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15 octobre 2015 4 15 /10 /octobre /2015 10:52

L01.jpgCité 19

t.1 Ville Noire

Stéphane Michaka

éditions Pocket

2015

 

Faustine n'a pas une adolescence des plus faciles. Sa mère a disparu lorsqu'elle avait cinq ans, la laissant seule avec son père, surveillant-chef au musée d'Orsay. Faustine elle-même souhaite être conservatrice et voue en particulier une véritable passion pour le 19e siècle. Il faut dire que le quotidien est un peu compliqué à gérer entre les épreuves du bac qui approchent et le triangle amoureux qu'elle forme avec ses amis Vikram et Morgane. Aussi, lorsqu'un corps identifié comme celui de son père est retrouvé au pied de la tour saint Jacques, Faustine, persuadée qu'il est encore en vie, se lance sur les traces d'une secte mystérieuse et, en suivant l'un de ses membres, se retrouve à Paris 150 ans plus tôt...

Je craignais le pire car je me méfie désormais des associations "musée" et "fantastique". Heureusement, ce premier tome de Cité 19 n'a rien à voir avec du Da Vinci Code ou autres daubes du genre, le musée d'Orsay ne servant que de point de départ à une intrigue résolument originale mettant en scène une héroïne plutôt intéressante. Faustine est en effet un personnage complexe, une adolescente plus ou moins rebelle qui ne se sent à l'aise que dans un passé disparu. L'écriture elle-même est très soignée et l'histoire particulièrement recherchée... J'émettrai deux bémols : l'auteur brûle ses cartouches trop tôt si j'ose dire et, en changeant de point de vue en cours de route, passant de celui de Faustine à d'autres, nous dévoile certains rebondissements que, pour ma part, j'aurais préféré ignorer. De plus, j'ai un peu peur de la suite de la série car je redoute ces histoires qui démarrent sur des chapeaux de roue pour finalement s'essouffler faute de nouvelles idées. A voir s'il s'agit (et je l'espère) d'une série pensée sur le long terme.

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13 octobre 2015 2 13 /10 /octobre /2015 12:31

L02.jpgQuand la comtesse de Ségur vit brûler Moscou

Lorris Murail

éditions Scrineo

2015

 

Nous avons tous été petits et nous avons tous eu un jour entre les mains les livres de la comtesse de Ségur. Nous avons tous beaucoup compati aux malheurs de Sophie et éprouvé un sentiment ambivalent en lisant le récit des Petites filles modèles : c'est que Camille était un peu plus dégourdie que Madeleine mais qu'elles étaient ennuyeuses de perfection toutes les deux ! Cela pour ma part ne m'empêchait pas de le lire et de le relire ainsi que l'intégrale de la collection d'ailleurs. Et même si aujourd'hui je crains de remettre le nez dans tout ça, même si je me souviens encore du manichéisme des histoires et de l'avalanche de bons sentiments, je ne peux tout simplement pas critiquer la comtesse de Ségur qui restera ma première découverte littéraire.

Aujourd'hui cependant nous ne parlerons pas des romans de notre célèbre comtesse, mais d'un titre issue d'une nouvelle collection pour enfants Il était un jour qui mêle histoire et fiction. Dans ce roman Quand la comtesse de Ségur vit brûler Moscou, Lorris Murail s'intéresse à l'auteur lorsqu'elle n'était encore qu'une adolescente russe, Sophie Rostopchine, fille du gouverneur, contrainte de fuir Moscou à l'approche de l'armée napoléonienne. Nous sommes en 1812 et Moscou devient bientôt un brasier : c'est que le père de Sophie n'est pas un rigolo et, plutôt que de laisser Napoléon gagner, il a préféré mettre le feu à la ville...

L'idée de la collection est bonne, et le récit de Murail en tous cas particulièrement réussi : le style est simple sans être niais, le jeune lecteur est loin d'être pris pour un imbécile et l'auteur mêle avec succès vérité historique et fable. Dans cet ouvrage, le héros n'est pas tant la future comtesse, la narratrice, que son père, un homme pétri de fierté dont la description n'est pas sans nous évoquer les héros russes du XIXe siècle. A la fin des précisions sont apportées pour les lecteurs qui souhaitent en savoir davantage. Educatif et distrayant.

