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21 mars 2014 5 21 /03 /mars /2014 09:39

L01.jpgFragments

Dan Wells

éditions Albin Michel

2013

 

Nous avions déjà parlé il y a quelques temps de Partials, début d'une série prometteuse à la Hunger Games. Et bien la suite est sortie ! Vous connaissez désormais le principe : que ceux qui veulent découvrir la saga et qui n'ont pas encore lu le premier tome s'abstiennent de lire cette note...

Après avoir découvert qu'elle était une Partial et, qui plus est, une Partial pas comme les autres, Kira n'a plus qu'une idée en tête : remonter à ses origines et retrouver le siège de ParaGen, la société biotechnologique qui a fabriqué les siens. Abandonnant ses amis et son fiancé, la voilà lancée dans une quête au coeur d'une Amérique dévastée : Manhattan est peuplé de bêtes sauvages, le Mississipi est empoisonné, la région centrale des Etats-Unis est devenue un désert toxique à cause d'une raffinerie de pétrole à Houston... Dans sa quête Kira est accompagnée de Samm et d'Heron. Tous trois n'ont qu'une idée en tête : percer les secrets de ParaGen et ainsi sauver à la fois les humains qui n'arrivent toujours pas à mettre au monde des enfants viables et les Partials, condamnés à l'extinction au bout de vingt ans d'existence.

Ce second tome est à la hauteur du premier, avec quelques petits défauts et quelques grandes qualités. Commençons par les défauts : il y a beaucoup de longueurs et de répétitions. Une fois que Kira a dit qu'il fallait sauver les humains et les Partials parce que c'est important de se soutenir, une fois qu'elle a rappelé la date de péremption des Partials, et la maladie qui tue les bébés humains, est-ce que ça vaut le coup d'y revenir encore et encore? Manifestement oui mais ces rappels tendent à ralentir l'action de même que les atermoiements réguliers de notre héroïne partagée entre ses origines (Partials) et son éducation (humaine). De même je ne suis pas fanatique de l'inévitable trio amoureux qui se met en place, même si je dois reconnaître que cette part du roman reste très discrète (ça se voit que l'auteur est un homme) et ne gêne guère le déroulement du récit. Ceci dit, à mon sens, la plus belle réussite de Fragments réside dans des descriptions très convaincantes d'un monde post-apocalyptique : pluie acide, vents meurtriers, immeubles en ruine... Dan Wells qui pêche dans les dialogues excelle en revanche dans ce genre d'exercice. De même, il soigne son intrigue et prend le soin de ne pas faire de son héroïne un être infaillible qui prend toujours les bonnes décisions: ainsi, lors d'un passage presque comique, Kira se terre pendant une dizaine de pages dans le noir, persuadée d'être encerclée alors que personne ne la poursuit. Elle fait également beaucoup d'erreurs dans ce second tome. Enfin, l'action se déplace, faisant la part belle aux personnages secondaires: Marcus, le petit ami médecin resté à Long Island et qui se retrouve bientôt encerclé par les Partials, Ariel, la soeur adoptive de Kira... Si ce choix peut paraître parfois discutable (quand on est au coeur d'une situation dramatique avec un personnage, il est difficile dans le chapitre suivant de le lâcher pour aller voir ce qui se passe ailleurs) il a l'avantage de donner vie à des protagonistes moins importants. En fait, pour le coup, Dan Wells fait exactement le contraire de ce que faisait Suzanne Collins dans Hunger Games: cette dernière racontait l'histoire de tout un monde uniquement à travers les yeux de son héroïne, tandis que notre auteur prend le parti d'en faire un kaléidoscope. Deux partis pris différents mais pour un résultat identique : pour ma part, j'attends le troisième tome de Partials avec impatience.

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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 19:18

L01.jpgGone

La lumière

Michael Grant

éditions Pocket Jeunesse

2013

 

Il est temps d'en finir avec les enfants de Perdido Beach coincés dans la zone depuis maintenant près d'un an. Avec ce sixième tome, Michael Grant boucle une série fantastique qui en a fait cauchemarder plus d'un. Attention! On rappelle que les gentils lecteurs qui souhaitent un jour se pencher sur Gone mais qui n'ont pas encore commencé doivent sauter cette note...

