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24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 12:15

Poids: 57.1 kilos (gaufres sous contrôle pour l'instant)

Cheveux: attachés (pour ne pas être tentée de les passer à la Javel)

Livres lus: toujours 2

Puzzle: la robe bleue commence enfin à prendre forme. Ne pas penser qu'il me reste encore tous les feuillages des arbres.

Pages écrites: 3 (c'était un bon jour)

Bras: plus

Personnes vues: 0

 

Le cap symbolique de la dizaine est franchi, ça y est. 

Encore une mauvaise nuit, remplie de rêves confus, et des réveils aux différentes heures de la nuit et du jour. J'ai rêvé que le confinement était fini et que mon collègue m'annonçait qu'il allait reprendre un week-end pour compenser celui qu'il n'avait pas pris fin mars ("là tu comprends ce sera vraiment un week-end") Me suis réveillée et levée à vrai dire assez déprimée. Tout cela ne va pas arranger l'un de mes objectifs qui est de perdre un peu mes cernes. Mais de toute façon un article de "Slate" sur lequel je suis tombée par hasard expliquait de façon très sévère que eh oh le confinement n'est pas une retraite spirituelle ou un atelier d'écriture, donc je suppose encore moins une cure de jouvence personnelle. Cet article, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, fustigeait des auteurs comme Slimani qui tiennent un journal de confinement depuis leur maison de campagne. Je ne lis pas le journal de Slimani car je m'en fiche un peu (je dois avouer en revanche que quelques parodies m'ont beaucoup fait rire) mais je ne vois pas en quoi elle n'a pas le droit d'écrire sur son quotidien: même s'il ne reflète pas la réalité de beaucoup d'entre nous, c'est sa réalité à elle, pourquoi n'aurait-elle pas le droit d'en faire état? Oui c'est une privilégiée, comme beaucoup d'entre nous d'ailleurs qui n'avons pas à travailler en cette période. Je suis une privilégiée: je suis chez moi, sans même avoir à travailler à distance, je n'ai pas d'enfants à gérer, j'ai un jardin, un appartement relativement grand et une connexion Internet. Oui je me sens souvent coupable de cet état de fait: après est-ce que ça avancera le monde, est-ce que les malades, les infirmiers ou les employés de supermarchés se sentiront mieux si je passe ma journée à guetter les nouvelles en finissant de me ronger les ongles qui me restent? Chacun gère comme il peut et tant pis s'il gère avec maladresse. Et si cela paraît parfois terriblement égoïste et narcissique, c'est peut-être tout simplement une façon comme une autre de se protéger de la réalité. 

Tout ça pour dire que, contrairement à ce qu'on pourrait penser, même si je parais futile, j'essaie surtout pendant ces jours de solitude et d'angoisse de ne pas devenir folle et de m'astreindre à des routines essentiellement pour oublier à quel point je suis inquiète pour mes proches, à quel point certains êtres me manquent terriblement, pour oublier ces histoires où des gens meurent seuls, où des soignants sont obligés de choisir qui intuber ou non, où des ordures volent des masques à l'hôpital et où des gens vomissent leur haine sur Internet. Parce que la seule chose que je peux faire de bien actuellement et de réellement utile c'est de rester chez moi et d'éviter de surcharger encore plus les médecins avec des crises d'angoisse. 

Fin de la parenthèse.

Revenons donc à des choses plus légères. Bien avancé ce matin dans l'écriture et aujourd'hui j'ai réussi à aller jusqu'au bout de la session "abdos" avec Kevin sur Gym Direct ("J'espère que derrière votre télévision vous ressentez les mêmes sensations que moi!" Vous voulez dire avoir envie de vomir?" )  Mon pantalon de sport tout doucement devient un peu large. De façon générale je commence à prendre plaisir à cette routine matinale, écriture et sport, même si là je rêve surtout d'une longue et grande marche. Les jours passent relativement vite mais le moment du réveil est devenu presque aussi douloureux que celui du soir, quand tout ce qui s'est passé revient à l'esprit. Sur Internet, Meetic me propose des rencontres spécial confinement. No comment. Les voisins ne sortent plus du tout, ou seulement le matin quand le supermarché ouvre à 7h30 spécialement pour les personnes âgées. Hier j'ai songé à leur proposer de leur prendre quelque chose mais je les soupçonne de n'être pas prêts à renoncer à leurs habitudes. De toute façon, leur fils habite au-dessus de chez eux je pense qu'il pourvoit à leurs besoins. 

Après bien des errances sur Internet, j'ai renoncé à retrouver le modèle au point de croix du Pokémon que j'avais commencé à broder sur la pochette à serviette de mon neveu. Du coup là je défais tout le dessin, telle une Pénélope bas de gamme, et c'est très énervant.

Dans la rue deux personnes passent. Elles marchent l'une derrière l'autre à quelques pas de distance. L'homme tout en parlant jette des regards derrière eux comme un enfant pris en faute. Je les envie un peu.

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23 mars 2020 1 23 /03 /mars /2020 13:35

Lever : 8h30

Poids: 57.1 kilos (mais j'ai acheté des gâteaux, on est foutu)

Livres lus: toujours 2

Pages écrites: 1 mais j'ai retapé au propre 3 pages donc ma matinée n'était pas infructueuse.

The Last Chronicle of Barset: 434/983 (oui pour ceux qui suivent je n'ai pas avancé)

Puzzle: cet après-midi je m'y attaque sérieusement promis.

Cheveux: bruns (et non ce n'est pas naturel ou alors au contraire très très naturel)

Motivation: en hausse

 

Bon, pire nuit depuis mon confinement. Insomnie, tourne et retourne jusqu'à 2h00 du matin, cauchemars, réveil nocturne, insomnie, de nouveau rêves bizarres…. Et puis finalement le matin, ben ça allait. C'est assez étrange, d'autant plus que j'ai tout fait hier soir pour me préparer à une nuit tranquille : j'ai évité les infos, Internet, et j'ai regardé "Les choristes": on fait pire en terme de film anxiogène. C'est donc un mystère mais au moins cette nuit épouvantable m'a rendue beaucoup plus sereine. 

Ceci dit, cela m'a fait prendre conscience qu'il fallait que je sorte avant de perdre la raison. Et donc aujourd'hui… tadam j'ai fait les courses.