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11 octobre 2015 7 11 /10 /octobre /2015 11:47

L02.jpgU4 Koridwen

Yves Grevet

éditions Syros / Nathan

2015

 

Vous avez maintenant l'habitude : un virus, le U4, qui a ravagé 90% de la population, quatre adolescents qui se rendent au même rendez-vous mystérieux à Paris, quatre récits par quatre auteurs différents... Et c'est aujourd'hui de Koridwen, le livre de Yves Grevet, dont nous allons aujourd'hui parler. Koridwen est une petite bretonne, dernière survivante d'un hameau perdu. Bercée par les histoires et les prédictions d'une grand-mère guérisseuse aux pouvoirs étranges, elle décide de se fier à son instinct et de se rendre au rendez-vous du 24 décembre à Paris, histoire de voir si elle peut remonter le temps et sauver l'humanité...

Contrairement à Florence Hinckel ou à Vincent Villeminot, Yves Grevet avait, entre guillemets, un travail plus simple car son personnage n'est que très rarement en contact avec les trois autres protagonistes de la série. C'est d'ailleurs une très bonne chose car, tout comme son coauteur masculin, il a davantage de difficultés avec les parties "communes" : usage abusif des dialogues indirects, descriptions trop rapides... Le personnage de Koridwen est assez intéressant même si j'ai un peu de mal je l'avoue avec le côté guérisseuse bretonne qui chante des comptines mystiques. En revanche, sa détermination ainsi que son lien avec son cousin Max sont très touchants. Ce qui est dommage avec Koridwen c'est le rythme un peu trop soutenu : l'histoire se déroule en accéléré, sans prendre parfois le temps de ralentir pour s'attarder un peu sur les émotions de la jeune fille. Cela finit par lasser le lecteur qui, effectivement, est très vite dans le coeur de l'action mais ne peut suivre une succession de faits (je vais à la fenêtre, je prends mon arme, je me faufile derrière un rideau, etc.) durant 400 pages sans finir par décrocher de temps à autre. Pour ma part, j'ai dévoré la première moitié du récit sans problèmes mais j'ai eu beaucoup plus de mal avec la seconde. En revanche, contrairement à Stéphane ou à Yannis, le dénouement est totalement inattendu et attise la curiosité.. De bon augure pour la suite ! En attendant, on se retrouve la semaine prochaine pour notre ultime rendez-vous à Paris avec Jules de Carole Trébor.

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6 octobre 2015 2 06 /10 /octobre /2015 11:40

L02.jpgL'île de l'oubli

Melissa de La Cruz/ Walt Disney

éditions Hachette Jeunesse

2015

 

Je ne sais pas si je vous l'ai déjà dit (probable que oui), mais je n'aime pas et n'ai jamais beaucoup aimé les films de Disney. Pour moi, les princesses de contes de fées sont des personnages torturés qui, après de dures épreuves, trouvent le bonheur : ce ne sont pas des cruches qui chantent avec des souris. Peter Pan c'est ce gamin profondément égoïste qui oublie les gens dès lors qu'ils ont cessé de l'intéresser et la fée Clochette cette femme jalouse et vindicative qui est prête à tout pour éliminer ses rivales, pas ce garçon facétieux et cette mignonne petite poupée avec des ailes. Bref, à mon sens, c'est l'art de l'aseptisation des contes et des histoires.

Pourquoi je vous parle de Disney? Et bien c'est parce que le roman pour enfants dont nous allons parler aujourd'hui sort tout droit de cet univers. En effet, à la suite de leurs défaites, tous les méchants des animés Disney ont été envoyés sur une île-forteresse nommée l'île de l'Oubli et devinez quoi? Ils se sont reproduits. L'histoire de L'île de l'Oubli est donc celle de leurs descendants en particulier celle de Mal, fille de Maléfique, Evie fille de la Méchante Reine, Carlos fils de Cruella, et Jay, fils de Jaffar. Ces quatre enfants, habitués à la cruauté et à la vilenie, élevés dans la haine et le mensonge, sont-ils prédisposés à suivre les traces de leurs parents? Ou au contraire vont-ils se démarquer?

Après la diatribe que je viens de faire, je vais vous surprendre mais j'ai apprécié L'île de l'Oubli. Certes l'univers m'agace un peu ainsi que les nombreuses références aux dessins animés, mais le livre est écrit par un "vrai" auteur de jeunesse, Melissa de La Cruz, et non pas par un quelconque grouillot en manque d'argent et d'inspiration. Il en résulte un roman assez sympathique et assez drôle porté par des adolescents insupportables et prêts à tout pour susciter l'attention de leurs parents. L'île de l'Oubli est un lieu malsain, maléfique, mais cette turpitude est si familière qu'elle en devient ennuyeuse pour ses habitants et, de ce décalage, naît l'humour. Ce n'est pas le roman de l'année, loin s'en faut, mais cela reste un bon divertissement pour les enfants de 10-12 ans fans de Disney.

