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7 novembre 2017 2 07 /11 /novembre /2017 14:48

Entre deux mondes

Olivier Norek

Michel Lafon

2017

 

ça a parfois du bon de ne pas lire le résumé d'un roman avant de se plonger dedans. En effet, si j'avais connu l'histoire de Entre deux mondes, pas sûr que je l'aurais emprunté et je serais passée à côté d'un livre qui mérite pourtant le détour.

Le roman débute assez fort, à bord d'un vieux bateau transportant des migrants clandestins : un passeur décide de balancer par dessus bord une gamine qui n'arrête pas de tousser et qui risque de les faire repérer par la suite. Flash-back : le lecteur fait la connaissance d'Adam un policier syrien qui, sous couverture, aide une organisation à révéler les atrocités commises par le régime. Craignant pour sa sécurité et celle de sa famille, il fait partir sa femme et sa fille en catastrophe. Là notre sang se glace quand nous réalisons que la gentille petite d'Adam n'est autre que l'enfant dont le passeur veut se débarrasser.... Quelques péripéties plus tard, nous retrouvons Adam à Calais qui, ignorant tout de ce qui est arrivé à sa famille, les attend dans la Jungle et montre leurs photos à tous les autres migrants. Son chemin croise celui de Bastien, un policier fraîchement muté et qui prend peu à peu conscience que la vie de flic ici est tout sauf simple.

Classé en polar, Entre deux mondes se distingue moins par une intrigue au demeurant assez simple que par une réflexion sur la question des migrants et de la Jungle de Calais, cette zone qui a fait longtemps polémique. Avec talent, l'auteur évite  l'angélisme, pointant du doigt des policiers à bout et une population excédée mais n'en relève pas moins les aberrations d'un endroit dont personne ne veut s'occuper, devenu zone de non-droit et dont les habitants se voient tout à la fois libres et paradoxalement privés de toute aide si ce n'est celle des bénévoles, tentant chaque soir d'atteindre un Eldorado, l'Angleterre, qui leur est refusé. Norek parvient à nous faire saisir toute la complexité de la situation en adoptant les deux points de vue, celui du policier français un peu désarçonné par ses nouvelles fonctions, et celui d'Adam, le migrant clandestin qui a tout perdu et qui ne s'accroche qu'à l'espoir de retrouver sa femme et sa fille avant de tenter lui-même de traverser la Manche. Les situations décrites sont cruelles (viols d'enfants, traque de clandestins, scènes de tortures) et le style efficace et dépourvu de fioritures témoigne d'une connaissance approfondie du sujet par l'auteur. En un mot je me suis laissée porter par une histoire qui, fait rare, parvient tout à la fois à captiver son lecteur et à le faire réfléchir.

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5 avril 2017 3 05 /04 /avril /2017 09:35

L02.jpgRagdoll

Daniel Cole

éditions Robert Laffont

2017

 

Un corps est retrouvé, cousu à la manière d'une poupée de chiffon. Et pour cause : ce corps est constitué de six cadavres différents, mais lesquels ? l'inspecteur Fawkes, fraîchement réintégré à la Metropolitan Police de Londres reconnaît sans peine la tête, celle de Naguib Khalid, un tueur d'enfants qui lui avait valu sa mise à pied et même un séjour à l'asile psychiatrique. Mais à qui appartiennent les autres membres ? Le mystère s'épaissit lorsque l'assassin diffuse une liste des six prochains meurtres qu'il compte accomplir : Wolf est le dernier de la liste. Le compte à rebours est lancé.

Ragdoll est un bon roman policier qui parvient à donner corps à ses personnages principaux, les enquêteurs, sans pour autant négliger l'intrigue de base, ce qui n'est pas toujours évident. Pour une fois, même si j'avais subodoré certains éléments, je n'ai pas réussi à prédire la fin. Le récit est sombre, les descriptions dures mais ça ne tombe jamais dans le gore ou le sanguinolent alors que rien n'était plus facile. De même l'auteur parvient à éviter une ambiance trop pesante par le biais de Edmunds, le bleu de l'enquête qui découvre avec joie les aléas de la vie de flic, tiraillé entre son travail et sa vie familiale. Dire après que c'est l'oeuvre du siècle me semble un tantinet exagéré : si le style suit, l'auteur cède volontiers à quelques facilités  et le final abrupt est un peu raté. Rien d'inoubliable donc mais un polar honnête et un auteur sur qui il faut probablement garder un oeil.