ça y est! Le dôme est devenu translucide et, désormais, les enfants peuvent voir tout ce qui se passe au-delà et retrouver leurs parents dont ils sont séparés par une paroi infranchissable. C'est un choc pour les gens de l'extérieur qui découvre une ville saccagée et des sujets devenus armés et dangereux. Mais, dans la Zone, on a d'autres préoccupations en tête: en effet, le gaïaphage, incarné sous la forme d'une petite fille, sème la terreur et menace de tous les tuer. Si Sam et les autres ne font rien, bientôt il ne restera plus d'enfants de Perdido Beach à sauver...

Qu'il suffise de vous dire que le point final de cette série pour ados fait plus peur que le dernier Stephen King et tout est dit. Michael Grant a le chic pour distiller le malaise dans une écriture rythmée et évocatrice et n'a aucun scrupule à décrire les pires horreurs ou à faire mourir de la façon la plus atroce des personnages que nous suivons depuis le tout début. La narration, découpée toujours selon le même bon vieux principe de compte à rebours que dans les autres tomes, ne faiblit pas et le lecteur se retrouve vite pris au piège d'une intrigue menée sans temps mort. J'émettrai juste une petit bémol sur la fin un peu longuette mais qui se justifie je suppose lorsqu'il faut conclure une série de cette ampleur. Les questions qu'on pouvait se poser sont résolues, les zones d'ombre sont plus ou moins dissipées et, à défaut d'être entièrement satisfait (Grant aura forcément tué l'un de vos petits chouchous dans le lot, ne vous faites pas d'illusions) les amateurs devraient pouvoir y trouver leur compte. Comme le dit lui-même l'auteur à la fin de l'ouvrage: "Vous êtes maintenant libres de quitter la zone".

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17 novembre 2013 7 17 /11 /novembre /2013 14:14

L02.jpgJonah

Les sentinelles t.1

Taï-Marc Le Thanh

éditions Didier Jeunesse

2013

 

Un dernier roman jeunesse pour la route, et après on fait une pause si vous voulez bien, histoire de ne pas trop lasser ceux qui sur ce blog n'ont pas de goût particulier pour le genre.

Si la couverture de Jonah vous semble familière c'est qu'elle est illustrée par Rebecca Dautremer, une dessinatrice connue d'albums pour enfants et qui prête ses talents à son mari, Taï-Marc Le Thanh, romancier. Jonah, premier tome d'une nouvelle série fantastique, raconte l'histoire d'un petit garçon né sans mains. Placé à l'orphelinat tout bébé suite au décès de sa mère, Jonah se révèle bientôt un être à part, qui apporte la joie partout où il va et qui fait de l'institution un endroit où il fait bon vivre. Mais, à l'adolescence, le jeune garçon se retrouve victime de phénomènes étranges. Quelques temps après un accident bizarre, il se fait enlever par une organisation nommée les Sentinelles. Aussitôt ses amis de l'orphelinat décident de s'enfuir pour le retrouver.

Très joliment écrit, Jonah relève presque plus du conte que du roman traditionnel. Dans ce livre, les gens chantent et dansent , des fous se déguisent en jardiniers et les enfants sont mignons et espiègles. Le ton est léger, l'humour n'est jamais loin et, malgré certains événements dramatiques, il apparaît bien vite évident que, comme dans tout conte, rien de grave ne peut en définitive arriver aux personnages. Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, j'ai apprécié ce style volontairement naïf et cet univers qui n'hésite pas à se moquer de lui-même avec un directeur d'établissement qui vit en permanence dans un univers de comédie musicale alors qu'il déteste ça, ou les camarades de Jonah qui rappellent fréquemment aux lecteurs qu'ils ne sont que des personnages secondaires. L'auteur a également eu l'intelligence de sortir des sentiers battus du roman pour jeunesse traditionnel; loin de faire de Jonah un orphelin malheureux et battu, il en fait un jeune garçon heureux et bien chez lui. Les Sentinelles, une organisation qui connaît les pouvoirs du héros n'apparaît pas de ce fait comme un refuge et un endroit rêvé mais comme une prison qui veut imposer à Jonah son mode de vie. Après, si j'ai aimé cet ouvrage, je n'en suis pas non plus une fan absolue : j'ai été un peu déçue par la troisième partie, expédiée de manière brutale par rapport aux deux autres et par les considérations légèrement cuculs sur l'amour, la vie, les fleurs, etc. Mais il s'agit d'un roman pour enfants alors on peut pardonner ce genre d'écarts d'autant plus que l'intrigue est intéressante et annonce une série de très bonne facture. Aventure à suivre...