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1 octobre 2015 4 01 /10 /octobre /2015 09:19

L02.jpgU4 Stéphane

Vincent Villeminot

éditions Syros/ Nathan

2015

 

On continue la série U4 et cette fois c'est avec le personnage de Stéphane que nous allons faire un petit tour. Contrairement à ce que son nom pourrait faire penser, Stéphane est une adolescente : tout comme Yannis elle a survécu au virus qui a décimé 90% de la population. Sans nouvelles de sa famille, de son père médecin, de sa mère, son petit frère et du nouveau mari de sa mère, elle s'accroche à l'idée qu'ils sont toujours en vie et attend à Lyon dans l'appartement de son père le retour de ce dernier. Mais des pillards la forcent à chercher refuge ailleurs...

J'ai choisi de poursuivre avec Stéphane car c'est l'histoire qui est la plus liée à celle de Yannis et je me suis dit que c'était un excellent moyen de voir si déjà les deux récits marchaient bien ensemble. La bonne surprise c'est que les redondances sont évitées. Pas de sentiment de lassitude ni de redites, la mission est accomplie ! Le personnage de Stéphane est tout aussi intéressant que celui de Yannis, beaucoup plus sombre pour le coup, à l'image d'ailleurs de ce tome. Vincent Villeminot privilégie les descriptions violentes et les décors angoissants. En revanche, léger bémol, il semble bien moins à l'aise avec le principe de la série que Hinckel. Je m'explique : dans U4, chacun des auteurs "utilise" nombre de personnages : son héros bien entendu, mais aussi le ou les auxiliaire de son héros, le héros de ses coauteurs et les auxiliaires de ces derniers. Par exemple, Villeminot a pour tâche de raconter l'histoire de Stéphane elle-même secondée pendant un temps par Marco et Alex (auxiliaires) mais aussi de "croiser" cette histoire avec celle de Yannis secondé lui-même par François (personnages de sa coauteur) tout ça sans parler des récits de Grevet ou Trébor. Or, si Florence Hinckel parvenait sans aucun souci à donner vie à tous ces personnages, les siens et ceux des autres, Villeminot en revanche semble peiner à s'approprier François ou même Yannis. Peur de la redondance justement ? Des scènes communes sont ainsi expédiées très rapidement, des dialogues passés au mode indirect et l'intrigue peut frustrer le lecteur qui, pour le coup, sent que quelque chose lui échappe que l'histoire est incomplète. Je ne sais pas si moi-même j'arrive à exprimer correctement ce sentiment mais disons que l'écriture de Villeminot est beaucoup plus fluide et beaucoup plus assurée lorsqu'il n'a que son personnage à traiter. Cependant, je vous rassure, le résultat demeure tout à fait honorable et je pars confiante attaquer la suite. Rendez-vous ce week-end ou la semaine prochaine.

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30 septembre 2015 3 30 /09 /septembre /2015 09:34

L02.jpgFairy Oak

Le secret des jumelles t.1

Elisabeth Gnone

2005

 

Fairy Oak est un village magique qui a une particularité : il est peuplé par des créatures magiques, des humains avec des pouvoirs magiques ou, tout simplement, des humains ordinaires. Tous ces êtres cohabitent en parfaite harmonie. C'est dans ce contexte que débarque Féli, une petite fée venue d'un lointain royaume, pour veiller sur les jumelles Vanilla et Pervinca, nièces de la sorcière Lalla Tomelilla et peut-être appelées à devenir sorcières à leur tour.

Bienvenu dans un monde avec des gentilles sorcières et de méchants magiciens, pouvoirs magiques et lutte contre le Bien et le Mal entre deux goûters. Créée par l'auteur de la BD Witch, la série Fairy Oak fait partie des innombrables dérivés de Harry Potter : un univers où magie et quotidien se mélangent, des enfants qui apprennent à contrôler leurs pouvoirs tout en gérant des soucis de leur âge, etc. La particularité de Fairy Oak, tout du moins le premier tome, est surtout de s'adresser aux petites filles : on voit mal en effet un garçon prépubère se passionner pour une histoire racontée par une fée et mettant en scène des soeurs qui se chamaillent pour une robe... Reste que le ton du livre est humoristique, l'histoire bien menée et que l'auteur nous plonge dans un univers certes très enfantin (passé douze ans, ce livre a peu de chances de plaire) mais plein d'imagination. C'est du déjà-vu certes, mais du déjà-vu qui se lit sans déplaisir et qui ravira toutes les gamines accro aux fées et aux sorcières.