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23 novembre 2016 3 23 /11 /novembre /2016 12:13

L03.jpg Partir

Tina Seskis

éditions Pocket

2015

 

"Avez-vous déjà rêvé de tout quitter ?" demande la couverture du livre. Bien évidemment que nous avons tous un jour ou l'autre rêvé de nous enfuir de ce qui, paradoxalement, nous est le plus cher. Emily Coleman a quant à elle franchi le cap et a pris le train un matin pour Londres, laissant derrière elle une existence en apparence parfaite d'épouse et de mère modèle pour devenir Catherine Brown, une réceptionniste au chômage. Elle emménage dans une maison miteuse avec des colocataires farfelus et trouve un travail, se refusant à affronter son passé et à renouer avec son ancienne vie. Mais pour quelle raison ?

Partir est un livre qui m'a plutôt énervée. Jouant à fond la carte du mystère, l'intrigue alterne entre flash-back et présent et fait ainsi mijoter son lecteur en gonflant le suspens : qu'est-il arrivé dans la vie d'Emily pour qu'elle rejette ainsi son passé ? Quel rôle joue là-dedans sa soeur jumelle Caroline, la mal-aimée ? Comment tout cela va-t-il finir ?

Las! C'est d'autant plus rageant que si l'écriture et le style sont au rendez-vous, l'histoire ne suit pas. Ainsi, excepté un petit twist qui m'a surprise, le final est plus que décevant. "Tout ça pour ça ?" me suis-je demandée, frustrée. A croire que l'auteur a commencé son roman sans bien savoir où il la mènerait et a bouclé ça au petit bonheur la chance. J'ajoute que la "morale" est à mon sens un peu malsaine. Mais bon, je ne vais pas tout vous dévoiler d'un livre qui se lit très bien par ailleurs mais qui n'a franchement pas sa place dans la catégorie des thrillers.

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 14:02

L02.jpgPars vite et reviens tard

Fred Vargas

éditions Magnard

2001

 

Pars vite et reviens tard est sans doute l'un des ouvrages les plus connus de Fred Vargas. C'est curieusement l'un de ceux que j'ai le moins aimé à l'époque. Bien des années plus tard, une seconde lecture s'imposait.

A Paris, Joss, un ancien marin, a choisi un drôle de métier en se réinventant crieur public. Tous les jours, il déclame sur sa place des messages que des inconnus lui déposent dans son urne. Déclarations d'amour, petites annonces et, depuis quelques temps, de mystérieux messages écrits en ancien français et annonçant l'arrivée de la peste. Folie douce d'un illuminé ? Le commissaire Adamsberg en doute lorsque, parallèlement à ces mystérieux messages, des signes étranges apparaissent sur les portes des immeubles de la capitale tandis que des cadavres sans aucun lien apparent entre eux mais tous étranglés et recouverts de charbons de bois sont retrouvés...

Après réflexion peut-être était-ce tout le tapage qu'il y avait eu à l'époque autour de Pars vite et reviens tard qui m'avait agacée car, en relisant le roman, je l'ai plutôt apprécié d'autant plus que j'avais oublié l'intrigue je l'avoue. Fred Vargas a un style propre à elle et qui peut agacer parfois : les vieux taciturnes, les ex taulards réglos malgré tout, les femmes volubiles... Même le commissaire Adamsberg peut paraître lassant avec son éternelle nonchalance. Malgré tout, le lecteur se laisse encore un fois happer par une intrigue qui joue habilement avec l'histoire, mêlant anecdotes véridiques et croyances populaires, et qui surprend avec un dénouement inattendu et un final mi-figue mi-raisin. Après cela, vous ne regarderez plus jamais les puces et les rats de la même façon...

 

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12 février 2016 5 12 /02 /février /2016 18:05

L05.jpgTout pour plaire

Ingrid Desjours

éditions Pocket

2014

 

Bon. Bon bon bon. Vous espériez un roman policier sympa pour vos vacances d'hiver ? Oubliez celui-là.

Déborah est une femme soumise, en adoration devant son mari David, un ancien rondouillard bègue devenu coach en développement personnel et trop souriant de l'avis de la voisine pour être parfaitement honnête. Ce couple parfait ne cacherait-il pas un sombre secret ? Cela semble se confirmer avec l'arrivée du frère de David, Nicolas, un homme séduisant et mystérieux dont la femme a disparu du jour au lendemain....