En temps ordinaire, faire des courses je trouve ça plutôt casse-pieds parce que j'aime pas ça mais là ça relève carrément de l'expédition : faire le bilan du frigo et des placards, calculer l'heure précise où le supermarché a le plus de chance d'être désert, remplir son attestation de sa plus jolie écriture, s'interroger sur le choix du manteau, attacher ses cheveux, songer même à se maquiller... Que de frissons! C'est là qu'on se rend compte que la vie est tout de même devenue un peu ennuyeuse: quand je suis sortie et que j'ai respiré l'air frais, que j'ai commencé à marcher en toute liberté… et bien c'était merveilleux.

Le supermarché est à peine à trois cent mètres du coup je n'ai eu qu'une vision partielle du confinement. Les rues sont désertes mais pas plus que pendant les vacances d'été par exemple, j'habite un quartier somme toute assez tranquille en temps ordinaire. Ce qui frappe le plus c'est l'absences des voitures en circulation et soyons franche, ça ne me manque pas ça pour le coup. Les gens marchent en solitaire. En voyant un homme qui arrivait en face de moi sur le trottoir j'ai eu le réflexe de sourire, heureuse de voir un être humain, avant de me souvenir qu'il fallait que je l'évite soigneusement, surtout vu son âge avancé. Changement de trottoir! C'est un peu triste tout de même.

J'ai eu ceci dit un parfait timing: quand je suis arrivée, le supermarché était plutôt tranquille et je suis rentrée immédiatement. J'y ai passé moins de temps que la semaine dernière, lorsque les gens commençaient à s'affoler et à venir en masse acheter leurs papiers toilettes par trente. Là, tout est soigneusement organisé, avec des vigiles qui gèrent le flux et des employés qui semblent sereins malgré le trafic. Les gens font leurs courses en silence, sans même oser se regarder comme si le simple contact visuel pouvait les contaminer. Une dame cependant en me croisant  dans les rayons m'a fait un petit sourire de connivence, ça m'a un peu remonté le moral. Aux rayons fruits et légumes, une étudiante espagnole visiblement perdue recevait également de l'aide d'un autre client qui ne semblait pas plus stressé que ça par l'ambiance pesante. Mais sinon, c'était très calme. Quelques personnes avec des masques, deux ou trois avec d'énormes caddies… Le rayon œufs était vide ainsi que le pain de mie. En revanche, malgré mes craintes le rayon croquettes pour chats était plein ainsi que … le papier toilette! De toute évidence la pénurie est finie. Je plains les supermarchés quand ils vont se retrouver avec des stocks pour six mois à écluser à la fin du confinement. 

Ah sinon ce qui m'a un peu rendue triste aussi, c'est le rayon œufs de Pâques. D'habitude j'achète des petits lapins en chocolat mais là je pense que je n'aurais l'opportunité de les offrir à personne cette année.

Voilà pour le bilan courses, la grande aventure de la semaine. J'ai vu des êtres humains, j'ai même parlé à des êtres humains, j'ai eu une interaction sociale! C'est émouvant.

Retour au confinement et à la maison. Le chat désormais me regarde avec cette attitude patiente et légèrement agacée de l'hôte à la fin de la soirée qui n'ose pas dire à ses invités qu'on s'est bien amusés mais que maintenant il est temps qu'ils rentrent chez eux hein. Sur Direct Gym, Constant ce traître a décidé ce matin que ça suffisait la gym douce et qu'aujourd'hui on faisait du cardio boxe, deux mots que même séparément je n'aime  déjà pas  alors ensemble… Mais tout ça commence à porter ses fruits puisque je n'ai plus de courbatures et que je ne crache plus mes poumons à la fin des séances (bon après j'ai un peu triché, j'ai fait semblant au moment des pompes)

Sinon c'est grave et l'heure est à la crise: Autour de moi les gens me parlent de leurs nettoyages de placards et des techniques de Marie Kondo, des vitres qu'ils lavent et de la poussière qu'ils exterminent….J'entends ma voisine qui passe l'aspirateur dans le silence de l'après-midi. Même moi je le confesse: hier j'ai craqué et j'ai pris mon petit chiffon et ma serpillère. Mon appartement est désormais passé de stade 3 à stade 2. 

C'est parti pour la deuxième semaine...

 

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22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 13:01

Poids: 57 kilos (vive la soupe de courgettes)

Livres terminés: 2 (Killer T de Muchamore, un roman ado qui parlait de virus et de quarantaine. J'ai le chic pour choisir mes lectures)

Last Chronicle of Barset: 434/983 pages

Puzzle: Je défais des pièces pour comprendre où je me plante avec cette foutue robe bleue

Séries terminées: 1 (Intimidation de Coben. C'était nul)

Pochette serviette: 0 (je ne retrouve plus mon modèle de Pikachu à broder sur Internet, c'est le drame)

Visage ami vu: 0

Motivation: 0

 

Ceci dit hier je n'ai pas chômé: je suis passée à travers un trou de ver et j'ai pu ainsi explorer l'espace en ramenant métaux et cristaux rares chez moi, ma passion. J'ai fricoté un peu avec mon ancien colocataire mais c'est compliqué car il vient de se mettre en couple avec Lilith et ils ont eu un bébé récemment. Ah et j'ai eu une promotion à mon travail grâce à mon invention du compulseur...

Oh attendez, ce sont mes Sims qui ont fait tout ça. Moi pour tout vous dire j'ai essayé d'assembler quelques pièces de puzzle, j'ai lu un peu, et je suis tombée sur "Cauchemar en cuisine" à 13h30 et 19h00 sur Téva, à croire qu'ils mettent Philippe Etchebest toute la journée. J'ai regardé le temps de manger et de voir les restaurateurs s'en prendre plein les dents. Je dois être sadique mais c'est le moment qui me fait le plus rire, infiniment plus que lorsque Philou leur fait faire des thérapies de couple ou lorsqu'il y a grandes embrassades émues à la fin. 