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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 11:47

L02.jpgLa mort préfère Ava

Maïté Bernard

éditions Syros

2013

 

L'ennui avec les romans fantastiques ou de science-fiction, que ce soit en jeunesse ou en adulte, c'est que si vous ne faites pas attention, vous pouvez tomber sur le dernier volume paru d'une série et vous retrouver avec une histoire déjà bien entamée et des personnages qui sont supposés vous être déjà familiers mais que vous ne connaissez ni d'Eve ni d'Adam. C'est ainsi que, par mégarde, j'ai emprunté La mort préfère Ava, troisième tome d'une série pour les dix douze ans ou plus si affinités.

L'histoire c'est celle d'Ava, une jeune fille qui a le pouvoir de voir les fantômes depuis l'âge de trois ans et dont la mission est de les consoler, autrement dit de les faire mourir pour de bon. Bon, relativisons : Ava n'a que seize ans et pour l'instant elle travaille sous la tutelle de Cécilia, une vieille femme au passé mystérieux, consolateur elle aussi, à charge de lui succéder. En attendant, l'adolescente a plein de bonnes idées : créer des groupes de paroles pour les fantômes, établir des recensements... Afin de s'exprimer, elle se rend sur Guernesey où elle doit participer à l'assemblée annuelle des consolateurs. Mais, là-bas, rien ne se passe comme prévu : Cécilia fait l'objet d'une enquête et Ava se heurte à des revenants plus intéressés par ses histoires d'amour (Finira-t-elle avec Marco ou Alistair ?) que par ses idées...

Bon, malgré quelques lacunes, j'ai réussi à reconstituer plus ou moins le début de la série et à rentrer dans une histoire assez sympathique qui mêle fantastique et humour sans prétention aucune. L'auteur prend pour cadre de ce volume l'île de Guernesey ce qui est l'occasion pour elle de glisser également quelques notions d'histoire et de géographie assez intéressantes et plutôt bien traitées. Les personnages sont amusants. Un bémol toutefois : l'intrigue est assez pauvre et on attend en vain des rebondissements qui n'arrive que sur le tard. La mort préfère Ava est de toute évidence plus un livre "bouche-trou" dans la série, un roman de transition avant d'aborder un nouveau grand tournant dans l'histoire. De fait, le récit se termine un peu en queue de poissson, laissant le lecteur légèrement sur le carreau et plutôt frustré. Après me direz-vous c'est une technique comme une autre pour se précipiter sur la suite... Le livre de Maïté Bernard de façon générale m'a fait penser à la série de Brussolo, Peggy Sue et, à défaut d'être inoubliable, il m'a en tous cas donnée l'envie de découvrir le cycle depuis le début.

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30 octobre 2013 3 30 /10 /octobre /2013 10:00

L01.jpgBig-Easy

Ruta Sepetys

éditions Gallimard Jeunesse

2013

 

Nouvelle-Orléans, 31 décembre 1949. Josie Moraine, dix-sept ans, travaille dans la librairie d'un ami tout en faisant le ménage dans la maison close du Quartier Français où travaille sa mère. Fille d'une prostituée, fréquentant des prostituées, tout le monde s'attend à ce que la jeune fille en devienne une à son tour. Mais Josie a un rêve : celui de quitter la Nouvelle-Orléans, une ville où elle est stigmatisée et reconnue, pour entrer à l'université de Smith, un prestigieux établisssement situé dans le Massachusetts. Difficile quand on n'a ni recommandations ni argent... A la veille du Nouvel-An, un homme entre dans la boutique pour acheter des livres : il est beau, gentil, cultivé et ressemble au père que Josie rêverait d'avoir. Mais le rêve tourne au cauchemar lorsque Josie apprend le lendemain que l'homme a été assassiné.