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24 septembre 2015 4 24 /09 /septembre /2015 10:45

L01.jpgLa Terre qui penche

Carole Martinez

éditions Gallimard

2015

 

Carole Martinez a un style surprenant et elle le démontre une fois de plus dans son nouveau roman La terre qui penche. Encore une fois, elle prend pour cadre de son récit le domaine des Murmures mais cette fois deux siècles plus tard. Nous sommes en 1361 et Blanche, jeune fille de douze ans, est conduite là-bas par son père pour épouser Aymon, le fils du seigneur, un garçon simple d'esprit. Sur les bords de la Loue, la rivière traîtresse et trahie, dans la forêt hantée par les filles rouges et l'ombre de l'ogre, Blanche se lie avec son étrange fiancé tandis que la vieille âme qui partage sa tombe mêle sa voix à la sienne pour raconter son histoire...

Oui, je sais, le résumé a de quoi surprendre et même moi, en lisant le quatrième de couverture j'ai pensé : "Ok, cette fois, elle est partie trop loin". Le début du récit effraie un peu : Martinez raffole des phrases à rallonge, des descriptions hyperboliques, des accumulations d'adjectifs et on a parfois le sentiment que ce style que je qualifierai de baroque comble une histoire un peu creuse ou que l'auteur part tout simplement dans un doux délire sans plus se préoccuper d'être suivie ou non par son lectorat. Mais, tout comme dans Coeur cousu et Le domaine des murmures, le charme finit par opérer : peu à peu, comme dans un conte nous sommes pris dans le récit de cette gamine maigrichonne qui rêve d'amour et de liberté, de ce mélange d'innocence et de cruauté à l'image de la Loue verdâtre, et de l'alliance entre la magie et le réel qui fait intervenir pêle-mêle dans l'histoire des fantômes de fillettes et des chevaux magiques, des pédophiles devenus ogres et des chansons qui rythment le tout. Un jour, je suppose que le style de Carole Martinez finira peut-être par me lasser. Mais pas aujourd'hui.

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20 septembre 2015 7 20 /09 /septembre /2015 10:10

L01.jpgU4 Yannis

Florence Hinckel

éditions Syros/ Nathan

2015

 

Un virus, le virus U4, a ravagé la Terre entière, ne laissant comme seuls survivants que des ados âgés de 15 à 18 ans. Parmi eux deux filles, Stéphane et Koridwen, et deux garçons, Jules et Yannis. Ces quatre protagonistes, qui ne se connaissent pas, ont un point commun : ils font partie du même jeu en ligne et tous quatre, peu après la déclaration de l'épidémie, ont reçu une même consigne de la part du maître du jeu : se rendre le 24 décembre à Paris. Seront-ils tous au rendez-vous?

ça pourrait être une énième série de science-fiction mais U4 est beaucoup plus original que ça car, loin d'adopter une narration linéaire, le récit est scindé en quatre volumes, chacun s'intéressant à l'un des protagonistes et chacun écrit par un auteur différent (je n'ose même pas imaginer ce que ça donne en terme de logistique). Du coup, non seulement l'ordre de lecture n'a pas d'importance, mais les changements de voix sont clairement marqués tant le style varie d'un auteur à l'autre.

Il m'est difficile pour le coup de juger la série dans son ensemble, n'ayant lu qu'un tome pour l'instant (patience) mais c'est en tous cas prometteur. J'ai commencé par Yannis comme 90% de mes lecteurs si j'en juge par mes ventes en librairie (oui nous sommes un peu des moutons en fait, c'est le premier sur la quatrième de couverture) de Florence Hinckel dont je n'avais jusque là rien lu. Yannis est un petit marseillais d'origine algérienne, un garçon paisible qui a perdu ses parents et sa petite soeur durant l'épidémie. Il ne lui reste que son chien, Happy. Terré chez lui, incapable même d'enterrer son père et sa mère dont les corps pourrissent dans le salon, son seul espoir est ce rendez-vous du 24 décembre à Paris : en effet, le maître du jeu, Kronos, promet qu'on peut revenir en arrière et Yannis compte bien rendre vie à sa famille. Il se met donc en route mais, entre les gangs qui envahissent les villes et les derniers adultes de l'armée, le chemin s'annonce difficile...

j'ai bien aimé Yannis car le personnage est assez attachant : en effet, le jeune garçon n'a rien d'une brute : pas forcément très habile, il apprend cependant à survivre dans un monde devenu fou et ce sans perdre son humanité. La mort n'est jamais pour lui une formalité. Les décors post-apocalyptiques sont plutôt bien rendus et on appréciera la touche surnaturelle avec les fantômes de notre héros qui le suivent partout. J'ai juste été un peu déçue par la fin, un peu plate par rapport au reste du récit mais il s'agit d'une fin "provisoire" de toute manière puisque l'histoire de Yannis continuera prochainement. En attendant, il ne me reste plus qu'à découvrir les trois autres volumes : comment les auteurs ont-ils réussi à éviter les redondances, à garder du suspens et à apporter un plus à chaque nouvelle lecture ? Ont-ils seulement réussi ? Verdict la semaine prochaine avec un second tome.