Donc hier c'était une journée moyenne et aujourd'hui ce sera une journée sans. Au bout de huit jours je pense que j'ai un peu le droit d'abord. J'ai rêvé cette nuit que je sortais SANS attestation et que j'avais peur d'écoper d'une amende. Clairement ce confinement nuit à ma créativité nocturne. Ce matin, pas de sport. On s'y remettra demain; il faut en revanche que je fasse clairement quelque chose pour le ménage car pour ma part j'ai tout de même malgré tout toujours préféré déprimer dans un appartement propre. Catholique et dimanche oblige, je me suis installée devant le jour du Seigneur, émission que jusqu'à la semaine dernière, je pensais avoir encore une bonne marge de 30 ou 40 ans pour regarder. Dehors il fait de nouveau beau c'est déjà ça. 

J'espère que cette baisse de régime n'est que temporaire. Est-ce que je vais finir la semaine prochaine par écrire des trucs comme ça?

"Cher journal,

Aujourd'hui je me suis levée à 15h00. Les murs se rétrécissent autour de moi et j'entends des voix la nuit. Je pense qu'elles viennent du chat qui me regarde fixement depuis quelques jours. Le soir on entend des rites sataniques venant du dessus. Je soupçonne les voisins de verser du sang de bouc pour maudire mon appartement. Ben me dit que je dois aller les tuer avant qu'ils ne s'en chargent eux-mêmes. Il me tend les allumettes en souriant. C'est peut-être la solution."

Bon on n'en est pas encore là hein. Pour l'instant, quiconque me regarderait de l'extérieur ne verrait rien de franchement anormal (à part les cheveux gras mais un article de "Elle" envoyé par une amie préconise carrément de ne pas se les laver pendant 30 jours on appelle ça une cure de sébum mais pas sûre que je tiendrai 30 jours hein) si ce n'est que je suis parfois prise de fous-rires et que je parle au chat histoire de ne pas me parler toute seule. Niveau musique j'ai franchi un cap hier en écoutant "Barbie Girl" et ce matin les chansons les plus déprimantes d'Aznavour. Tant que je n'écoute pas Patrick Sébastien je me considère malgré tout comme récupérable. 

Je crois que ce qui est rageant et assez vexant c'est ce sentiment d'inutilité profond. Des gens meurent et je ne sauve personne, je ne peux aider personne. Je pensais aller donner mon sang mais l'EFS est à l'autre bout de la ville et plus les jours passent, plus l'idée de sortir paradoxalement me terrifie. Est-ce que je suis en train de devenir totalement asociale? Soyons franche j'ai jamais été très sociale malgré tout mais bon.. Je me dis pour me consoler qu'au moins je ne contamine potentiellement personne : En terme de contacts, j'en suis à deux cette semaine.

Allez hauts les cœurs! Si j'étais optimiste je me dirais qu'il ne reste qu'une semaine. Mais soyons réalistes, il en reste encore au minimum deux ou trois. La bonne nouvelle c'est que j'aurais des cheveux magnifiques à la sortie.

Bon dimanche à tous et à demain.

 

 

 

 

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21 mars 2020 6 21 /03 /mars /2020 12:44

Poids: 57.2 kilos (je vous avais dit que j'avais repris les tartines au goûter?)

Pages écrites: 3 (mais ça devient du grand n'importe quoi)

Doudou: terminé.

Puzzle: toujours 5 ou 6 pièces (j'en peux plus de la robe bleue et des feuillages)

Last Chronicle of Barset : 422/983 (ça aurait tout de même été plus pratique que quelqu'un le traduise hein, mais bon Grace Crawley est rentrée chez ses parents après avoir expliqué à son prétendant qu'elle ne pouvait pas l'épouser à cause de la disgrâce de son père. Elle l'épousera tout de même va j'ai bon espoir)

Cheveux: gras (riez riez mais j'aurais des cheveux magnifiques après vous verrez)

Roses fanées dans l'entrée: 2 (mais j'ai fait une lessive hier hein)

Livres terminés: toujours 1.

 

Ce qui est curieux, c'est que je pensais que je lirais davantage. Je suis une libraire c'est mon métier et les romans s'entassent dans ma chambre. Même avec six mois de confinement j'ai de quoi tenir. Mais, bizarrement, je lis comme à mon habitude, peut-être même un peu moins. Le matin en prenant mon petit-déjeuner, et le soir avant de me coucher. La vérité c'est que j'ai beaucoup de mal à me concentrer, surtout en ce moment. Et puis j'avoue que je garde la lecture en ultime secours, quand je commencerai à tourner en rond chez moi. Pour l'instant ça va je souffre certes de la solitude mais pas de l'ennui.

Ceci dit hier soir j'ai lu plus que d'habitude et mieux dormi. Première fois de la semaine que je me réveille à plus de 8h00 et que je me lève à plus de 9h00. J'en étais même perturbée: "je vais prendre du retard" ai-je pensé. "Oui enfin bon, a rectifié méchamment une petite voix dans ma tête, du retard sur quoi? Sur la routine que tu t'es imposée? Si tu avais un gramme de bon sens, tu te lèverais à 11h00 et tu passerais la journée en pyjama à lire et à regarder des séries. Tout ce que tu fais est tout de même sacrément inutile. Tu es inutile."

Ma petite voix intérieure est fatigante je vous l'ai déjà dit?

Reste que pour l'instant je tiens bon dans cette routine, inutile ou non. Le doudou pour mon neveu est fini, même s'il a un bras et une jambe qui, visiblement, ont été monté à l'envers. A deux ans on va dire qu'un enfant n'a pas la notion de symétrie hein. Du coup je vais finir maintenant une pochette à serviette que ma mère avait commencé pour un autre neveu il y a de cela cinq ans. Ma mère ayant un sens de la procrastination à peu près égal au mien et beaucoup plus de goût pour ses jeux sur tablette ou ses mots croisés que pour la couture, je lui ai confisqué il y a de cela six mois pour la finir moi-même. Mon neveu va peut-être enfin l'avoir cet été pour de bon. Merci covid.