Nous avions déjà parlé de Ruta Sepetys avec le très beau livre Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre qui racontait l'histoire d'une jeune lituannienne déportée en Sibérie avec toute sa famille par le régime soviétique durant la seconde guerre mondiale. Changement de décor avec ce livre flamboyant qui nous plonge au coeur d'une Nouvelle-Orléans tout en ombres et en lumières, une ville grouillante de vie et de mort qui mêle indifféremment bordels et librairies, bourgeois et gueux, blancs et noirs. Le décor est magnifiquement planté par un auteur qui rend à la perfection cette ambiance d'après-guerre tout en musique et en violence contenue. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, Big Easy n'est pas un roman manichéen : si la mère de l'héroïne est effectivement affreuse, Ruta Sepetys présente la tenancière de la maison close, Willie, comme une femme acariâtre mais généreuse. A l'inverse les gens bien comme il faut ne sont pas non plus épargnés et Josie elle-même est une figure trouble : rêvant d'une autre vie, elle est prête à tout pour ça, y compris à mentir. Elle hésite, elle tâtonne et se montre parfois méprisante vis-à-vis de ce monde qu'elle rêve de quitter. De ce fait c'est un personnage attachant car justement elle n'est pas parfaite, pleine de doutes et de terreurs. L'avantage du récit, c'est qu'il ne tombe pas non plus dans la facilité, le "tout s'arrange finalement pour tout le monde" et le happy end révoltant. Big-Easy est une narration en demi-teinte ;  les bons ne sont pas toujours récompensés ou leurs histoires restent en suspens. Il y a beaucoup de non-dits. Le roman est aussi un peu un roman d'apprentissage : pour grandir Josie va devoir faire le deuil de certains rêves ; admettre que sa mère ne l'aimera jamais, admettre que son père n'était peut-être pas un homme bien également, admettre que certaines histoires d'amour finissent mal et qu'il faut beaucoup essuyer beaucoup d'échecs et de désillusions avant d'avancer... Que dire de plus ? Big Easy est un très joli livre, très émouvant et qui fait de Ruta Sepetys l'un de mes auteurs jeunesse préférés du moment.

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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 10:07

L02.jpgNiak

Carl Hiaasen

éditions Gallimard Jeunesse

2012

 

On reste dans les livres pour la jeunesse si vous voulez bien, mais on abaisse la tranche d'âge avec un livre plus pour les 10-12 ans, Niak, un roman écrit par le joyeux Carl Hiaasen, auteur entre autres du célèbre Chouette.

Depuis que le père de Whaoo, Mickey Cray, dresseur dans les Everglades s'est pris un iguane gelé sur la tête, il souffre de terribles maux de tête et ne peut accepter aucun contrat. La situation financière devient vite intolérable d'autant plus que la famille a toute une ménagerie à nourrir : des tortues paresseuses, des serpents affamés et le gentil alligator Alice, capable quand même de vous arracher la tête lorsqu'il a faim. Mais une chance unique se présente, un contrat que Mickey ne peut refuser : Derek Blair, le héros de la télé-réalité Expédition survie, l'engage lui et ses animaux pour une émission située dans la région. Théoriquement, il s'agit juste de prêter quelques bêtes pour simuler des situations de survie. Le problème c'est que Derek Blair, qui n'a d'aventurier que de nom, est à la fois irrespectueux et totalement inconscient, un mélange qui risque de lui attirer des problèmes et qui va donner à Whaoo et à son père bien des sueurs froides...

