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26 juin 2017 1 26 /06 /juin /2017 13:20

La séparation

Christopher Priest

éditions Folio

2002

 

Bon, comme vous le savez déjà, la science-fiction et moi c'est pas franchement ça. Disons qu'à petite dose ça va mais le plus souvent je suis vite larguée par les termes techniques et les mondes futuristes plus ou moins fantaisistes. Ceci dit, le livre dont je vais vous parler aujourd'hui est un livre de science-fiction particulier puisqu'il mêle l'uchronie au roman historique.

En 1936, Jack et Joe Sawyer, jumeaux et champions olympiques d'aviron, participent aux jeux de Berlin et font deux rencontres déterminantes : leur chemin croise celui de la jolie Birgit, une allemande juive de dix-sept ans à qui ses parents veulent faire quitter l'Allemagne au plus tôt, et Rudolf Hess, personnalité majeure du troisième Reich. Cinq ans plus tard, les deux frères se sont éloignés : Joe a épousé Birgit et est devenu un pacifiste convaincu alors que Jack a rejoint l'armée de l'air britannique. Dans la nuit du 10 au 11 mai 1941, son avion s'écrase, cette fameuse nuit où Hess se serait envolé d'Allemagne pour soi-disant négocier un traité de paix séparé avec l'Angleterre...

J'ai essayé de résumer au mieux un roman qui, à dire vrai, échappe à toute classification. Le point de départ est un événement historique vérifié, celui de l'arrestation de Hess qui aurait voulu proposer un traité de paix. A partir de là, l'auteur fait intervenir deux personnages, Jack et Joe Sawyer dont les voix se mêlent alternativement lors d'une narration disloquée et tout sauf linéaire, et d'un historien, Stuart Gratton, qui tente de démêler l'écheveau emmêlé à partir de témoignages parfois contradictoires. L'uchronie est si légère et si habile qu'on pourrait presque croire à un "vrai" ouvrage historique si les faits soudain ne paraissaient pas comme déformés. Il s'agit d'une légère torsion de la réalité, d'un très bon exercice de style qui plonge le lecteur dans la plus grande confusion (qu'est-ce qui est réel, qu'est-ce qui ne l'est pas) et d'un récit qui, à coup sûr n'a pas volé les prix qui lui ont été décernés...

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18 avril 2017 2 18 /04 /avril /2017 10:32

L02.jpgLe sommeil des géants

Les dossiers Thémis 1

Sylvain Neuvel

éditions Le livre de Poche

2016

 

Rose Franklin n'a que onze ans lorsqu'elle fait une chute à vélo et se réveille au fond d'un trou immense, au creux d'une main géante. D'où vient cette main, que fait-elle là ? Des années plus tard, physicienne reconnue, Rose est approchée pour percer le mystère de cette main qui demeure une énigme tant dans sa composition que dans son origine. Avec l'aide d'un mystérieux inconnu vraisemblablement à l'origine du projet, Rose se retrouve à la tête d'une équipe composée de deux pilotes, d'un linguiste et d'une généticienne et s'emploie à retrouver les morceaux disparus de ce qui semble être une statue d'origine extraterrestre.

Assez originale dans sa composition, à l'instar de Illuminae dont nous avons déjà parlé, Le sommeil des géants est constitué de séries d'entretiens entre les différents personnages et un protagoniste anonyme dont nous ignorons tout. Le roman est donc essentiellement une vaste série de dialogues plus ou moins bien menées qui retrace l'histoire d'une expérience scientifique doublée de manoeuvres politiques car il apparaît très vite que la statue peut être une arme. J'avoue que les histoires d'extraterrestres me laissent assez froide en temps ordinaire, mais j'ai été plutôt séduite par l'intrigue et surtout par la relation des personnages entre eux. Si les descriptions ne sont pas toujours à la hauteur, l'ensemble du roman demeure agréable et le twist de la fin donne envie de découvrir la suite de cet ouvrage inégal mais intriguant.

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29 novembre 2016 2 29 /11 /novembre /2016 15:50

L02.jpg Drafter

Peri Reed t.1

Kim Harrison

éditions Bragelonne

2015

 

ça faisait un certain temps que nous ne nous étions pas plongés dans de la science-fiction. Il est temps d'y revenir avec une nouvelle série.