Au septième jour de sport, mon corps est courbaturé de partout mais commence à se raffermir. Surtout, je commence à prendre plaisir à bouger à peu chaque jour. Je suis tout de même assez active au travail et dans cet appart j'ai parfois le sentiment d'être un lion en cage. Hier il faisait bon et j'ai songé à aller au jardin mais la voisine d'à côté avait déjà installé sa chaise longue dans le sien. Bon il y aurait eu un mètre mais c'était surtout que je trouvais ça embarrassant. Qu'est-ce que je fais? Je m'installe avec ma chaise et mon livre en l'ignorant royalement ou je lui lance quelques blagues par dessus la clôture sur le virus? En plus je crois qu'elle ne m'aime pas trop vu qu'elle m'a dénoncée l'an dernier avec mes voisins du dessus à mon agence parce qu'elle trouvait que je n'entretenais pas mon jardin. Vous comprenez maintenant pourquoi j'ai un peu mal avec tous ces gens et que je regrette de ne pas avoir un bel éphèbe au-dessus de chez moi? 

Aujourd'hui de toute façon, la question ne se pose pas. Il pleut et il fait moche, un vrai temps lorrain. Je guette souvent par la fenêtre tout en tapotant à l'ordinateur ou en jouant aux Sims, comme une petite vieille recluse. Je regarde les rares gens passer. J'espère voir, je ne sais par quel miracle, un visage familier. 

Je me demandais si j'allais faire quelque chose de spécial aujourd'hui vu que c'est le week-end comme le clame la télévision. Sauf que moi le samedi je travaille. Je mets généralement une plus jolie tenue que d'habitude parce que je n'ai pas d'arrivage, parce qu'il y a plus de monde en magasin et que je dois me tenir tout particulièrement à la disposition des clients. A la pause déjeuner nous allons manger un risotto ou une tarte flambée en face. Nous avons souvent le kir offert même si ces temps-ci ils sont persuadés que je ne bois pas d'alcool et persistent à me donner un jus d'orange à la place. Je n'ose rien dire… 

Ah petit point sur le croque-demoiselle puisque la gentille Sandie R. me pose la question:  le croque-demoiselle est plus ou moins une version végétarienne du croque-monsieur. C'est une grosse tartine grillée avec beaucoup de fromage fondu dessus et des poivrons, servi avec des frites. Bon c'est la version du bistrot où nous allons manger le vendredi hein car en regardant sur Internet je vois que ce n'est pas la version officielle.

Du coup , aujourd'hui journée ordinaire. Demain en revanche, je m'accorde une pause. Pas d'écriture, pas de sport, peut-être un film emmitouflé dans un plaid. 

Moral toujours stable. La baisse de régime est toujours le soir, entre 18 et 19h. J'ai renommé ça l'heure du Détraqueur (une petite référence littéraire ça ne fait jamais de mal, même si c'est Harry Potter) Le soir commence à tomber, il fait plus froid et toutes les pensées négatives affluent en masse. Difficile de les repousser: j'ai pas encore trouvé le Patronus parfait. Je me suis pour l'instant contentée de bannir toute information et toute recherche sur Internet passé cinq heures. C'est pas parfait mais ça aide à limiter les dégâts.

Dans deux jours, grande affaire de la journée: courses. J'ai entendu ce matin un homme parler à mes voisins et dire qu'il y avait énormément de monde dans les supermarchés. Cependant, il faut bien que je mange même si je peux encore tenir une semaine tranquille. Le problème c'est que si je n'ai pas mon chocolat au lait tous les matins je risque de franchement devenir désagréable. Bon, après l'avantage c'est que je ne ferai profiter personne de ma mauvaise humeur. Donc lundi après-midi on tente une excursion à côté de chez moi et advienne que pourra! Ne manquez pas cet épisode palpitant de votre saga...

 

 

 

 

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20 mars 2020 5 20 /03 /mars /2020 10:56

Poids: 57 kilos (effet crêpes)

Pages écrites: 1 (et ça devient de plus en plus n'importe quoi)

Livres terminés: toujours 1

Puzzle : 5/6 pièces (mais la robe bleue de la dame commence à ressembler à quelque chose)

Doudou: reste un bras et la tête à assembler

The last Chronicle of Barset: 403/983 pages (Lily Dale a méchamment repoussé la demande en mariage de Johnny Eames en disant qu'elle ne pouvait le considérer que comme un frère. Dur dur.)

Ménage: Quoi?

 

C'est officiel: je suis la pire miss Bobonne au monde. Après de nombreux textos et autant de coups de fils j'en arrive à la conclusion suivante: tout le monde s'est plus ou moins lancé dans un grand ménage de printemps. A la fin du confinement, tous mes amis auront des appartements impeccables. Moi, j'ai toujours dans l'entrée un vase avec deux roses desséchées depuis début mars et des moutons de poussière sur la télé. En terme de ménage je fais le service minimum: vaisselle, aspirateur et litière du chat. 

Ma plus grosse activité d'hier après-midi a été donc de faire des crêpes. C'est l'une de rares choses que je sais faire: j'ai la crêpière comme une vrai pro et le tout le matériel qui va avec. Je ne loupe jamais la première.  Quand j'invite des amis à dîner, c'est le seul menu annoncé où ils arrivent à peu près sereins. 

Bon soyons franche, la routine commence à me peser un peu. ça va quand j'y songe pas mais les fins de journée sont toujours compliquées. Il y  a les réflexes aussi de vouloir mettre son réveil alors que non, ça sert à rien, il y a cette attirance/répulsion à aller sur Internet pour avoir des nouvelles, pour se reconnecter à ses amis et au monde extérieur mais d'un autre côté se déprimer encore plus en lisant de mauvaises nouvelles ou en cultivant sa psychose. Je crois ceci dit qu'il va falloir limiter tout ça sinon je vais devenir folle. Il y a le soir qui tombe sur une autre journée sans voir personne, sans profiter de ceux qui vous sont chers.

Très sincèrement je ne pensais pas avoir besoin de contact social comme ça. Petite j'avais hérité du surnom de "Manon des Sources" et je suis loin d'être une fan des câlins, des embrassades ou des grandes démonstrations d'affection. Mais là les gens me manquent. Pas tous hein, pas les clients désagréables ou mes voisins pénibles qui jettent des regards de temps en temps par ma fenêtre pour vérifier que je suis sagement confinée. Mais les autres oui. Et ma routine de travail me manque, même le croque-demoiselle que je paie 10,50 euros tous les vendredis (et c'est pas non plus le croque-demoiselle de ma vie hein) ou les tonnes de livres de révision que j'aurais dû recevoir pour aider les parents  à gérer leur marmaille pendant la fermeture des écoles. Le point positif c'est que le DVD des Enfoirés que mettait ma collègue juste en face de mon rayon ne me manque pas. Au moins j'aurais échappé cette année en grande partie aux sketchs de Mimi Mathy et de Michaël Youn. 