Gentille fable écologique, Niak est assez drôle car il démonte joyeusement une télé-réalité aseptisée et caricature aussi bien les producteurs obnubilés par l'audimat et le financement que l'animateur vedette, Derek Blair, sans conteste le personnage le plus amusant du livre. Il y a également une volonté de sensibiliser à l'environnement mais sans jamais tomber dans la leçon de morale et sans jamais verser dans une conception primaire d'une nature bienveillante et d'un homme hostile : dans Niak, les animaux ne sont pas de gentilles boules de poils ou d'écailles inoffensives mais sont des êtres qu'il s'agit avant tout de comprendre sous peine de se retrouver avec un pouce arraché ou dévoré tout cru. Enfin, les aventures se multiplient sans temps mort, de façon réjouissante, l'aspect didactique de l'histoire ne prenant jamais le pas sur l'intrigue principale. Au final, la seule chose que je trouve presque de trop dans la récit, c'est le personnage féminin, Anguille, l'amie de Whaoo, et son père alcoolique. Ces deux protagonistes apparaissent comme des cheveux sur la soupe en cours d'histoire et ne présentent guère d'intérêt si ce n'est de permettre une histoire sentimentale enfantine et de pimenter un peu le final de Niak. A mettre quand même entre les mains de jeunes lecteurs qui ne risquent guère de s'ennuyer avec toute cette ménagerie.

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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 16:05

L02.jpgPartials

Dan Wells

éditions Albin Michel

2012

 

"La dystopie la plus passionnante depuis Hunger Games !" Il faut toujours se méfier de ce genre d'accroches, surtout quand c'est l'éditeur de la dystopie en question qui l'affirme. Mais, une fois n'est pas coutume, Partials, roman ado traduit depuis peu en français, est sans conteste une bonne surprise.

Nous sommes en 2076. Onze ans auparavant, les Partials, des êtres génétiquement modifiés et véritables machines de guerre ont décimé la quasi-totalité de l'espèce humaine grâce à un virus mortel, le RM. Les survivants se sont réfugiés sur l'île de Long Island  sous la tutelle d'un gouvernement  autoritaire et  ce pour se protéger de leurs ennemis bien qu'ils soient demeurés sans nouvelles depuis. Néanmoins, les rescapés ont un autre souci  car  le virus RM demeure sans antidote et continue de faire des ravages : depuis son apparition, aucun nouveau-né n'a survécu plus de trois jours et l'humanité déjà durement éprouvée risque de s'éteindre définitivement. Pour contrer ce péril, le Sénat a mis en place la loi Espoir, contraignant toute jeune fille de dix-huit ans et plus à tomber enceinte régulièrement. Cette loi n'est pas du goût de la Voix, une organisation rebelle qui lutte pour les libertés individuelles. La guerre civile n'est pas loin... Kira, jeune chercheuse en médecine de seize ans n'a qu'un objectif en tête : trouver un remède pour mettre fin à Espoir et, surtout, permettre à sa soeur adoptive Madison, enceinte, de mettre au monde un bébé viable.

Partials a un certain nombre d'atouts indéniables et le premier est sans conteste son héroïne. Hourra ! Kira a beau être une ado de seize ans, oh merveille, elle ne glousse pas ni ne s'interroge sur les méandres de sa vie sentimentale : faut-il rester avec le gentil et rigolo Marcus ou succomber au charme du ténébreux Samm ? Non, Kira se comporte comme toute personne ayant vu ses proches mourir à cinq ans et qui a ensuite grandi dans la terreur et l'insécurité. C'est une jeune fille de seize ans ayant vieilli trop vite et qui passe son temps dans les labos à essayer de trouver un remède au RM, un personnage sympathique, sérieux, pas forcément rebelle mais qui s'interroge sur le bien-fondé du gouvernement et sur ses méthodes. L'autre intérêt de Partials c'est son intrigue et les questions que le roman soulève : faut-il sacrifier l'intérêt individuel pour le bien commun ? La sécurité justifie-t-elle l''absence de libertés? Ce sont des thématiques intéressantes qui sont d'ailleurs traités avec finesse par un auteur plus subtil qu'il n'y paraît. Le seul reproche au fond que je ferai à ce roman pour ados de bonne facture, c'est sa construction un peu brouillonne. Dan Wells, craignant peut-être d'ennuyer son lecteur, multiplie les rebondissements et les situations critiques dès le début du récit, ne s'accordant à mon sens pas assez de temps pour planter le décor de son monde post-apocalyptique. C'est plutôt dommage car les quelques descriptions qu'il fait d'un New-York envahi par les animaux et la végétation sont assez réussis. Au final, j'ai tout de même passé un agréable moment de lecture et j'attends avec impatience la suite de l'histoire.