"Un thriller superbement construit et efficace" dixit Yann Plougastel du Monde sur le bandeau. Je pense que ce brave homme doit prendre de la coke pour trouver efficace un roman dont la trame est prévisible dès le début de l'ouvrage. Tout n'est pas à jeter : le personnage du commandant Mendel est assez intéressant car il est vraiment mauvais. Pas un faux méchant du genre bourru au grand coeur mais un être rongé par la colère, haïssant sa femme et le monde en général. C'est le seul intérêt d'un polar très mal écrit, avec des dialogues artificiels au possible (sérieux, il faudrait donner des cours de dialogues aux auteurs, là c'est affreux) et une intrigue alambiquée certes mais attendue et sans aucune surprise. Dès le début du livre, je savais qui était le méchant; à la moitié j'avais déjà le pourquoi du comment du coup toutes les "révélations" finales sont tombées complètement à plat. Le tout est saupoudré de références à la psychologie criminelle, l'auteur étant psychologue à la base. Tout pour plaire c'est du roman de gare et du genre mauvais, du roman avec tous les ingrédients "qui marchent" : du sexe, de la violence, un passé trouble, un inspecteur tourmenté... A lire et à oublier. Pour ma part, c'est déjà fait.

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27 janvier 2016 3 27 /01 /janvier /2016 18:26

L01.jpgPromesse

Jussi Adler Olsen

éditions Albin Michel

2014

 

Après son plutôt décevant Effet papillon, Adler Olsen reprend du service avec une nouvelle enquête du département V. A la fin des années 90, dans une petite île danoise, le corps d'une jeune fille est retrouvée accroché à un arbre, visiblement percuté par un chauffard. La police locale, débordée, conclut vite à un accident mais un inspecteur n'y croit pas : pendant des années, Habersaat va enquêter sur cette affaire, développant une obsession, jusqu'au jour où, près de vingt ans plus tard, il se tire une balle dans la tête non sans avoir au préalable confié son enquête à Morck et à son équipe de bras cassés.

C'est une bonne surprise que ce dernier opus. Je craignais en effet un essoufflement de la série mais l'auteur nous prouve aujourd'hui qu'il sait rebondir : Adler Olsen daigne enfin avancer un peu sur l'enquête qui a failli coûter la vie à Morck et qui l'a fait atterrir aux affaires classées et, sans les occulter, il met un peu à l'arrière-plan ses personnages principaux qui avaient de plus en plus tendance ces derniers temps à prendre plus d'importance que les enquêtes elles-mêmes pour se concentrer sur une intrigue digne de ce nom avec un dénouement que, pour une fois, on ne sent pas venir. De plus il soigne davantage ses personnages secondaires et évite les "méchants" trop lisses. Ajoutez à cela un huis-clos au début du récit assez réjouissant, lorsque Carl, Assad et Rose se retrouvent à enquêter sur l'île, ainsi que l'humour décalé d'un auteur qui parvient à nous faire rire malgré des situations abominables. Il ne me reste plus qu'à conclure en disant que Promesse porte bien son nom et tient toutes ses promesses (même si j'essaie encore de saisir le rapport avec le contenu du roman pour le coup). Vivement la suite !

 

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30 août 2015 7 30 /08 /août /2015 17:08

L01.jpgLes Assassins

R.J Ellory

éditions Sonatine

2009

 

Nous avions déjà parlé dans ce blog de Ellory et de son livre Seul le silence, un roman policier atypique tout en lenteur et plutôt glaçant. Aujourd'hui, c'est avec son dernier ouvrage paru en France, Les Assassins, que nous renouons avec lui.

Irving travaille dans la police et enquête sur des meurtres. Et à New York Dieu sait qu'il y en a des meurtres. Aussi, lorsque quatre homicides sont commis à quinze jours d'intervalle mais avec des modes opératoires et dans des secteurs différents de la ville, personne ne fait forcément le rapprochement. Personne sauf un homme, John Costello, enquêteur pour le compte d'un journal et qui découvre qu'il s'agit de la main d'un même tueur, ce dernier oeuvrant les jours anniversaires de meurtres de célèbres serial killers. Irving, d'abord dépassé, décide de faire appel à John pour l'aider à résoudre l'enquête. Mais ses moyens sont limités et les morts s'accumulent...