Voilà voilà.. Que dire? Je me console en me disant que j'aurais une forme olympique si je continue comme ça. Bon aujourd'hui Kevin et moi sommes moins amis depuis qu'il m'a fait souffrir hier avec ses exercices d'épaule. Du coup je l'ai délaissé ce matin pour Constant qui parle d'une voix douce et fait faire du Pilates. Faut pas charrier non plus. Je m'étais dit que je profiterai aussi de mon confinement pour faire toutes ces choses pour prendre soin de soi et qu'on ne  fait jamais en temps ordinaire (enfin moi pour ma part): se tartiner de lait pour le corps, se mettre des concombres sur les yeux, ce genre de choses… Sauf que je n'ai pas acheté de concombre. Pour les cernes je suppose que le mieux c'est de dormir au minimum 8 heures par jour mais de ce côté-là j'ai un peu de mal aussi. Je m'étais dit que je ferai des siestes mais j'y arrive pas non plus. Je vais bientôt être obligée de faire appel à mon arme ultime : BEN.

Et là vous vous demandez, mais qui est Ben? (vous avez vu le suspens que je crée tout de même?) Benjamin est mon hypnotiseur sur YouTube: il a une allure de gros nounours rassurant et une voix douce. Il vous aide à vous endormir en vous hypnotisant et vous dit qu'il est là uniquement pour vous et qu'il sera toujours là. Bon je crains qu'il ne soit volage et qu'il ne dise ça à tous ses patients mais tant pis, ça me réconforte. En temps ordinaire, c'est déjà rare les gens qui parlent avec gentillesse, avec douceur (c'est le mot préféré de Ben) mais autant vous dire qu'en cette période trouble, c'est du luxe. Enfin pour moi vu que je n'ai pas beaucoup de conversation actuellement. Hier soir j'ai eu trois coups de fil j'avais mal à la gorge d'avoir tant parlé c'est pour vous dire.

On continue à tenir bon malgré tout. Ma rue est bizarrement presque plus animée qu'à l'ordinaire car tous les joggers qui d'habitude couraient dans le parc, du fait du confinement sont obligés de rester dans le quartier et de courir par ici. Mais il n'y a plus la sonnerie de l'école d'à côté ni les cris des enfants durant les récréations. J'ai commencé par écouter Oldelaf et Raoul mon pitbull, YouTube m'a ensuite passé du Albebert avant d'enchaîner sur des comptines pour enfants pour finir par des comptines de Noël. C'est une journée presque ordinaire. 

 

 

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19 mars 2020 4 19 /03 /mars /2020 11:06

Poids: 56.5 kilos

Livres terminés: 1 (Le dernier magicien, tome 2 les 5 artéfacts, c'était pas très bien)

Nombre de pages écrites : 2

Last Chronicle of Barset: 363/983 

Puzzle : environ 10 pièces (en même temps il me reste plus que du bleu ou du noir à faire, un peu de pitié)

Doudou: Point mort (erreur hier, je dois tout redéfaire pour recommencer ce que j'ai fait)

 

Ce qui est bien avec le confinement et le tête-à-tête solitaire, c'est que ça permet de se découvrir et de voir ce pour quoi on est réellement faite. Moi au bout de cinq jours par exemple je peux vous assurer que je ne suis absolument pas faite pour le ménage. J'entame tout de même mon cinquième jour confinée, sans sortie, avec de longues plages de loisirs, et bien il ne m'est pas venue une seule fois à l'idée d'entamer un grand nettoyage de fond alors que la plupart de mes amis ont déjà attaqué les placards. La poussière est toujours là, l'armoire déborde de vêtements roulés en boule et moi je regarde tout ça en me disant que "oh la la il faut que je range tout ça quand j'aurais le temps." Sauf que je suis confinée! Dans quel monde est-ce que jouer aux Sims ou faire un puzzle est de première nécessité?!

C'est peut-être ça mon problème. L'une de mes amies a dit une fois  en riant que j'étais livrée sans les options "cuisine" ou "ménage". C'est sans doute pour ça qu'aujourd'hui je suis toute seule au lieu de m'énerver comme tout le monde contre Enzo qui ne comprend rien à son exercice de maths. Ou alors c'est plus vraisemblablement mon mauvais caractère. Bah, tant pis.

En parlant de cuisine, je commence vraiment à me demander quelle mouche m'a piquée également lundi lorsque j'ai fait mes courses.

"L'heure est grave. Tu vas passer au moins 15 jours sinon plus dans la solitude la plus complète. Tu ne verras ni tes amis, ni tes collègues, ni ta famille. Tu t'inquièteras pour eux sans pouvoir rien faire. Tu seras toute seule dans un appartement avec pour seule compagnie ton chat et le bruit de pas de tes voisins relous. Tu déprimeras en te demandant si la vie reprendra son cours normal...

- Ah ah, trop facile… Je vais même faire plus, je vais rajouter la version… CONFINEMENT DETOX."

Et voilà comment je me retrouve avec des pommes de terre et des courgettes pour faire des soupes, alors que le bon sens aurait dû me crier d'acheter des pizzas et des plats tout faits bien gras. Je n'ai pas pris de desserts pas même un paquet de gâteaux et à l'heure du goûter, quand je touille tristement un fond de sucre dans ma tasse de thé, autant vous dire que je tire un peu la tronche. 

Du coup aujourd'hui je vais faire des crêpes. Oui parce que c'est la mi-Carême d'abord pour ceux qui l'ignorent et que j'ai tout de même acheté des œufs. Et que si l'idée était de profiter de cette retraite forcée pour faire de l'exercice et perdre un peu de poids, ce n'était pas non plus de ressembler à un squelette à la fin. Je suis toujours consciencieusement mes exercices de Gym Direct d'ailleurs. Aujourd'hui c'était rendez-vous avec Kevin pour une session "épaules et poitrine". J'ignore si ça va devenir un peu moins dur par la suite mais pour l'instant je suis crevée dès l'échauffement.