Peri Reed a un talent particulier, c'est un drafter : elle a le pouvoir de remonter le temps et de l'altérer, pas plus de trente secondes certes mais que ne peut-on faire en trente secondes ? Recrutée par Opti, une organisation gouvernementale secrète, elle oeuvre avec son coéquipier et amant Jack à la création d'un monde meilleur. Du moins c'est ce qu'elle croit : en effet, le rétrochronage n'est pas sans conséquences et chaque utilisation de son don fait perdre à Peri des semaines de souvenirs, souvenirs qu'elle ne peut récupérer que grâce à Jack. Aussi, lorsque la jeune femme lors d'une mission tombe sur une liste d'agents corrompus de l'Opti dans laquelle son nom figure, elle ne sait que penser : est-elle réellement une espionne ou est-ce Jack qui l'a trahie ? l'Opti est-elle vraiment ce qu'elle prétend être ?

Bien que l'auteur cite la série Dark Angel dans son livre, on se croirait plus dans un épisode d'Alias, avec une surdouée qui prend conscience qu'elle a été trahie par tout ce en quoi elle croyait. Le point fort du roman réside essentiellement dans ses personnages : l'héroïne est intéressante car bien que forte et intelligente elle se révèle du fait de son don incapable d'agir de façon autonome et de se débrouiller par elle-même. Ses sentiments pour son partenaire, le sulfureux Jack, sont également bien rendus dans toute leur complexité. J'ai également apprécié les fréquents retours en arrière et les altérations du temps qui, à chaque fois, apportent au récit une perspective nouvelle. Le lecteur, à l'instar de Peri, avance à l'aveuglette, ne sachant trop à qui faire confiance ou non. En revanche, j'ai trouvé le livre un peu longuet : le rythme est lent, l'intrigue tarde à se mettre en place et la première partie du récit est décousue. C'est donc un roman en demi-teinte que j'ai découvert et je m'interroge encore sur l'opportunité ou non de lire la suite quand elle sortira.

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31 mars 2016 4 31 /03 /mars /2016 12:56

L02.jpgLes gouffres de la Lune

Arthur C. Clarke

éditions Milady

1961

 

 

Lorsqu'on évoque 2001 l'Odyssée de l'espace, tout le monde voit plus ou moins de quoi on parle, notamment grâce à l'adaptation cinématographique de Stanley Kubrick. Aujourd'hui c'est d'un autre ouvrage de SF de Arthur C.Clarke dont nous allons parler, moins connu certes, mais intéressant à plus d'un titre.

Nous sommes au XXIe siècle (oui je sais mais on ne ricane pas s'il vous plaît ou on reparle de 1984 d'Orwell) et la Lune a été colonisée. Désormais les touristes peuvent même se payer le luxe d'une croisière sur la mer de la Soif, une surface de poussière aux propriétés étonnantes. C'est le capitaine Pat Harris qui mène cette croisière à bord du Séléné et, jusqu'à présent il n'avait jamais eu de soucis, jusqu'au jour où un tremblement du sol entraîne l'engloutissement du vaisseau et le fait disparaître des radars. Livrés à eux-mêmes au milieu des poussières de la mer de la Soif, privés sous peu d'oxygène, Harris et ses passagers n'ont d'autre choix que d'espérer l'arrivée des secours avant qu'il ne soit trop tard...

C'est toujours un peu étrange de lire de la science-fiction à ses débuts, surtout lorsqu'on réalise qu'à l'époque de la publication des Gouffres de la lune, l'homme n'avait même pas encore posé le pied sur la dite Lune. Bien évidemment, de ce fait, certains éléments du livre sont complètement dépassés : il n'existe pas de mer de la Soif ou de tout autre surface de ce type sur la Lune et personne ne va (encore) y faire du tourisme. Reste que l'ouvrage est loin d'avoir aussi mal vieilli que la plupart des ouvrages du genre. Clarke en effet axe son récit autour de deux intrigues : l'une est centrée sur les secours et sur les moyens techniques mis en oeuvre pour évacuer le Séléné, l'autre s'intéresse au capitaine et à ses passagers prisonniers à bord : par ce choix de narration alternée, l'auteur crée une dynamique au roman. Il évite également sagement toute invention futuriste trop loufoque, préférant se concentrer sur des notions de science acquises et restant toujours plus ou moins dans le domaine du plausible. Les gouffres de la Lune, loin des grands espaces, est donc un livre huis-clos, dans ou à proximité de la mer de la Soif, qui confronte le lecteur à ses propres questionnements : peut-on prétendre maîtriser une planète alors que nous ignorons qui est vraiment le passager en face de nous ? Peut-on coloniser la Lune alors que certaines de ses propriétés sont inconnues ? Plus qu'un livre de science-fiction, les gouffres de la Lune est un appel à la prudence, un ouvrage plein d'humilité et de fascination à la fois devant un univers qui commence seulement à se dévoiler.