Il pourrait s'agit d'un énième roman sur les serial killers, sauf que Ellory choisit d'aborder le phénomène sous un angle totalement différent. Oubliez les analyses psychologiques à six sous, les courses poursuites haletantes, les révélations subites. Durant tout le livre, le héros, Irving, se retrouve à la traîne, freiné dans son enquête par la lenteur administrative, les budgets serrés et sa propre incapacité à comprendre l'assassin. Le serial killer n'a ici aucun visage précis et l'auteur se détache complètement de lui, stigmatisant de la sorte la fascination qu'on peut éprouver pour ce genre de personnages. Toute la narration se centre sur Irving, Costello ou encore les victimes du tueur, si bien qu'il est impossible au lecteur de s'identifier à cet assassin malin, quasiment toujours gagnant mais qui au final ne demeure qu'un monstre, assassinant des gens dont Ellory a soin de nous raconter l'histoire auparavant. C'est important de le préciser car, à l'ordinaire, dans ce genre de romans, le serial killer, aussi monstrueux soit-il, a souvent plus d'importance dans la narration que les victimes, voire que le héros ce qui est loin d'être le cas ici. Ajoutez à cela une écriture soignée, une intrigue prenante mais dépourvue des clichés du genre et une très jolie réflexion sur la solitude et vous obtenez un livre qui conforte Ellory dans son statut d'auteur majeur du polar américain.

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8 juillet 2015 3 08 /07 /juillet /2015 13:34

L02.jpgFinie la comédie

Donald Westlake

éditions Rivages

2012

 

Mais quelle mouche a piqué Donald Westlake ? C'est la question que je me suis posée devant Finie la comédie, un roman qui n'a absolument rien à voir avec ses précédents ouvrages et qui m'a légèrement déçue. Après vérification, il s'agit d'un ouvrage inédit, écrit dans les années 80. Me voilà un peu rassurée...

Koo Davis est un comique américain qui s'est illustré par sa prise de position en faveur de la guerre du Vietnam et de ses sympathies pour l'armée. Nous sommes à la fin des années 70 et, depuis, de l'eau a coulé sous les ponts mais l'artiste sent que le sujet est encore sensible et met un peu ses opinions politiques en sourdine pour ne pas briser une carrière exemplaire. Cela ne suffit pas : un soir, il est enlevé par un groupuscule d'extrême-gauche qui exige en rançon la libération de prisonniers activistes. Le FBI est mis sur l'affaire mais le chef d'opération Mike Wikskiel commet une erreur qui va rendre la position du prisonnier encore plus inconfortable...

Je n'ai pu m'empêcher de ressentir un soupçon de malaise en lisant ce roman sur fond de guerre de Vietnam et de Watergate qui est loin d'avoir l'humour et l'auto-dérision des deux ouvrages de Westlake déjà lus. Certes, l'ironie n'est jamais loin et il est évident que l'auteur ne cautionne pas plus l'attitude de Davis, profiteur sans scrupules qu'il ne met à l'honneur le groupe d'extrême-gauche composé de fous ou d'idiots qui jouent aux rebelles. C'est peut-être ce qui est gênant, cette absence de prise de position ou ce regard sans complaisance sur des personnages qui de fait ne sont guère attachants. Le cynisme est présent d'un bout à l'autre du roman et se manifeste aussi bien dans l'attitude désinvolte du comique que dans les grands discours pontifiants et creux de Larry, l'un des ravisseurs, ou de l'indifférence des enfants et de la femme de Koo Davis lorsqu'ils apprennent son enlèvement. Les personnages s'agitent comme des pantins et le kidnapping commence par une farce pour tourner à la tragédie, marquée par des rebondissements dignes d'une pièce grecque : le fils vengeur, la femme folle, le justicier qui a quelque chose à se prouver... La comédie n'est pas finie, elle se joue en permanence et le rideau ne tombe que lors de scènes assez émouvantes : l'amour inconditionnel de l'assistante de Davis pour son client qui contraste avec l'attitude glaciale de l'épouse, la rencontre du comique avec son fils Marc... Ces petites touches d'humanité apportent de la fraîcheur à un récit qui sinon demeurerait assez vain. En effet, Finie la comédie est un livre sur la désillusion d'une époque que beaucoup de lecteurs (dont je fais partie) n'ont pas connu, d'autant plus qu'il s'agit plus d'un pan de l'histoire des Etats-Unis que de la nôtre. Un ouvrage à découvrir donc plus pour les amateurs de polars noirs à l'américaine que pour ceux qui voudraient faire connaissance avec le style inimitable de Westlake.