Niveau écriture je pars totalement en live et, finalement, ça me réussit plutôt bien. J'ignore ce que ça donnera à la fin très honnêtement mais au moins je suis satisfaite à la fin de ma session. Niveau musique c'est pareil ça dégénère. J'écoute de la musique classique le matin pour écrire, mais sinon je lance une chanson sur YouTube et je laisse faire. C'est comme ça que l'on se retrouve à écouter Julio Iglesias qui chante du Brel en anglais. Après, je tiens à signaler que j'ai entendu du Village People hier par les fenêtres ouvertes en face de chez moi donc je ne suis pas la seule à perdre toute oreille.

Mes voisins ont l'air finalement d'avoir compris le concept de "rester chez soi" et ne sortent plus autant qu'avant. Plus personne ne vient papoter avec eux. Moi en revanche, j'ai eu droit à la visite d'une amie qui se promenait. Pas la peine de hurler, je suis restée à la fenêtre, elle m'a juste donnée gentiment des attestations imprimées pour m'éviter la peine de tout recopier à la main et nous avons bavardé trois minutes en respectant le mètre règlementaire. ça a fait un bien fou. Je n'avais pas vu un visage ami depuis samedi et Dieu sait quand j'en reverrai un. 

Niveau moral, grosse baisse de régime hier soir, toujours à l'heure entre chien et loup. Après, je ne suis franchement pas à plaindre non plus. Je reçois plein de SMS, j'ai des coups de fil… Le plus dur ce n'est pas le confinement c'est de se demander quand il va finir et si le virus va toucher des gens que l'on aime. 

Je n'avais pas imaginé une quarantaine comme ça. Je m'étais dit que dans ces cas-là j'irai à la campagne dans une grande maison avec de la famille et des amis et qu'on attendrait la fin de l'épidémie en jouant à des jeux de société ou en se racontant des histoires comme dans "Le Décaméron" de Marguerite de Navarre. J'ignorais que je serais l'une de ces gueuses qui resteraient terrées en ville. Bon après, j'ai déjà passé quelques jours avec des proches mais être confinée 24h/24 avec eux ça peut être quitte ou double. Soit ça crée des liens indéfectibles, soit ça tourne au vinaigre, façon Shining. Au journal télévisé, j'ai vu un étudiant parisien, de toute évidence indifférent à l'idée de potentiellement contaminer ses parents, expliquer qu'il allait rentrer chez lui et en profiter pour se remettre au ukulélé. Entre la solitude et le ukulélé, le choix est ardu. 

 

 

 

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18 mars 2020 3 18 /03 /mars /2020 11:08

Poids: 57 kilos 

Livres terminés: aucun

Avancement dans The last Chronicle of Barset: 327/989 pages (quelque part c'est rassurant de se dire que je ne l'aurais pas terminé à la fin du confinement)

Avancée du puzzle: environ 10 pièces 

Doudou: presque terminé

Pages écrites : 1 (no comment)

 

Oui pour ceux qui connaissent, je copie le Journal de Bridget Jones mais rassurez-vous: la comparaison va s'arrêter là. Ce qui est bien dans cette histoire c'est que nous savons tous qu'il n'y aura pas de beau Mr Darcy ni même de Hugh Grant dégueulasse pour débouler dans les pages de ce blog, il n'y a pas d'attestation prévue pour ça. Dommage. Du coup hier ma rencontre la plus stimulante a été de voir Stéphane Rotemberg dans "Pékin Express". Hâte de le retrouver ce soir dans Top Chef.  Ne manquez pas également la semaine prochaine l'épisode phare: "Je sors faire des courses". J'en tressaille déjà d'impatience.

Certains auteurs ont déjà choisi de se retirer dans la solitude pour être en paix avec soi-même et pouvoir écrire. Mais je suppose que c'était pour faire corps avec la nature et se ressourcer. Ici côté chambre j'ai vue sur le jardin entretenu par mes soins donc... voilà quoi. Je pourrais m'y réfugier ceci dit histoire de sortir un peu mais il est exposé à la vue de tous et vu que tout le monde est confiné, en terme d'intimité c'est moyen. Côté rue, et ben nous avons la rue qui n'est guère moins animée que d'habitude. Je vois passer des gens de temps en temps, y compris mes voisins qui de toute évidence n'ont guère compris le concept de "confinement" et retrouvent les autres voisins pour papoter des attestations et des mesures de confinement justement. J'ai l'impression d'être la seule punie et en plus c'est double peine car ils bavardent juste devant chez moi. 

Ceci dit, pour l'heure je mène une retraite exemplaire. Je me lève vers 7h30/8h, je commence à écrire vers 9h00, je fais de l'exercice à 10 (aujourd'hui c'était Marion et Full Body avec haltères. C'était aussi barbare que le nom) Je fais une pause à 10h30 pour jouer un peu sur Internet pendant une demi-heure, j'écris sur ce blog, je mange à 12h00 devant Nagui (ne me jugez pas) Je me pose vers 13h00, et l'après-midi j'alterne entre puzzle, peluche et jeux vidéos, les Sims, qui, déjà en temps ordinaire, mènent une vie plus exaltante que la mienne mais là maintenant je ne vous raconte même pas. Je prends des nouvelles des amis par textos et je mange léger car j'ai complètement oublié d'acheter des sucreries. C'est le soir le plus dur. Pas le soir soir, mais la fin d'après-midi entre 18 et 19h00. Quand je suis en jour de repos, bizarrement, c'est toujours cette heure-là qui m'attriste, cette heure bâtarde où il est trop tard pour songer à lancer une nouvelle activité, mais trop tôt pour entamer sa soirée, cette heure où vous réalisez qu'une journée s'est écoulée et que vous n'avez vu personne d'important à vos yeux et qu'au fond tout ça est un peu vain. C'est peut-être pour ça que les gens ont inventé l'apéro. Sauf que je ne vais pas commencer à me faire des apéros tous les soirs de mon confinement, mon ambition n'étant pas de devenir alcoolique à la fin de la quarantaine. 