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22 mars 2015 7 22 /03 /mars /2015 12:07

L03.jpg

Barrière mentale

Poul Anderson

éditions Livre de Poche

1954

 

Ecrit en 1954 et réédité en poche il y a peu, Barrière mentale est un ouvrage de science-fiction qui s'inscrit dans l'âge d'or du genre. Un matin, suite à un phénomène cosmique, les gens se réveillent plus intelligents. Les attardés mentaux se mettent à réfléchir, les scientifiques font des découvertes sur lesquelles ils planchaient depuis des années et même les animaux s'y mettent : les cochons se rebellent, les singes s'évadent... Peter Corinth, physicien, emploie aussitôt cette nouvelle intelligence pour tenter de comprendre le phénomène mais, comme tous ses contemporains en mesure bientôt les conséquences : les gens ne veulent plus s'abrutir à des emplois ingrats ni dépenser des fortunes dans des vêtements coûteux. En Russie, le peuple se rebelle contre le système communiste tandis qu'aux Etats-Unis les villes sont désertées. Peter lui-même doit faire face au malaise profond de sa femme Sheila qui, paisible femme au foyer, se retrouve en proie à une intelligence qui lui fait prendre conscience de l'inanité de sa vie et la dévore de l'intérieur. Pendant ce temps, dans la campagne environnante de New-York, Archie Brock, ancien simple d'esprit resté seul à gérer une ferme, monte rapidement une communauté grâce à deux chimpanzés et à un éléphant.

L'idée de départ est plutôt intéressante d'autant plus que Anderson, contrairement à ce que beaucoup d'autres auraient pu faire, ne fait pas de cette société soudainement plus intelligente une utopie. Comme le souligne l'auteur : "Le fond de la personnalité ne change pas. Et les gens intelligents ont toujours pratiqué, de temps à autre, la stupidité ou la méchanceté, comme tout un chacun. Un homme peut être un brillant savant, mais ça ne l'empêchera pas, entre autres, de négliger sa santé, de conduire avec imprudence ou de fréquenter les voyantes." L'intelligence rend-elle alors malheureux ? L'auteur ne dit pas ça non plus : si Sheila sombre dans la folie, c'est qu'elle n'arrive pas à employer cette soudaine connaissance qui du coup, se retourne contre elle. A l'inverse, Archie voit son horizon s'ouvrir et s'épanouit pleinement. L'écueil cependant de Barrière mentale, c'est que justement rien n'est suffisamment développé. Ecrit à l'époque où la science-fiction était considérée comme un genre mineur et gaiement sabrée, le roman de Anderson est trop court pour développer un sujet aussi vaste. Comment appréhender le changement qui se joue même au sein des sociétés et des hommes en moins de deux cent pages? Les héros sont tout juste esquissés, les relations entre les personnages à peine abordées... Le lecteur n'a pas le temps d'entrer dans l'histoire ou de s'attacher aux protagonistes qu'il est déjà à la fin de l'ouvrage. Ainsi, si Barrière mentale reste un brillant exercice de style, il lui manque une touche de profondeur pour en faire un grand roman.

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26 août 2014 2 26 /08 /août /2014 11:13

L02.jpgLe monde inverti

Christopher Priest

éditions Gallimard

1974

 

Dans un futur indéterminé, une ville nommée la Terre, montée sur des rails, avance progressivement vers le nord, fuyant au sud un danger aussi inconnu qu'inquiétant. Helward Mann, apprenti de la Guilde des Topographes du Futur ne savait rien du monde extérieur avant de commencer son apprentissage et il a juré sous peine de mort de ne rien révéler de ce qu'il découvrirait. Et comment y croire soi-même quand on découvre un soleil déformé, un temps qui accélère ou ralentit et des autochtones hostiles? Pourquoi la ville se déplace-t-elle sans cesse et s'arrêtera-t'elle seulement un jour ?