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15 septembre 2015 2 15 /09 /septembre /2015 09:55

L03.jpgLa chambre obscure

Hildebrand

1839

 

Je vous sens inquiets ces jours-ci : "Mais qu'en est-il des 1001 livres...? Devrons-nous à jamais entendre parler d'histoire d'ados aux supers-pouvoirs ou de vampires végétariens ?" Allez c'est bien parce que c'est vous...

Bon ceci dit ce n'est pas par fainéantise que j'avais négligé de vous parler des 1001 livres... ces derniers temps mais parce que le dernier en date a été un peu compliqué à trouver. La chambre obscure de Hildebrand, un auteur hollandais du 19e siècle, n'est en effet plus édité, et le seul moyen de l'obtenir c'est en impression à la demande. Le résultat est un travail éditorial incertain (on voit parfois la main qui tient l'ouvrage d'origine c'est drôle) et une traduction qui date un peu (1860, avouez que ça vous laisse songeur) Alors, me direz-vous, est-ce que tout ça au moins en valait la peine? Et bien très sincèrement... non. Ne vous y trompez pas, La chambre obscure n'a rien d'un ouvrage désagréable : il s'agit pour l'auteur de décrire personnages et situations quotidiennes de son pays sous forme d'instantanés. On y parlera du paysan du coin, du cousin citadin, de l'enfant d'aujourd'hui, des diligences et des bateliers... C'est amusant, l'humour est souvent présent dans ces portraits pas franchement méchants mais voilà quoi, comme le souligne d'ailleurs l'un des auteurs des 1001 livres... : "la variété de personnages date un peu". En clair, je comprends l'engouement qu'a suscité ce livre à l'époque de Hildebrand, ses contemporains se retrouvant pleinement dans ses descriptions et pouvant même y voir l'un d'eux mais aujourd'hui, tout ça nous donne l'aspect d'une photographie fanée, écrit dans un style désuet. Vous pouvez y trouver un intérêt historique certes mais d'un point de vue littéraire je ne considère pas ça comme renversant.

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13 septembre 2015 7 13 /09 /septembre /2015 12:03

L03.jpgUne forêt d'arbres creux

Antoine Choplin

éditions la Fosse aux ours

2015

 

La rentrée littéraire est là mais mon courage m'a lâchée face à Delphine de Vigan, Laurent Binet ou encore Amélie Nothomb, les auteurs dont on ne cesse de nous parler ces derniers temps. A la place du coup, j'ai préféré me tourner vers un roman plus confidentiel, Une forêt d'arbres creux de Choplin. Choplin a entre autres écrit Le Héron de Guernica, un ouvrage dont nous avions déjà parlé ici et qui m'avait très fortement marquée. En revanche j'ai été assez déçue par Une forêt d'arbres creux relatant l'histoire de Bedric, un tchèque qui arrive dans une ville-ghetto avec sa famille et dont le métier consiste à dessiner plans et aménagements de bâtiments pour le compte du gouvernement. Nous sommes en 1941, la vie s'écoule misérablement, le quotidien rythmé par la faim, la monotonie et la peur des convois qui embarquent régulièrement des gens qu'on ne revoit jamais. Pour oublier, Bedrich et un petit groupe ont pris l'habitude de se réunir la nuit en cachette pour dessiner, mais cette fois librement, caricatures, instantanés du quotidien, paysages...

Comme pour Le héron de Guernica, il s'agit d'appréhender une tranche d'Histoire par le biais du dessin ou de la peinture. L'auteur privilégie les descriptions (il n'y a aucun dialogue dans le texte) pour capter les émotions, le ressenti des personnages, les journées qui s'écoulent.. Tout est brossé avec le plus grand soin et cela donne un style très pur et très beau. Malheureusement, contrairement au Héron de de Guernica, je n'ai pas été touchée. Une forêt d'arbres creux a pour le coup un côté très académique, très formel, mais sans réelle émotion. Le lecteur reste en retrait de l'histoire, admirant une écriture ciselée mais sans vraiment se sentir concerné, sans ressentir ce petit quelque chose qui fait d'une jolie peinture une oeuvre d'art et d'un roman bien écrit un bon roman. Dommage.

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