Niveau résultats, je suis plus mitigée. Je n'arrive pas à écrire. J'ai actuellement deux projets en cours, l'un plus de science-fiction, l'autre plus personnel, mais je bloque sur la structure qui est mon gros point faible. Du coup là j'ai écrit une page à tout casser et j'ignore ce que ça vaut. Je me force cependant à passer une heure devant mon carnet et mon ordi. Le tout c'est de persévérer. Sinon, j'ai déjà de bonnes courbatures grâce à Gym Direct et en trois jours j'ai déjà perdu  un kilo. Je continue à m'habiller. Je songe que c'est peut-être le moment d'adopter les habitudes qu'on vous dit de faire, vous savez, comme ne se laver les cheveux qu'une fois par semaine, le truc que vous ne faites jamais parce qu'en trois jours vous avez déjà l'impression que vos cheveux sont un paquet de graisse.  Sauf que là ça n'a plus guère d'importance pour le moment si? Même le facteur ne passe plus par ici. 

La solitude me pèse un peu mais pour l'instant je gère plutôt bien. Le chat semble plutôt surpris de me voir en permanence. Hier soir, elle a été prise d'une frénésie étrange et après avoir couru dans tout l'appart, les pupilles dilatées, m'a littéralement labouré les mains pour jouer (du moins je l'espère). Je vous tiens au courant si je la vois se promener avec une hache. 

On m'a offert il y a quinze jours un bracelet qui ressemble à un bracelet brésilien sauf que là c'est une coutume bulgare. Après avoir fait trois voeux, on noue trois noeuds à ce bracelet, un voeu pour chaque. Quand on voit un signe du printemps (des cigognes, un arbre qui refleurit) alors on coupe le bracelet et on l'enterre sous une belle pierre pour que les voeux se réalisent. Quand tout ça sera terminé, quand la vie je l'espère, reprendra un jour son cours normal, je couperai le bracelet. 

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17 mars 2020 2 17 /03 /mars /2020 11:44

Bon, très honnêtement, je ne pensais pas revenir par ici, mais les circonstances font que j'ai désormais devant moi pas mal de temps libre, comme beaucoup d'entre nous d'ailleurs, et que je me suis dit que c'était le moment de rouvrir temporairement ce blog, mais sous une forme différente. En effet, me voilà coincée à la maison en tête à tête  avec mon chat pendant au minimum  quinze jours. Quinze jours dans un 50 m2 toute seule c'est long. Ce n'est assurément pas le même défi que de rester bloquée avec son conjoint et/ou ses enfants (les gens c'est le moment de voir si vous vous aimez VRAIMENT) mais c'est loin d'être drôle. Du coup, j'ai décidé que j'allais tenir un carnet de bord de confinement, style journal intime. Rassurez-vous, il n'y aura pas de petits cœurs, de confessions brûlantes et je ne vais pas non plus étaler ma vie privée (pour la plupart d'entre vous je ne vous connais pas). Ce sera plutôt un état de lieux au jour le jour, un récit d'une expérience unique qui risque, il faut le reconnaître de devenir peut-être ennuyeuse au 8e jour quand j'aurais renoncé à toute dignité personnelle et que je me baladerai en pyjama tâché dans un appartement dévasté puant la litière sale. Mais essayons de tenir ce récit qui à coup sûr m'aidera et vous aidera peut-être.

Mon confinement à moi a commencé samedi soir, lorsque j'ai appris que tous les commerces "non indispensables" fermaient et que je me suis retrouvée brutalement au chômage partiel. Bon on s'en doutait un peu, mais cela a été malgré tout un choc. J'ai pensé de façon irrationnelle à mes livres laissés en plan, à l'ado à qui j'avais promis sa commande pour le mardi. J'ai pensé que je n'avais pas dit au revoir à mes collègues, me contentant d'un bref "A lundi". J'ai pensé à tout ça et je me suis sentie démunie d'autant plus que je ne me faisais guère d'illusions. Ce n'était que le premier pas vers un confinement plus drastique qui a été de par le fait confirmé hier soir.

Etat des lieux:

- J'ai fait mes courses hier matin. Me refusant de céder à la panique, je n'ai pris que de quoi tenir la semaine, comme je le fais d'habitude. Hors de question d'entreposer de la nourriture que je ne mangerai jamais. De toute façon, au pire, j'ai tout un stock de nourriture "exotique" qui traîne dans mon placard: lentilles corail, flocons d'avoine, polenta, tout ce que j'ai acheté dans un élan culinaire qui hélas n'a jamais résisté à la vision d'une pizza surgelée. La seule chose que j'ai prise en quantité c'est de la nourriture pour chat. Totalement irrationnel pour le coup. J'ai encore un peu de paracétamol, j'ai du shampoing et du savon, tout va bien.

Afin d'éviter un confinement dépressif, je me suis de plus fixée quelques règles:

- Il est autorisé de : se lever un peu plus tard le matin (même si pour l'instant je me lève encore plus tôt que d'habitude, la faute au stress et à des vieux voisins très bruyants qui hélas vont accompagner mon confinement bien malgré moi), de ne pas se maquiller, de jouer plus que d'habitude à l'ordinateur et de ne pas mettre de temps en temps ses lentilles.

- Il est interdit de : se lever tous les jours à 11h00, de rester en pyjama, de passer la journée devant l'ordi, de regarder la télé le matin et l'après-midi, de passer son temps à lire sur Internet les infos liés au coronavirus (pour l'instant c'est pas gagné de ce côté-là) 

- Dans les activités indispensables j'ai mis l'exercice physique au goût du jour car soyons franche, le travail et quelques vagues séances de piscine sont d'habitude mes seuls efforts. Alors non je ne vais pas aller courir, d'une part parce que je n'ai pas d'imprimante et que je ne vais pas m'amuser à recopier douze fois à la main une attestation comme quoi je compte aller cracher mes poumons en toute solitude et, surtout, parce que j'ai toujours détesté le jogging. Du coup C8 et Direct Gym vont devenir mes meilleurs amis (Mohammed, Constant, Kevin, je vous aime) Je suis aussi tenue d'écrire au moins une heure, une heure et demi par jour (hors blog évidemment) afin de finir ou tout du moins de bien avancer sur un roman. Il faut aussi que je finisse le puzzle de 2000 pièces que m'a offert ma sœur il y a quatre ans et qui squatte tranquillement sur le plancher de mon salon depuis près de deux, et que j'achève la peluche de naissance de mon neveu qui vient de souffler ses deux bougies. Il faut aussi que je finisse un livre de mes 1001 livres…  qui, au demeurant est très intéressant mais fait plus de 900 pages et, surtout, est en anglais.