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6 juin 2015 6 06 /06 /juin /2015 19:52

L03.jpgL'homme à l'envers

Fred Vargas

éditions Magnard

1999

 

Cela fait quelques temps que Camille, jeune femme atteint de bougeotte, apprécie de demeurer un peu dans le Mercantour, entourée de gens qu'elle a appris à aimer et tout particulièrement de Lawrence, un grand Canadien bourru venu là pour étudier les loups. Mais la tranquillité du village est menacée par des attaques violentes contre des troupeaux de brebis. Le coupable serait un loup d'une taille exceptionnelle, certains chuchoteraient même qu'il s'agit d'un loup-garou. La situation se complique lorsque une habitante du village est victime à son tour de la bête. Camille décide de faire appel à son ancien amant, l'extravagant commissaire Adamsberg.

J'avais déjà lu L'homme à l'envers par le passé et cette seconde lecture me conforte dans mon opinion : c'est très probablement l'un des ouvrages de Vargas que j'aime le moins. Certes on y retrouve tout ce qui fait le charme de l'auteur, les personnages décalés, le style pince-sans-rire, l'intrigue faussement teintée de surnaturel, mais c'est lent, beaucoup trop lent à mon goût. L'action tarde à se mettre en place, notre bien-aimé Adamsberg n'arrive pas tout de suite dans l'histoire et les autres protagonistes paraissent un peu falots, y compris la mystérieuse Camille qui se révèle être au centre du récit. Mais bon ça reste du Vargas hein. On se laisse tout de même happer, comme toujours la fin nous surprend (c'est assez étonnant mais j'oublie comment se terminent les romans de Vargas car, au fond, contrairement à beaucoup d'autres policiers, les dénouements n'importent pas tant que ça) et, malgré quelques pointes d'agacement devant les dialogues un tantinet artificiel, on arrive tant bien que mal au bout de cette histoire qui mêle légende et enquête policière d'une façon que seule l'auteur sait faire.

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16 mars 2015 1 16 /03 /mars /2015 11:23

L'effet papillon

Jussi Adler Olsen

éditions Albin Michel

2012

 

Tout commence en Afrique avec Louis Fons, le dirigeant d'un programme danois pour l'aide au développement auprès des Bakas, les Pygmées de la jungle Dja, qui flaire un détournement de fonds au profit de gros bonnets. Il a tout juste le temps d'envoyer un texto avant d'être tué. L'un des chargés du bureau, William Stark, reçoit le message et, intrigué décide d'enquêter à son tour, mettant dans une position délicate son supérieur René Eriksen qui est obligé de se débarrasser de lui à son tour. Affaire classée ? Non, car, trois ans plus tard, c'est au tour du jeune Marco, gitan et voleur pour le compte de son oncle, de tomber sur le cadavre de Stark. Une découverte qui le met immédiatement en danger... Pendant ce temps, Rose, acolyte de Carl Morck, tombe sur l'avis de recherche de William Stark et décide de remettre l'équipe du département V sur cette disparition.

Retour à notre sympathique inspecteur Carl Morck et à sa fine équipe de bras cassés. A dire vrai j'ai été un peu déçue par ce cinquième opus du département V qui est de loin le moins bon de la série. ça commence sur des chapeaux de roues avec l'avalanche de morts, et avec la macabre découverte de Marco qui déclenche une chasse à l'homme haletante. On tremble pour le jeune garçon et on se demande s'il va se sortir de cette situation délicate. De même retrouver notre équipe d'enquêteurs est toujours un plaisir, Assad et ses comparaisons étranges, Carl et sa désinvolture, Rose et sa schizophrénie...Mais le récit s'essouffle environ à la moitié : en effet, l'intrigue de base est, il faut le reconnaître un peu mince (une affaire d'escroquerie qui tourne mal) et le lecteur, mis au fait, n'a à se mettre sous la dent que d'interminables courses poursuites et des personnages de méchants trop peu creusés pour être vraiment intéressants. Je me suis donc plutôt ennuyée sur la fin et, sans être dégoûtée par la série, j'attends beaucoup mieux de la prochaine enquête du département.

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