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4 octobre 2013 5 04 /10 /octobre /2013 09:22

L02.jpgReseau(x) t.1

Vincent Villeminot

éditions Nathan

2013

 

Depuis toute petite, Sixie, quinze ans, fait de mauvais rêves qu'elle transcrit sur la page "nocturne" de son réseau social, DKB, un endroit réservé aux cauchemars de tous les internautes. Le problème c'est que la plupart de ses cauchemars se sont révélés prémonitoires et c'est avec horreur que Sixie reçoit un jour sur son site la vidéo d'un meurtre qui ressemble trait pour trait à l'un de ses rêves. En parallèle, sur Internet, Cesar Diaz, qui se fait aussi appeler Nada#1, a créé un mouvement nommé "Play It For Real" qui incite ses admirateurs à reconstituer des jeux vidéos grandeur nature dans les rues de différentes villes européennes. Le jeu est pour l'instant sans conséquence car les armes sont fausses et les rassemblements bon enfant, mais, peu à peu, le mouvement prend de l'ampleur et transgresse les règles de sécurité. La police s'inquiète: Cesar Diaz est-il juste un potache un peu mégalo ou un terroriste en puissance?

Après la série Instinct, Vincent Villeminot revient avec une série encore plus sombre, cette fois centrée sur les nouvelles technologies. Réseau(x) a l'avantage de ne pas condamner Internet en bloc mais de s'interroger davantage sur ses dérives : les snuff-movies et l'étalage de la vie privée de chacun, l'isolement et un anonymat qui permet les pires horreurs. Qui plus est, et c'est bien agréable, l'auteur semble connaître un peu le sujet et ne se contente pas d'assener quelques poncifs moralisateurs sur les dangers des réseaux sociaux. Mais Réseau(x) est surtout un "cyber-polar" pour reprendre la quatrième de couverture, un roman sur une guerre aussi bien virtuelle que réelle. C'est très angoissant à lire, certaines scènes étant particulièrement stressantes car somme toute assez réalistes: meurtres sur Internet, gardes à vue qui finissent mal,brutalités policières, manifestations brisées par la force, cauchemars qui rôdent...  La force de Villeminot c'est sa capacité à solliciter notre imagination par des images saisissantes et des descriptions brèves mais efficaces. Sa faiblesse, car il y en a une, c'est de vouloir mêler trop d'intrigues et de personnages ce qui fait que le lecteur se perd un peu entre les internautes, les policiers, les lycéens et peut facilement décrocher de l'histoire. C'est dommage. A trop vouloir en dire, Réseau(x) perd un peu de sa force et aurait gagné à un peu plus de simplicité. Ceci dit, le roman reste quand même plaisant à lire et annonce ce qui sera sans doute une bonne série...

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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 09:53

L05.jpgLa soie et l'épée

Le peuple des nuées t.1

Kai Meyer

éditions l'Atalante Jeunesse

2006

 

Elle s'appelle Nugua. Recueillie par des dragons étant bébé, elle n'a jamais connu le monde des humains et ne s'en soucie guère. Lui s'appelle Niccolo; il vit avec son peuple dans une cité au-dessus des nuages, une cité qui flotte grâce au souffle des dragons, l'éther. Contrairement à Nugua, il rêve d'évasion. Ces deux-là n'auraient jamais dû se rencontrer : mais, du jour au lendemain, les dragons disparaissent brusquemenet laissant l'une sans famille et l'autre menacé ainsi que tout son peuple d'une mort horrible. Niccolo descend sur terre pour retrouver les dragons. Il fait la connaissance de Nugua et, ensemble, ils se lancent dans une quête à travers toute la Chine, quête qui les conduira de découvertes en découvertes plus surprenantes les unes que les autres.

