur avait eu lieu il y a des centaines d'années; les descriptions sont sommaires, sans intérêt. Quant au personnage de Callie... oh misère quelle tête à claques! Je suis supposée être une adolescente intelligente et je glousse à qui mieux mieux dès que l'un de mes prétendants s'approchent, je me perds dans des considérations sentimentales alors que ma vie est en jeu et j'ai l'instinct de survie d'un hérisson sur une autoroute. Je vous épargne le style, la narration menée par la jeune fille se révélant insupportable pour toute personne ayant dépassé l'âge de douze ans... L'histoire n'est même pas sauvée par un côté gore, tout cet univers apocalyptique réussissant l'exploit d'être aussi lisse qu'un épisode de Beverly Hills. Ni sang ni réelle violence, juste quelques ados méchants qui de temps en temps secouent un peu la voiture de l'héroïne... Même un rebondissement inattendu à la fin du récit (la seule surprise du livre) est gâché par la suite par des scènes d'une miévrerie difficilement supportable."Les fans de Hunger Games vont adorer ce livre" nous explique-t-on avec gravité sur la quatrième de couverture. Ou détester. Détester c'est bien aussi.

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commentaires

N
je l'ai en SP, donc je vais y mettre le nez....
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B
<br /> <br /> fais! comme ça nous aurons un autre avis sur ce livre... Je suis curieuse d'avoir ton opinion. Qui sait, ça se trouve tu vas adorer...<br /> <br /> <br /> <br />
N
avec un commentaire comme cela, je suis contente d'en avoir fait que huit et encore. j'aime tes coup de gueule opposé à nos coup de coeur). Merci de ton objectivité....
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D
Heureusement que tu es là pour me remettre en mémoire les nombreuses bouses que je m'oblige à lire pour le rayon - et que j'oublie sitôt la dernière page tournée.
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B
<br /> <br /> Ah ça me rassure que tu n'aies pas aimé toi non plus. j'ai croisé une collègue (pas de Nancy) qui a bien aimé du coup je me disais que j'avais été peut-être un peu dur^^ J'essaie de persuader<br /> Nathalie de le lire (aucune raison pour qu'il y ait que moi qui souffre) mais curieusement elle ne veut pas <br /> <br /> <br /> <br />