Il fallait rien de moins que la gentillesse de l'auteur, rencontré aux Imaginales cette année, pour me lancer de nouveau dans de la science-fiction, car c'est loin d'être mon genre préféré je le reconnais. Mais Le monde inverti a été une très agréable surprise : certes je suis toujours un peu larguée quand le récit se lance dans des explications techniques ou scientifiques, mais l'histoire est intéressante : tout comme le lecteur, le héros est amené peu à peu à découvrir un monde dont il ignore tout et se replonge plongé dans un univers mystérieux et inquiétant. Helward Mann se rend compte que ce qu'il croit savoir, ce qu'il croit connaître, n'est qu'une illusion et qu'il lui reste encore tout à apprendre. Christopher Priest a  la bonne idée de changer sa narration au cours de l'histoire : d'abord écrit à la première personne, le monde inverti bascule ensuite dans une narration traditionnelle, toujours vu à travers les yeux de Helward, rebascule ensuite à la première personne pour finalement changer totalement de point de vue et s'éloigner du héros. Cela permet au roman d'acquérir une certaine dynamique et de bousculer le lecteur, le plaçant dans la même situation inconfortable que le personnage. Roman très visuel, très riche en descriptions, Le monde inverti est à l'inverse plutôt sobre dans tout ce qui est psychologie et sentiments, ne s'étendant guère là-dessu,s ce qui permet au livre de rester centré sur l'intrigue sans s'égarer sur les relations tumultueuses de Helward et de sa femme par exemple. Bref, un bon moment de lecture qui ravira les amateurs du genre et ceux qui le sont moins.

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23 juin 2014 1 23 /06 /juin /2014 13:53

L10Eveil

Robert J.Sawyer

Robert Laffont

2009

 

ça fait seize ans que Caitlin vit dans l'obscurité. Aveugle de naissance, elle n'a jamais vu ses parents et ignore tout des couleurs et du monde qui l'entoure. Son monde à elle c'est celui d'Internet et des mathématiques. C'est une vie agréable mais qui la frustre un peu. Aussi, lorsqu'un japonais, le docteur Kuroda, la contacte par mail pour lui proposer un traitement expérimental qui lui permettrait de guérir en partie sa cécité, l'adolescente n'hésite pas une seconde. Mais après l'opération, c'est un nouveau monde qui lui apparaît...

Je ne sais pas pourquoi je m'acharne encore à lire des ouvrages de science-fiction. Certes, il y en a des simples mais Eveil ne fait absolument pas partie de cette catégorie. L'histoire "initiale", celle de Caitlin est vite rejointe par le récit d'une épidémie mortelle qui frappe la Chine et par celui d'un singe qui converse via Internet avec un autre singe. Trois narrations qui ont entre elles un lien si ténu (l'intelligence artificielle) que je ne suis pas encore sûre à la fin du livre d'avoir tout saisi. Et comme si ça ne suffisait pas, l'auteur nous ressort douze formules mathématiques par page et parle programmation et neurosciences avec la même désinvolture que s'il nous racontait ce qu'il avait mangé à midi. Vous l'avez compris, Eveil s'adresse avant tout à des initiés et il m'est difficile de vous en parler de ce fait correctement. Ce que je retiendrai surtout de ce livre, c'est une histoire plutôt intéressante mais "gâchée" par un trop grand nombre d'intrigues secondaires. Il aurait été à mon sens plus judicieux de se contenter de focaliser le récit sur Caitlin et d'oublier le débat sur la censure informatique en Chine ou les considérations zoologiques sans guère de rapport avec la choucroute. J'avoue aussi avoir été agacée par la référence constante à Wikipédia présentée comme l'encyclopédie ultime et l'accès à toute la connaissance humaine. Enfin, de façon plus générale, j'ai trouvé l'héroïne un peu tête à claques. Auteur de Flashforward, Sawyer signe avec Eveil un texte de SF qui fait moins dépassé mais qui me semble pour le coup nettement moins abouti en terme de personnages et d'intrigue. Pas sûre que je me laisse tenter par un autre de ses ouvrages.

