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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 17:27

L02.jpgMon fiancé chinois

Laure Garancher

éditions Steinkis

 

Pad, vietnamienne mariée à un chinois depuis presque cinquante ans, s'apprête à marier à son tour sa petite-fille. L'occasion pour elle de se remémorer son propre mariage mais également d'évoquer l'histoire de son mari, de sa mère et de sa belle-mère. Quatre portraits bien différents qui esquissent l'image d'une Chine à la fois repoussante et fascinante...

Sans prétention aucune, Laure Garancher, jeune dessinatrice, choisit par le biais du roman graphique et de la fiction de se pencher sur la culture chinoise, qu'au fond nous connaissons assez mal. Elle choisit pour cela de décrire le destin de deux vietnamiennes (Pad et sa mère) et de deux chinois (Lan la belle-mère et Tao, le fiancé chinois) en opposant ces histoires. Huong, la mère de la narratrice a grandi à la campagne, entourée d'une famille nombreuse et a épousé celui qu'elle aimait; à l'inverse, Lan, fille unique, a dû faire un mariage de raison et travailler en ville. Quand elle épouse Tao, Pad est une déjà une jeune femme meurtrie par une histoire d'amour rendue impossible par les traditions; à l'inverse, son mari, malgré de nombreuse expériences, reste un gamin gâté qui a toujours obtenu ce qu'il voulait.... La force de cette bande dessinée est d'aborder une civilisation par le petit bout de la lorgnette: le restaurant familial de Tao et de sa famille, la tribu de Pad.... Ainsi certains faits de société sont abordés de façon subtile: le poids des traditions (Pad ne peut pas épouser celui qu'elle aime car il fait partie de sa tribu,) la politique de l'enfant unique en Chine (Lan est contrainte d'avorter de son premier enfant car c'est une fille et, dans la mesure où elle ne peut en avoir qu'un, sa belle-mère exige que ce soit un garçon) la structure familiale étouffante... Tout cela est fait très naturellement, sans parti pris, et sans avoir l'impression pour le lecteur d'assister à un cours d'éducation civique. A l'inverse, la faiblesse de Mon fiancé chinois serait peut-être cet aspect très froid, très neutre, et un dessin qui pour ma part ne m'emballe pas plus que ça. Il n'en demeure pas moins que l'oeuvre de Garancher reste plutôt touchante et une réussite pour un premier essai dans le monde cruel de l'édition...

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