Premier tome de la trilogie Le peuple des Nuées, la soie et l'épée n'est pas dépourvu de qualités : l'histoire est originale et s'appuie sur un imaginaire qui relève presque du merveilleux; demi-dieux chevauchant des grues, dragons, tours de laves, nuages flottants, malédictions et sortilèges... Las, le style est plutôt pataud, pas forcément à la hauteur d'une telle aventure. Les descriptions sont difficiles à appréhender et à visualiser et les personnages n'ont pas tellement de profondeur. Le lecteur, malgré toute sa bonne volonté, peine à entrer dans une intrigue pas forcément bien menée et qui s'interrompt parfois brutalement pour se focaliser sur un des personnages secondaires, Alessia, fille du peuple des Nuées également mais qui, elle, est restée en haut. Son utilité reste encore à prouver ainsi que celle de Pleuring, un autre personnage plus léger, le faire-valoir comique du récit mais qui, pour l'instant, suscite surtout l'irritation. Très sincèrement, si je n'avais pas déjà toute la série, je me serais arrêtée à ce premier volet, trop bancal pour m'avoir convaincue, mais bon, dans la mesure où j'ai déjà les deux autres tomes de la trilogie, autant voir comment ça se finit non? Affaire à suivre donc en espérant que le dragon se décide à déployer ses ailes...

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1 septembre 2013 7 01 /09 /septembre /2013 17:35

Par Boulet

 

Il y a bien des années de ça, Beux m'a tendu un livre en me disant: "Tiens, j'ai lu ça, je pense que ça va te plaire.". J'ai jeté un coup d'œil à la couverture: "Ha? Qu'est-ce que c'est? C'est un truc jeunesse, non?" - "Oui, c'est anglais. C'est pas du tout connu, mais à mon avis ça va très bien marcher, c'est vraiment bien vu. Ça parle de sorciers, mais à notre époque. J'ai beaucoup aimé."

Vous l'aurez compris, il s'agissait de Harry Potter.

Quelques années plus tard elle m'a refait le coup avec un autre livre: "C'est un truc qui parle d'une société violente qui organise chaque année une sorte de Battle Royale entre ados, c'est très noir, je pense que tu vas aimer".

Et c'était Hunger Games.

Beux et moi partageons pas mal de choses. Nos parents, déjà, et aussi un goût prononcé pour la littérature jeunesse (ou en tout cas, "estampilée jeunesse"). Ces gros livres aux couvertures souvent kitsch qu'on est un peu gêné de sortir dans le métro ou le train. Dans ce domaine elle s'est toujours montrée une conseillère très avisée, et m'a fait découvrir énormément de séries et d'auteurs.

Alors pour la remercier, juste avant cette 400e note, je vous propose un petit quizz "Jeunesse". Les dix dessins ci-dessous représentent dix livres jeunesse que j'ai découvert grâce à l'auteur de ce blog, je crois qu'elle les a tous chroniqués ici (ou presque). Il y en a des très faciles, et d'autres beaucoup plus confidentiels.

Voyons combien vous en trouvez!

 

Merci Beux!

 

-Boulet-

 

1)

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2)

http://www.bouletcorp.com/misc/Quizz02.jpg

3)

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4)

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5)

http://www.bouletcorp.com/misc/Quizz05.jpg

6) (Très dur. La série étant difficile à résumer en un seul lapin, j'ai opté pour UNE scène qui m'a marqué)

http://www.bouletcorp.com/misc/Quizz06.jpg

7)

http://www.bouletcorp.com/misc/Quizz07.jpg

8)

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9)

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10)

http://www.bouletcorp.com/misc/Quizz10.jpg

 

Alors? Vous en avez combien? :-)

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