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10 septembre 2013 2 10 /09 /septembre /2013 13:37

L05.jpgL'origine des Victoires

Ugo Bellagamba

éditions Mémoires Millénaires

 

Vous êtes perdus? Vous vous sentez succomber au Mal avec un grand M? Pas de panique, les Victoires sont là. Les Victoires ce sont des jeunes ou vieilles femmes, vives et entraînées, destinées tout au long des siècles à lutter contre l'orvet, une entité maléfique qui aime à contrôler les hommes et à leur faire commettre les pires atrocités comme ça, juste pour le fun. Heureusement, les Victoires veillent...

Je vais essayer d'être pas trop méchante mais c'est difficile. Bon, le style ça va. C'est basique, pas extraordinaire, les mots ne vous transportent pas au septième ciel, mais le roman se lit facilement. Ce qu'il y a c'est que l'histoire (quelle histoire?) est tout simplement... ridicule. L'intrigue, soyons clair, il n'y en a pas :  l'auteur se contente d'aligner et de mettre en scènes ses héroïnes à différentes époques de l'Histoire, ne cherchant ni unité, ni rebondissements entre les différents chapitres qui se déroulent à travers les âges. Et le contenu est parfois gratiné : vous apprendrez ainsi entre autres que Thomas d'Aquin était une femme, Alexandra David-Neel une Victoire et que Gustave Eiffel a redonné sens à l'humanité en construisant sa fameuse tour. N'est-ce pas merveilleux? Mais, ce qui m'a le plus agacée dans L'origine des Victoires, c'est la "morale" de l'histoire: toutes les femmes sont des déesses. En effet, seules les femmes peuvent être des Victoires et l'orvet ne peut s'emparer que de l'esprit des hommes, les femmes y étant en gros hermétiques, même si elles peuvent plus ou moins se laisser influencer par le Mal. Personnellement, je ne me sens pas une déesse et, à moins de s'appeler Khaleesi et d'avoir trois dragons qui l'accompagnent, je pense qu'aucune femme ne peut prétendre à ce titre. Je lutterai toujours contre cette idée absurde qui veut que la femme soit presque parfaite et l'homme un monstre lubrique et sanguinaire. Non mais, c'est quoi ce délire? Je trouve ce raisonnement faux et dangereux. Voilà essentiellement la raison de ma colère contre un ouvrage au demeurant assez plat, sans rythme et qui n'a qu'un mérite, celui d'être court. A bon entendeur...

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 17:42

L03.jpgStrate-à-gemmes

Terry Pratchett

éditions Pocket

 

C'est un triste jour pour moi: aujourd'hui, je vais devoir dire (juste un peu promis) du mal de Pratchett. Pour ceux qui ne connaissent pas cet auteur, Terry Pratchett est une référence dans le domaine de la fantasy burlesque; il s'agit d'une fantasy déjantée, bourrée d'humour et qui joue avec les clichés du genre et le parodie parfois sans pour autant le dénigrer. Nous reparlerons d'ailleurs d'ici peu dans ce blog de la série qui l'a rendu célèbre, Les Annales du Disque-Monde. Mais, pour l'heure, nous allons parler d'un ouvrage qui n'a rien à voir avec ce cycle et encore moins avec de la fantasy: Strate-à-gemmes.

L'histoire se passe dans l'espace: Kin Arad, femme de plus d'une centaine d'années est spécialisée dans le design planétaire. Elle fait partie d'une entreprise qui crée des mondes et s'emploie à les rendre viables et crédibles avant de les peupler. L'objectif: éviter l'extinction de la race humaine comme cela a failli être le cas dans le passé. Kin, elle-même humaine, est une sommité dans son domaine et ne tolère guère les planètes inabouties ou les jeunes créateurs par trop facétieux. Aussi, quand un homme étrange vient lui parler d'un monde plat en forme de disque, peuplé de dragons, de vikings, de démons et de tapis volants, une planète qui défie les lois de la physique et du bon sens, notre héroïne ne peut résister à la curiosité d'en savoir plus. Escortée de deux  acolytes extraterrestres, elle se lance sur les traces de cette aberration de la nature...