- Dans les activités "ouais pourquoi pas", j'ai mis le piano, histoire de profiter un peu de ce temps libre pour m'y remettre, la méthode Marie Kondo pour ranger l'appart (mais un peu compromise par le fait qu'il faut débarrasser les objets et que concrètement si je ne peux pas bouger, je vois pas trop quoi en faire) et le ménage (pour l'instant je regarde juste la poussière d'un œil vaguement coupable) Si j'étais bien, je finirais également de lire La méditerranée de Braudel que j'ai dû commencer il y a de cela quinze ans. Ou pas.

Enfin, je n'ai aucunement l'intention de me mettre à la cuisine. 

C'est donc parti pour ce journal! A voir si je tiens tout ça. En attendant bonne journée et bon courage à vous...

A demain. 

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25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 12:20

Boys Band killeuses

Goldy Moldavsky

éditions de la Martinière

 

Je ne sais pas pour vous mais pour ma part je suis parfois lasse des histoires ados cul cul la praline avec des personnages qui souffrent parce que leurs parents sont morts/divorcés/ fous ou parce qu'eux-même sont gros/ malades/homosexuels/incompris/amoureux contrariés ou souffre-douleurs de la pom-pom girl du coin. Je sature de ces romans plus ou moins bien écrits plein de bons sentiments et d'amour naissant qui vous expliquent que oui l'adolescence c'est un moment difficile mais haut les coeurs junior! tu es merveilleux, différent et tu seras un adulte formidable un jour... enfin sauf si tu es atteint d'une maladie incurable auquel cas tu crèveras à la fin du livre pour arracher des larmes à ton lectorat un peu sensible.

ça tombe bien ce roman pour ados n'a pour le coup rien à voir avec tout ça.

Quatre adolescentes plus qu'un tantinet déséquilibrées, fan d'un groupe de boys band insipide, parviennent à louer une chambre dans le même hôtel que leurs idoles. Un moyen idéal de les approcher en somme! La situation se complique lorsque l'une des filles, Pomme, kidnappe l'un d'entre eux et en plus pas le plus séduisant.  Les voilà donc avec un otage sur les bras : faut-il le relâcher en implorant son pardon... ou au contraire en profiter pour en savoir davantage sur leur groupe fétiche? De péripéties en péripéties, la soirée prend vite une allure de plus en plus étrange.

J'ai beaucoup ri car pour le coup voilà un roman drôle d'un cynisme réjouissant qui raille allégrement tous les clichés du genre. Ici nous avons une ado obèse à demi-folle, un homosexuel méchant (et oui ça arrive vous savez) un barman philosophe de comptoir et une narratrice qui a perdu son père ce qui ne l'empêche pas d'être superficielle et accroc à des chanteurs minables et insipides. L'auteur se moque beaucoup de ce monde irréaliste des fans, qui entre fanfictions et interrogations existentielles sur les goûts et conquêtes de leurs idoles à travers les réseaux sociaux, n'a absolument aucune substance ni profondeur. Ajoutez à cela une intrigue dense (toute l'action se déroule sur une seule soirée) et des rebondissements de plus en plus irréalistes, des personnages de plus en plus grotesques, des situations de plus en plus délirantes et vous avez un livre qu'on peut soit adorer soit détester.  Pour ma part je suis conquise par le style déjanté de l'auteur qui tranche avec un genre qui devient de plus en plus sage.

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25 février 2018 7 25 /02 /février /2018 20:16

Oblomov

Gontcharov

éditions Folio

1859

 

Oblomov dort. Il dort beaucoup. Il vit couché sur son canapé ou dans son lit, dans son éternelle robe de chambre, et regarde la vie passer, terrifié à l'idée qu'on puisse lui demander  d'y prendre part, de participer à tous ces dîners, ces voyages, terrifié lorsqu'on lui demande de gérer ce domaine lointain dont il est l'héritier, terrifié par les démarches qu'on lui demande d'entreprendre, les responsabilités qu'on lui demande d'assumer... Bref, Oblomov a peur, peur du changement, de la nouveauté, de tout ce qui est bruyant et violent. C'est un gentil paresseux au demeurant, un doux cultivé qui rêve d'une vie à la campagne au sein de sa demeure familiale mais qui n'a même pas l'énergie de s'y rendre. Poussé par Stoltz son ami d'enfance et son antithèse absolue, il semble renaître et tombe même sous le charme de la jolie et jeune Olga. Mais l'amour et la passion sont des choses très compliquées à gérer, bien au-dessus des forces de notre héros qui ne se sent pas prêt à affronter de tels tracas.

Roman présenté comme la représentation d'une aristocratie russe sur le déclin, d'institutions corrompues et d'une société moribonde, Oblomov est également le récit du renoncement : si le héros décide plus ou moins consciemment de ne pas vivre, c'est par peur de souffrir et d'affronter face à face l'autre versant de la vie : perte, deuils et déceptions. La paresse d'Oblomov serait alors moins un vice qu'un choix délibéré, voire une forme de sagesse. La force du livre tient à ses dialogues pétillants et à des descriptions tantôt très drôles, notamment dans la première partie lorsque la seule action entreprise (et ratée) par Oblomov est de se lever, tantôt tragiques lorsque la rage de vivre et la passion amoureuse de Olga se heurte à l'inertie de son soupirant. Le héros lui-même est attachant, assez intelligent pour se rendre compte de ce qui lui arrive mais trop faible pour se résigner à agir, baignant dans une torpeur qui englobe son serviteur et sa maisonnée entière. Il est de ce fait un personnage tragique, un charmant hésitant qui finit peu à peu par lâcher prise, un héros dans lequel chacun reconnaîtra ses propres craintes et ses propres angoisses, l'angoisse à l'idée de se battre pour quelque chose que tôt ou tard l'on finira par perdre...

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