Ecrit un peu avant la série des Disque-Monde , Strate-à-gemmes est ce que je qualifierais de science-fiction burlesque. Il y a des vaisseaux, de gros extraterrestes poilus, des gadgets rigolos... Les personnages sont assez sympathiques, l'intrigue de base est plutôt sympa mais comment vous dire? L'écriture ne prend pas, peut-être trop sage. On sent Pratchett peu à l'aise dans un registre trop technique, un univers qu'il ne semble pas forcément maîtriser. La seconde partie du roman est plus intéressante dans la mesure où elle se passe dans le fameux monde plat. Ce monde n'obéissant à aucune logique, l'imagination de l'auteur prend alors pleinement sa mesure et le style de Pratchett retrouve toute sa verve. Le livre est donc inégal, naviguant entre de la science-fiction classique et de la science-fiction de parodie dans un flou des plus inconfortables. L'humour présent dans le récit perd de sa vivacité et le lecteur, un peu perdu, perd par la même occasion son intérêt pour une histoire qui devient presque ennuyeuse. Lisez Pratchett, je vous encourage tous vivement. Mais mieux vaut ne pas commencer par celui-là...

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 19:59

L10La maison des derviches

Ian McDonald

éditions Denoël

 

La science-fiction est un genre qui me laisse perplexe. Je ne peux pas dire que je n'aime pas. J'ai adoré Spin; j'ai lu avec plaisir la trilogie martienne de Robinson. J'apprécie Bradbury et Adams. Mais la plupart du temps, je dois humblement l'avouer, la science-fiction m'ennuie à mourir. Et le livre dont je vais vous parler aujourd'hui ne fait malheureusement pas exception à la règle.

2027. La Turquie vient d'entrer dans l'Union Européenne et oscillle entre tradition et modernité. L'action se passe à Istanbul. Un jour d'avril étouffant, une femme se fait sauter dans un tram. L'attentat, non revendiqué, et qui ne fait aucune victime apparente, va pourtant avoir des répercussions sur un groupe d'habitants vivant tous au même endroit, la maison des derviches de la place Adem-Dede. Necdet, témoin direct de l'explosion, commence à voir des djinns; son jeune voisin Can, un gamin de neuf ans, décide d'enquêter grâce à ses robots sur les auteurs de l'attentat, la jeune Leyla rate un entretien pour un travail et se retrouve contrainte d'accepter l'offre d'un membre de sa famille: se charger du marketing pour de la nanotechnologie... Pendant ce temps, l'antiquaire Ayse se lance dans la recherche d'un sarcophage légendaire tandis que son époux  lui prépare une escroquerie majeure qui lui assurera la fortune..

En vrac, dans La maison des derviches, on parle géopolitique, économie, environnement, technologies futuristes, légendes oubliées, amour et religion. C'est très complet mais, du coup, le point négatif c'est que c'est très dense. Aussi, si vous n'êtes pas trop calés dans un domaine ou dans un autre, vous vous retrouvez vite sur le côté et avec pas forcément l'envie de poursuivre la route. Il y a beaucoup de personnages et l'auteur saute de l'un à l'autre sans cesse. Il introduit qui plus est à chaque fois de nouvelles données, ce qui fait que l'action revient parfois  (souvent) en arrière et brouille encore plus le lecteur. Je ne peux pas dire que ce soit un livre que je n'ai pas aimé. Je pense très sincèrement que c'est sûrement très bien, très complet; Mc Donald a une connaissance du Proche-Orient assez étonnante et les descriptions d'Istanbul sont tout simplement magique. Les personnages sont assez amusants, notamment Leyla, la responsable marketing malchanceuse.. Mais voilà; j'ai eu du mal à suivre toute l'intrigue et du coup je me suis un peu ennuyée. Je peux reconstituer l'histoire de Necdet ou de Ayse sans trop de mal, mais ne me demandez pas ce que magouille exactement le mari d'Ayse avec ses trafics de gaz naturel. Cette partie là est un peu floue... Amateurs purs et durs de SF, ruez-vous sans crainte sur La maison des derviches, je pense que vous y trouverez votre compte. Les autres... heu, commencez peut-être plus léger.

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